je crois qu’il pourroit le trouver quelques-uns de ces animaux
qui auraient deux mamelons à chacune des mamelles, comme
dans la chèvre dont je viens de faire mention, parce que j’ai
vû quatre mamelons lùr un bélier, deux de chaque côté *•
Dans la comparaifon que j’ai faite des parties de la génération
du bouc & de la chèvre, avec celles du bélier & de la bre^
b is , je n’ai point aperçu de différences alfez confidérables pour
mériter une delcription particulière : il s’eft trouvé lùr le gland
du bouc un tubercule charnu comme lùr celui du bélier, & l’urètre
débordoit au-delà du gland, & formoit un petit tuyau mou &
flexible, replié & colé fur le gland dans le temps qu’il n’y avoit
aucune éreétion ; mais torique la verge fortoit au dehors, on voyoit
que l’extrémité de l’urètre le Ibûtenoit prelque en ligne droite au
dehors du gland.
A u milieu du mois d’a vril, le même jour que je fis ouvrir
une brebis pleine, dont j ’ai fait mention dans la delcription du
b élier, je fis aufli l’ouverture d’une chèvre pleine & près de lùn
terme, comme la brebis, afin d’oblêrver, dans ces deux animaux
en même temps, ce qui avoit rapport à leurs foetus. L e cho-
rion du foetus de la chèvre tient à la matrice par des cotylédons,
comme celui du foetus de la brebis ; la figure de l’allantoïde eft
aufli à très-peu-près la même dans ces deux animaux, & la liqueur
de l’allantoïde dépofe un lediment de même nature dans
l’un & dans l’autre. L e cordon ombilical du foetus de la chèvre
avoit deux pouces & demi de longueur ; le diamètre de l’allantoïde
étoit d’environ quatre pouces à l’endroit le plus gros , &
chacune de lès cornes avoit un pied de long. Il en lôrtit
une maflè de lediment de couleur jaunâtre, tirant fur l’oliv e;
elle avoit un pouce deux lignes de longueur, huit lignes à l’endroit
* Vbye\ ia defcription du bélier, page y y ,
le plus large, & deux ou trois lignes depaiflêur : là fubf-
tance étoit lêmblable à celle des fédimens de l ’allantoïde du cheval
, du taureau, & c *. J ’ai compté cent dix cotylédons ; la plupart
avoient lèpt ou huit lignes de diamètre ; il s’en trouvoit de
plus grands & de plus petits : ils étoient en plus grand nombre
dans les cornes de la matrice que par-tout ailleurs.
H s’eft trouvé dans une autre chèvre, deux foetus, un dans
chaque corne de la matrice, & des fo'dimens dans chaque allantoïde ;
ils étoient de couleur blancheâtre, fort petits & grumeleux. L ’un
des foetus , étoit mâle & avoit quatre mamelons ; les deux pofté-
rieurs étoient beaucoup plus gros que les antérieurs. Il y avoit
lùr le fommet de la tête deux tubercules bien apparens , qui dé-
fignoient la naiflânce des cornes : après avoir enlevé la peau, j’ai
trouvé que le péricrâne étoit gonflé à l’endroit de ces tubercules,
& non pas l’os ; les tégumens étoient aufli plus épais & plus
durs fur ces tubercules. L ’autre foetus étoit femelle, il n’avoit
que deux mamelons, un de chaque cô té , & on ne voyoit aucune
apparence de tubercules fur la tête.
L e fquelette du boucfpl. x i u . ) ne diffère de celui du bélier que
par la figure de quelques parties, les plus grandes différences le
trouvent dans la tête, & lùr-tout dans les cornes. Celles du bouc
font pofées plus en avant que celles du bélier ; leur bafe s’étend
julqu’à l’endroit du front qui correfpond à la partie lùpérièure
des orbites, tandis que celles- du bélier font à huit lignes au deflùs
des orbites. Les cornes du bouc ont beaucoup moins de courbure
que celles du bélier, & leur couleur eft plus brune. L e
bord antérieur & intérieur eft plus tranchant, & le bord pofté-
rieur & extérieur plus arrondi.
* Voye^ les Mém. de I’Acad. Royale des Sciences, années J y y 1
à' v j -z.
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