peut être fufceptible. Je n’entreprendrai pas de faire iéi
î’énumération de toutes les qualités d’un chien de ehaffe,
on lait allez combien l’excellence de l ’odorat, jointe à
l ’éducation, lui donné davantage & de fupériorité fur
les autres animaux ; mais ces détails n’appartiennent-que
de loin à t’Hiftoire Naturelle, & d’ailleurs les rufes &
les moyens, quoiqu’émanés de la fimpie Nature , que
les animaux fauvages mettent en oeuvre pourfe dérober
à la recherche, ou pour éviter la pourfuite & les atteintes
des chiens, font peut - être plus merveilleux que les
méthodes les plus fines de l’art de la chalTe.
Le chien, lorfqu’il vient de naître, n’eft pas encore
entièrement achevé : dans cette efpèce, comme dans
celles de tous les animaux qui produifent en grand
nombre , les petits | au moment de leur naiffance , ne
font pas auffi parfaits que dans les animaux qui n’en
produifent qu’un ou deux. Les chiens nailfent communément
avec les yeux fermés, les deux paupières ne
font pas Amplement collées, mais adhérentes par une
membrane qui fe déchire lorfque le mufcle de la paupière
fupérieure eft devenu allez fort pour la relever
& vaincre cet obftacle, & la plufpart des chiens
n’ont les yeux ouverts qu’au dixième ou douzième jour.
Dans ce même temps , les os du crâne ne font pas
achevés, le corps eft bouffi, le mufeau gonflé, & leur
forme n’eft pas encore bien deffinée ; mais en moins
d’un mois ilsapprennent à faire ufage de tous leurs fens,
& prennent enlaite de la force & un prompt aceroiflêment.
Au quatrième mois ils perdent quelques-unes de
leurs dents, qui, comme dans les autres animaux, font
bien-tôt remplacées par d’autres qui ne tombent plus :
ils ont en tout quarante-deux dents, favoir, fix incifives
en haut & fix en bas, deux canines en haut & deux en
bas, quatorze mâchelières en haut & douze en bas * ;
mais cela n’ eft pas confiant, & il fe trouve des chiens
qui ont plus ou moins de dents mâchelières. Dans ce
premier âge les mâles comme les femelles s’accroupiflent
un peu pour pHTer, ce n’eft qu’à neuf ou dix mois que
les mâles, & même quelques femelles, commencent
à lever la cuilTe, & c’eft dans ce même temps qu’ils
commencent à être en état d’engendrer. Le mâle peut
s’accoupler en tout temps , mais la femelle ne le reçoit
' que dans des temps marqués; c ’eft ordinairement deux
fois par an , & plus fréquemment en hiver qu en été :
fa'chaleur dure dix , douze & quelquefois quinze
jours ; elle fe marque par des lignes extérieurs, les parties
de la génération font humides , gonflées & proéminentes
au^dehors ; il y a un petit écoulement de fang
•tant que cette ardeur dure, & cet écoulement, auffi-
bien que lé gonflement de la vulve, commencent quelques
jours avant l’accouplement : le mâle fent de loin
la femelle dans cet état & la recherche, mais ordinairement
elle ne fe livre que fix ou fcpt jours après qu’elle
a commencé à entrer en chaleur. On'a reconnu qu un
feul accouplement fuffit pour quelle conçoive, même
* Voyez ci-après la defeription du fquelette du 1 L C llj.