aidée : lorfqu’elle eft délivrée, on lève I agneau &
on le met droit fur fes pieds, on tire en même
temps le lait qui eft contenu dans les mamelles de la
mère; ce premier lait eft gâté & feroit beaucoup de
mal à l ’agneau, on attend donc qu’elles fe remplirent
d ’un nouveau lait avant que de lui permettre de teter;
on le tient chaudement, & on l’enferme pendant trois
ou quatre jours avec fa mère pour qu’il apprenne à
la connoître : dans ces premiers temps, pour rétablir
la brebis, on la nourrit de bon foin & d’orge moulu
ou de fon mêlé d’un peu de f e l , on lui fait boire
de l’eau un peu tiède & blanchie avec de la farine de
b lé , de fèves ou de millet ; au bout de quatre ou cinq
jours on pourra la remettre par degrés à la vie commune
& la faire fortir avec les autres, on obfervera
feulement de ne la pas mener trop loin pour ne
pas échauffer fon lait; quelque temps après, lorfque
l ’agneau qui la tette aura pris de la force & qu’il commencera
à bondir, on pourra le laiffer fuivre f3 mère
aux champs.
On livre ordinairement au boucher tous les agneaux
qui paroiffent foibles, & l’on ne garde , pour les
élever, que ceux qui font les plus vigoureux , les
plus gros 6c les plus chargés de laine ; les agneaux
de la première portée ne font jamais fi bons que
ceux des portées fuivantes : fi l’on veut élever ceux
qui naiftent aux mois d’oélobre, novembre, décembre,
janvier, février, on les garde à l’étable pendant
l’hiver,
Fhiver, on ne les en fait fortir que le foir & le
matin pour teter, 8c on ne les laiffe point aller aux
champs avant le commencement d’avril : quelque
temps auparavant on leur donne tous les jours un peu
d herbe, afin de les accoutumer peu à peu à cette nouvelle
nourriture. On peut les fevrer à un mois, mais il
vaut mieux ne le faire qu’à fix femaines ou deux mois:
on préfère toujours les agneaux blancs & fans taches
aux agneaux noirs ou tachés, la laine blanche fe vendant
mieux que la laine noire ou mêlée.
La caftration doit fe faire à l’âge de cinq ou fix
mois, ou même un peu plus tard, au printemps ou en
automne, dans un temps doux. Cette opération fe fait
de deux manières : la plus ordinaire eft l ’incifion, on
tire les tefticules par l’ouverture qu’on vient de faire,
6c on les enlève aifément; l’autre fe fait fans incifion,
on lie feulement,. en ferrant fortement avec une
corde, les bourfes au deftus des tefticules, & l’on
détruit par cette compreflion les vaiffeaux qui y abou-
tiffent. La caftration rend l’agneau malade & trifte, 6c
1 on fera bien de lui donner du fon mêlé d’un peu
de fel pendant deux ou trois jours, pour prévenir le
dégoût qui fouvent fuccède à cet état.
A un an les béliers, les brebis & les moutons1
perdent les deux dents du devant de la mâchoire
inférieure; ils manquent, comme l’on fait, de dents'
iocifives à la mâchoire fupérieure : à dix-huit mois
les deux dents voifines des deux premières tombent
Tome V, ' B