nuances légères ; mais iorlqu’il y a une ou plufieurs parties de
■ plus ou de moins dans une efpèce que dans une autre, par
exemple, deux cornes , trois eftomacs, & un doigt à chaque
pied de plus dans le taureau que dans le cheval, & que le
premier n’a pas ies crochets qui le trouvent dans les deux
mâchoires du focond, ni les dents incifives de celle du deflùs,
tandis q u ’il a deux dents incifives de plus à la mâchoire du
délions, ces grandes différences font paroître fans confufion les
•objets du tableau de la Nature : les parties que certains animaux
ont de plus que les autres, font des traits marqués ; celles qui
manquent à d’autres animaux font de fortes ombres, & ces
ombres ne concourent pas moins que les traits à exprimer les
caractères diftinétifs de chaque production.
D e tels caractères font l’objet le plus important des delcrip-
tions : on doit les exprimer dans tous ies détails ; i’expofo que
l’on en fait ne peut être ni trop lo n g , ni trop circonltancié,
puifqui! exprime les moyens particuliers que la Nature emploie
dans le méchanifme général de l’économie animale. C ’eft pourquoi
j’ai décrit le cheval & le taureau dans toute l’étendue du
plan que je me fois propole pour les deforiptions des animaux
quadrupèdes, fins négliger aucune des particularités que j’ai
obièrvées dans les refîèmblances & les différences qui fe trouvent
entre un animal folipède, tel que le cheval, & un animal a pied
fourchu , comme le taureau. Après avoir énoncé tout au long la
defcription du cheval, j’ai fopprimé une partie de celle de l’âne,
parce que j’ai trouvé, relativement aux parties ofieufes, une fi
giande reffemblance de l’âne au cheval, qu’il m’a paru inutile
de décrire le fquelette de l’âne dans fon entier. Je-ne fuis même
entré dans tout le détail de mon plan de defcription, par rapport
aux parties extérieures & aux parties molles, que pour faire voir
julqu’à quel point certains animaux fo reffemblent, quoiqu’ils
foient de différentes elpèces. Comme if y a des différences plus
marquées, tant à- l’extérieur qu’à l’intérieur, entre le bélier & le
taureau, qu entre 1 ane & le cheval, je ne fopprimerai rien de
la defcription du bélier; mais en réduifint en tables les proportions
des différentes parties du corps de cet animal, au lieu de
les faire entrer dans la fuite du difeours, fabrégerai la defcription
dans la forme, fins retrancher du fond, &fans faire aucun changement
dans mon plan, par ce moyen je pourrai l’exécuter
dans là totalité fur chaque animal. Je foivrai cette méthode poulies
animaux folipedes & a pieds fourchus qui feront décrits dans la
fuite de cet ouvrage ; mais je ne réduirai en tables les dimenfîons
des animaux fiffipèdes, qu’après avoir décrit un de ces animaux
précilement de la même façon que le cheval & le taureau l’ont
ete. Le chien efl le. premier des fiffipèdes dont je donnerai la
defcription ; on pourra la confidérer, avec celles du taureau &
du cheval, comme trois principaux modèles de la conformation
des animaux quadrupèdes, relativement aux différences qui fo
trouvent entre les folipèdes, les animaux à pieds fourchus & les
fiffipèdes.
Les dénominations des parties du corps du bélier font les
memes que pour le taureau, excepté que le bélier n’a point
de fanon, & que la partie antérieure de la face porte le nom
de mufeau, & non pas de mufle comme dans le taureau.
La couleur la plus ordinaire aux béliers, aux moutons &
aux brebis, efl le blanc foie ou le jaune pâle ; il y en a auffi
beaucoup de bruns noirâtres, & on en voit quantité qui font
tachetés de blanc jaunâtre & de noir. Tous ces animaux font
couverts de laine, qui efl une forte de poil bien différent de
celui dfi cheval, de Ifone,& même du boeuf: la laine efl com-
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