fente parallèle à celle de la bouche, tous ces traits font expreffifs/
animent la phyfionomie du bouc, & lui donnent un air de vivacité
& de douceur. L éloignement des yeux, quoique grand dans cet
animal, ne rend point là phyfionomie llupide, parce que le front
elt fort étroit, & prefque entièrement occupé par le toupet (voyez
la c h e v r i x . ) D ailleurs, les yeux font très-vifs, très-grands
& très-appareils, quoique pôles un peu for les côtés de la tête;
ils donnent encore plus de vivacité au bouc que la forme du bout
de fon mufoau & que les oreilles, qui font bien proportionnées,'
bien pofoes & bien foûtenues. Lés yeux font le trait le plus animé
par la belle couleur jaune de l’iris, & for-tout par la figure fingu-
liere de la prunelle ; c efl: un quarré long, dont les côtés font
irrégulièrement terminés, & , pour ainfi dire, frangés,& dont les
angles font arrondis. C e quarré eft le plus fouvent fitué de façon
que l’angle inférieur de devant eft à peu près à la hauteur de
l’angle antérieur de l’o eil, & l’angle fopérieur de derrière à la
hauteur de l’angle poftérieur de l’oeil.
Confiderons à préfont le bouc avec lés cornes & là barbe, à
l ’inftant la face va paroître partagée tranfvei làlement par le milieu,
& , pour ainfi dire, double; la phyfionomie aura l’air équivoque,
parce que les apparences de fineflê & de vivacité vont fo changer
en un air pelant & llupide, comme nous allons l’expliquer»
L étendue du chanfrein, depuis les yeux jufqu’aux narines, étant
nue & denuee de traits, les yeux fêmblent appartenir à la partie
fopérieure de la fàce qui fort de bafe aux cornes, & former avec
le front, les oreilles & les cornes, un grouppe éloigné, & , pour
ainfi dire, foparé de la partie inférie ure de la fàce, q u i, réunie
avec la barbe, fait un autre grouppe compofé des narines, des
lèvres, de la bouche, du menton & delà barbe. Suppofons que
Ion couvre cette partie de la face, & qu’on ne voie que la partie'
fopérieure, les cornes font fi greffes & fi grandes, qu’elles font
dilparoître, pour ainfi dire, les proportions des oreilles, la vivacité
des yeux & la petiteflè du front : ces trois parties qui, prifos
foparément des cornes, préfentoient l’apparence de la légèreté &
de la vivacité, ne font plus aucun effet lorfqu’elles font forrnon-
tées par les cornes, ne donnent plus aucune idée de légèreté
ni de fineffë, & l’enfemble formé par cette réunion n’eft que
lourd & pelant. Voyons à préfent quel changement il arrive
dans la partie inférieure de la fàce du bouc, lorfqu’on la confidère
foparément de la partie fopérieure & des cornes ; alors les traits
des narines & de la bouche, qui font fortement exprimés, formant
fouis un enfemble avec la barbe, & n’étant plus adoucis & animés
par les yeux & par les autres traits de la partie fopérieure de la
face, ne préfontent plus que l’apparence de la rudeffe & de la
ftupidité, au lieu de l’air de docilité & de fineflè qu’a le mufoati
du bouc étant réuni avec le refte de la face, & pris foparément
de la barbe. Voilà pourquoi, en réunifiant la fàce entière avec
les cornes & la barbe, comme dans fon état naturel, on ne voit
dans le bouc qu’une phyfionomie équivoque & bizarre, qui paraît
morne lorfque la tête eft vûe de p ro fil, & que l’on voit
le mufoau avancé au deffus & au devant de la barbe.
E n général, le corps du bouc paraît ou trop petit par rapport
à fe s cornes, ou trop gros par rapport à la hauteur des jambes qui
font fort courtes, principalement celles de devant, de forte que
le garrot eft plus bas que les hanches. L ’encolure foible & la tête
petite & baffe paroiflènt forchargées par tes cornes, dont l'étendue-
eft trop grande à proportion du corps. Le bouc eft encore
difforme par une autre difproportiori ; c’eft que les reins , les hanches,
la croupe, les folles & les cu ifiè s,en un mot toute la
partie poftérieure du corps, paroiflènt trop gros,. &■ les jambes.