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 pas  perdre  de  vue  pour  juger  les  diverses  familles  des  
 arachnides,  je joins  la  suivante,  comme  étant celle qui  
 caractérise  principalement la  classe  de  ces  différens animaux. 
 Parmi  les  animaux articulés  qui ne  possèdent point  un  
 système  d’organes  pour la  circulation,  il  n’y  a  absolument  
 que  les  insectes  qui  acquièrent,  soit  de  nouvelles  
 formes  ,  soit  de  nouvelles  sortes  de  parties I*  qu’ils  n'avaient  
 pas en  naissant ;  et  aucune  arachnide  n’est  nullement  
 dans ce cas.  Or ,  comme .toutes  les  arachnides sont  
 essentiellement  distinctes  des  crustacés,  et  quelles  diffèrent  
 des  insectes  par  la  considération  que  je  viens  de  
 citer, il  en résulte  qu elles constituent un ensemble  d’êtres  
 qu’on  ne  doit  pas  désunir,  quoique  ces  êtres  soient  des  
 animaux  fort diversifiés  en  organisation. 
 Sans doute  ,  ces  animaux  sont  singuliers  en  ce  que  ,  
 parmi eux ,  les  uns  jouissent  d’une  circulation  évidente  ,  
 tandis que  les  autres  n’ en  offrent  pas  encore  l’ébauche-,  
 en  ce  que  les  premiers  respirent  par  des  poches  branchiales  
 ,   tandis  que  les  seconds  ne  respirent que  par des  
 trachées;  enfin  ,  en ce qu’il  y en a qui  ont  des  antennes,  
 et  que  beaucoup d’autres  n’en  ont  jamais.  Mais  il paraît  
 que  ces  singularités  tiennent  à  ce  que,  dans  l’étendue  de  
 leur  classe  ,  l’organisation  de ces animaux subit des chan-  
 gemens  rapides. 
 Après  eux,  l’on  connaît  encore  beaucoup d’animaux  
 articulés,  à  peau  cornée  ou  crustacée ;  mais  ils  sont  
 tous  de  nature  ou  d’origine  aquatique  ;  aucun  d’eux  ne  
 respire par  des  organes trachéaux  ;  et c’est  avec  ces animaux  
 aquatiques que  la  nature termine le  mode  si  remarquable  
 des  articulations^  à  l’égard  d’un  grand nombre  
 d’animaux qui  n’ont point  de  squelette. 
 SANS  VERTÈBRES.  5 
 Ainsi,  ce mode  si particulier,  parmi  les animaux  sans  
 vertèbres,  a  commencé  avec  des  animaux  qui  ne  peuvent  
 respirer  que  l’air  lib r e ,  tels  que  tous  les  insectes  ,  
 s’est  étendu  aux  arachnides  qui,  toutes,  le  respirent  
 encore  nécessairement  ,  et  ne  s’est  ensuite  montré  que  
 dans  des  animaux  aquatiques avec  lesquels il  s’anéantit  et  
 disparaît  entièrement. 
 Au  lieu  de  borner  son  attention  a  ne  considérer  que  
 des  différences  de  parties ,  tant  extérieures  qu’internes  ,  
 si  1 on  eut  ici  étudié  la  nature  ,  dans  l’ordre  de  ses productions  
 ,  I on  eut  saisi  cette  marche  ,  qui est  la  sienne,  
 et  1 on  eût  pressenti  la  cause  qui  a  amené,  dans  les  
 arachnides,  une  succession  si  rapide  de  grands  chan-  
 gemens  d'organisation  ,  même  dans  des  animaux  véritablement  
 lies  entre  eux  par  un  grand  ensemble  de  rapports  
 ;  enfin  ,  l’on  n’eût  pas  regardé  comme  nécessaire  
 de  reporter  dans  une  autre classe,  celles  dés  arachnides  
 qui  sont  antennifères ,  parce  que l’on  eût  senti alors qu’il  
 était impossible  de  leur  y   assigner  un  rang  convenable. 
 La  classe  des  arachnides,  telle que  je  l’ai  établie dans  
 mes  cour,s >  embrasse  cinq  ou  six  petites  familles  qui  
 semblent  très-particulières ,  et  cependant dont on ne  saurait  
 séparer  aucune  du  cadre  commun  que je leur  ai  assigné, 
   sans un  grand  inconvénient  pour  celles  des classes  
 avoisinantes  où  on la  reporterait. 
 S i ,   par  exemple,  l’on  reporte  les  arachnides antennifères. 
  parmi  les  insectes,  on  détruit  alors  la  seule définition  
 simple et  raisonnable  que  l’on puisse donner  de  ces  
 derniers,  et  l’on se  trouve  forcé  d’assigner  aux  animaux  
 que  l’on  y   réunit,  un  rang  tout-à-fait  inconvenable  il  
 serait  facile  de  le  prouver  et  de  montrer  l’impossibilité