font beaucoup plus grands que nos plus grands mâtins :
comme ils font fort rares en France , je n’en ai jamais
vu qu’un, qui me parut avoir, tout affis, près de cinq
pieds de hauteur, & reffembler pour la forme au chien
que nous appelons grand danois ( a ) ; mais il en diffère
it beaucoup par l’énormité de fa taille, il étoit tout
blanc & d’un naturel doux& tranquille. On trouve en-
fuite dans les endroits plus.tempérés, comme en Angleterre
, en France, en Allemagne, en Efpagne, en Italie,
des hommes & des chiens de toutes fortes de races :
cette variété provient en partie de l'influence cîu climat,
& en partie du concours & du mélange des races étrangères
ou différentes entre elles, qui ont produit en très-
grand nombre des races métives ou mélangées dont nous
ne parlerons point ici, parce que M. Dauhenton (b)
les a décrites & rapportées chacune aux races pures
dont elles proviennent ; mais nous obferverons autant
qu’il nous fera pofflhle, les reffemblances & les différences
que l ’abri, le foin, la nourriture & le climat ont
produit parmi ces animaux.
rempto, preterea mïïum fore. Nec dijlulit Alexander, leonemque fraflum
protims vidit. Pojleà elephantum juffit induci, haud alio magis fpettacufo
loetatus. Horrentibus quippe per totum corpus vi/lis, ingenti primùm latratu
intonuit, moxque increvit affultans, contraque belluam exfurgens hinc à?
illinc artifici dimicatione, quâ maxime opus effet, infejlans atque évitons,
donec ajfiduâ rotatam vertigine afflïxit, ad cafum ejus tellure concufséu
P l i n . h i f t . n a tu r . l i b . V I I I .
. (a) Voyez la planche xxvi.
(b) Voyez ci-après h defcription du chien.
Le grand danois K le mâtin Y ^ & le lévrier ( c ) ,
quoique différons au premier coup d’oe il, ne font
cependant que le même chien : le grand danois n’elt
qu’un mâtin plus fourni, plus étoffé ; le levrierun mâtin
plus délié , plus effilé , & tous deux plus foignés ; & il
n’y a pas plus de différence entre un chien grand danois,
un mâtin & un levrier, qu’entre un Hoiiandois,
un François & un Italien. En fuppofant clone le mâtin
originaire ou pluftôt naturel de France, il aura produit
le grand danois dans un climat plus froid, & le levrier
dans un climat plus chaud : & c ell ce qui fe trouve auffi
vérifié par le fait, car les grands danois nous viennent
du nord , & les lévriers nous viennent de Conilanti-
nople & du Levant. Le chien de berger (d ) , le chien-
loup (e) , & l’autre efpèce de chien-loup que nous
appellerons chien de Sibérie ( f ) , ne font auffi tous
trois qu’un même chien: on pourrait meme y joindre
le chien de Lapponie, celui de Canada, celui des
Hottentots & tous les autres chiens qui ont les oreilles
droites ; ils ne diffèrent en effet du chien de berger
que par la taille, & parce qu’ils font plus ou moins
étoffés, Sa que leur poil ell plus ou moins rude, plus
ou moins long & plus ou moins fourni. Le chien courant
(g), le braque (h), le baffet ( i ) , le barbet (k),
(a)ff) V o y e z la p l a n c h e XXX.
V o y e z l a p l a n c h e x x v i.
(b)fgj V o y e z la p la n c h e x x x i i ,
(c) V o y e z l a p la n c h e x x v . (h) V o y e z la p la n c h e x x v l l .
V o y e z la p la n c h e XXXIII.
(d) fi) V o y e z la p la n c h e x x v l l l ,
V o y e z la p la n c h e x x x v .
fe) V oyez la planche xxix.
/k) V o y e z la p la n c h e x x x y i l .
C c iij