chaque côté ; mais toutes les fois que j’ai vu deux mamelons de
chaque cô té , il y en avoit un qui étoit moins gros que l’autre.
C ’eft dans les femelles, & fur-tout dans celles qui ont du lait,
qu’il faut rechercher les différences qui fe trouvent entre les mamelons
& celles qui font entre les mamelles. Toutes les chèvres
n’ont que deux mamelles, & il n’y a dans la plûpart qu’un mamelon
à chaque mamelle : cependant j’en ai difféqué une qui avoit
deux mamelons bien formés for chacune des mamelles. Les
deux mamelles ( A , B ,fig. i , pl. x u . ) étaient foparées l’une de
l’autre par un efpace ( C ) garni de poil ; elles avoient chacune
neuf pouces de longueur & dix pouces de circonférence. O n voit
for la mamelle droite (A) les deux mamelons ( D E ) bien appa-
rens. La mamelle gauche (B) a été divifée par une coupe longitudinale
qui paffe for le mamelon antérieur ( F ) , & qui laifîè le
mamelon poflérieur (G) dansfon entier : au moyen de cette coupe,
on découvre l’intérieur de cette mamelle, & on aperçoit que le
conduit du mamelon (F ) communique, comme celui des mamelons
delà vache, dans une cavité (H H ) s’étend d’un côté à
l’autre de la mamelle, & qui fort de réfervoir pour le lait ; elle
avoit environ trois pouces de longueur, & elle étoit terminée
en haut par la fobflance gianduleufe de la mamelle, dans laquelle
il y avoit plufteurs inégalités ( 111'). Après avoir retourné cette
même mamelle, on a fait une incifion longitudinale for l’autre
côté, depuis l’extrémité du mamelon poflérieur ( G , fig. j , &
K,fig. 2 ) jufqu’à l’extrémité fopérieure ( L ) de la mamelle, &
on a ouvert une cavité (M ) avec laquelle l’orifice du mamelon
( K ) avoit communication. Cette cavité, qui étoit beaucoup
moins étendue que l’autre cavité (H H , fig. 1 ) , paroiffoit être
une portion de la mamelle qui n’avoit pas pris autant d’accroiffe-
nient que l’autre, parce que le lait n’y étoit pas tombé en auffi
grande quantité. O n a rendu encore plus fenfible (fig. 3 ) la
différence de grandeur qui étoit entre ces deux cavités, on
voit la même mamelle; divifée de nouveau par une- coupe
longitudinale qui paffe au milieu de l ’un & de l’autre des
deux mamelons ( N O ) ; lira des mamelons (N ) communique
avec la grande cavité ( P ) , la même que celle qui efl défi-
gnée par la lettre H , fig. 1 ; & l’autre mamelon ( O , fig. 3 )
a communication avec la petite cavité (Q) , la même qui efl marquée
par la lettre M , fig. 2. On peut voir auffi la cioifon (R ,
fig. 3 ) qui fépare ces deux cavités.
Cette différence dans la grandeur des deux cavités de chacune
des mamelles de la chèvre dont i l s’agit, prouve que fi les mamelles
de cet animal avoient crû également dans toutes leurs
parties, chaque mamelle aurait été compofée, comme celles de
la vache, de deux portions glanduleufês à peu près de même
volume , & qu’il fe ferait trouvé deux cavités; à peu près de
même étendue, une au defîits de chaque mamelon, & une au
deffous de chacune des portions glanduleufes : mais l’une des portions
glanduleufes ayant pris plus d’accroiffement que l’autre, le lait
s’y efl formé en plus grande quantité & a dilaté l’un des côtés de là
mamelle, tandis que l’autre efl: relié fins s’accroître. En ftippo-
fint qu’il y ait une différence d’accroiffement encore plus grande
entre les deux portions glanduleufes d’une mamelle, l’une des
portions glanduleufes fera prelque entièrement oblitérée; & fi cela
arrive lorfqu© le corps de l’animal commence à fe développer,;
il peut fe faire que cette partie de la mamelle foit nulle, & que
la mamelle n’ait qu’une cavité & qu’un mamelon : auffi les mamelles
de la plûpart des chèvres font-elles conformées de cette
manière, & je penfe que c’efl par cette raifon. Je n’ai point vû de
brebis qui euffent plus d’un mamelon à chaque mamelle ; mais
L i j