la phyfionomie des chiens des differentes races confidérées reJa-
tivement les unes aux autres. Plus cette partie eft alongée, plus
elle exprime la douceur & la docilité ; mais à proportion c]u tile
le trouve raccourcie, elle femble devenir le fume de la férocité
& de la fureur, ligne à la vérité fouvent démenti dans les chiens
dont le caractère a été déiaturé par l’éducation ou par le mélange
des races. V o y e z un,mâtin tranquille fur fes quatre jambes, ou
feulement fur les deux jambes de devant, tandis que le train de
derrière eft rabattu & pôle fur la terre ; l’alongement du mufeau
de cet animal donne à là phyfionomie l’apparence delà douceur,
malgré'la polition des oreilles qui font en parties dreflees. Le
dogue au contraire, quoique dans les mêmes attitudes, porte
lùr là phyfionomie un caractère de cruauté qui vient de fon
mulèau aplati & de les lèvres longues & épailfes, & qui ne
peut être adouci -par la fituation de lés oreilles pendantes. Les
lèvres minces & courtes du mâtin , du levrier, du danois , contribuent
à rendre leur phyfionomie plus douce : le mufeau effilé &
le chanfrein arqué du levrier paroilfent dénoter là timidité : les
oreilles du chien-loup, du chien de Brie, du chiend’Iflande,
qui font toujours droites, femblent être une marque de leur agilité
: le mufeau long & gros des chiens courans & des braques
exprime bien moins de finelfe dans leur phyfionomie, que le
mufeau plus court & moins gros des épagneuls & des barbets ;
mais le long poil de ceux-ci malque leurs traits, de même que
dans les bichons, les chiens-lions, & en général dans tous ceux
dont le mufeau eft couvert par le poil.
Des nomenclateurs ont fait lèrvir le nom du chien pour dénommer
un genre d’animaux quadrupèdes, qui a été appelé le
genre canin, & qui renferme l’elpèce des chiens, celles des
loups, des renards, des blaireaux, des civettes, des loutres &
de
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de plufieurs autres elpèces. Les animaux de ce prétendu genre
ne relfemblent pas tous au chien autant les uns que les autres :
nous ferons voir dans la fuite de cet ouvrage, que les loups &
les renards font les feuls qui aient des rapports effèntiels avec
les chiens.
Les caractères du genre canin fo n t, felon les méthodiftes ;
i .°: les ongles des doigts, qui diftitlguent les chiens des animaux
folipèdes & des animaux à pied fourchu, en ce que ceux-ci ont
des làbots & non pas des ongles. 2.° L e nombre des doigts,
qui eft au-deflûs de deux : par ce caraétère le chien diffère du
chameau qui n’a que deux doigts. 3 .° La féparation des doigts
marquée à l’extérieur, au contraire de l'éléphant qui a les doigts
réunis lés uns avec les autres. 4 .0 Les ongles étroits : par cette
figure ils diffèrent de ceux des finges, qui font larges. 5 .0 Les
dents incifives de chaque mâchoire , qui font en plus grand
nombre que celles des lièvres, des lapins, & c . car ceux-ci n’en
ont que deux. 6 .° . La grandeur du corps, qui eft bien au-deflûs
de la taille des belettes, des putois, des fouines , des furêts, &c .
dont le corps eft fort mince & très-alongé. j ° Enfin la figure
du mufeau, qui eft plus long que celui des chats, des tigres, de&
lions, des ours, & c *.
Dans une autre divifion méthodique, quin’eft pas moins arbitraire
que la précédente, tous les animaux qui ont fix dents
incifives à chaque mâchoire , & les dents canines plus longues
que les autres, font rangés dans une même d alle , & le gènre de
cptte claffè dans lequel fe trouve l’elpèce du chien eft diftingué des
autres genres par les caraétères lùivans. Les. dents incifives de la:
mâchoire du deflus font aigues, les quatre incifives du milieu de
' cette mâchoire ont trois lobes. Les canines du deflus font éloignées
* Raii fynop, met h, anim, quadruve
' Tome V. . Kfc