voir les en séparer entièrement ; et dans mon cours de
l’année 1799, j’en formai une classe particulière. Ce ne
fut que l’année suivante que j’établis celle des arachnides,
avant même- de savoir que le nouvel ordre de choses observé
, depuis long-temps, dans l’organisation des crustacés
, était déjà commencé en elles. Ainsi le rang des animaux
de ces deux classes est maintenant fixé, et est bien
supérieur à celui que l’on doit accorder aux insectes.
Quoique très - distincts entr’eux, les arachnides et les
crustacés se rapprochent tellement par quantité de rapports,
que probablement l’on sentira toujours que les deux
classes qu’ils constituent, doivent s’avoisiner. Il y en a
même un grand nombre, parmi eux, qui ont des rapports
très-marqués dans leur forme générale et dans leur aspect
; tels, par exemple, que la plupart des crustacés
décapodes qui semblent être des araignées marines.
Quelques citations pourront suffire pour montrer le
fondement des rapports dont je viens de parler.
Indépendamment de plusieurs traits de ressemblance
observés dans la forme générale de différens animaux de
ces deux classes , on voit, dans presque toutes les arachnides
exantennées, la tête immobile et tout à fait confondue
avec le corselet ; o r , la même chose s’observe dans
la plupart des crustacés , surtout dans les décapodes.
On voit de même, dans un grand npmbre des arachnides
exantennées, soit des palpes, soit des mandibules
chélifères ; o r , dans un grand nombre de crustacés , on
trouve non-seulement des pattes chélifères , mais souvent
des palpes qui le sont aussi. Qui ne croirait voir, effectivement
, dans les palpes chélifères des scorpions, de
véritables pattes d’écrevisse ou de crabe!
On a vu aussi, dans plusieurs de ces arachnides exaniënnées,
les yeux soutenus par des tubercules et même
portés sur des pédiculés quoiqu’immobiles ; o r , dans un
grand npmbre de crustacés , les yeux sont élevés sur des
pédicules, mais mobiles.
Enfin, on a vu > dans les scorpions et les araignées , les
organes sexuels évidemment doubles ; or, il est très-connu
qu’ils le sont aussi dans la plupart des crustacés.
On ne saurait donc méconnaître lés rapports nombreux
qui existent entre les crustacés et les arachnides , quoique
ces animaux appartiennent à deux classes très-distinctes.
Si l’on considère les animaux articulés, en général,
et si l’on examine ce qu’ils sont les uns par rapport aux
autres , on pourra penser que, pour leur doniîer successivement
l’existence, la nature n’a suivi qu’un seul plan ,
tant iis tiennent les uns aux autres par des analogies nombreuses.
jBientôt , malgré cela , on remarquera que ce plan
a reçu, presque des son origine , des déviations dans la
direction de son exécution, par l’influence de certaines
circonstances ; car son produit à donné lieu à plusieurs
branches bien distinctes, et non à.une succession suivie
d’objets formant une série simple.
Comme nous l’avons dit ^ à üentrép de la classe des
arachnides, la branche qui embrasse tous les insectes,
nous a paru commencer par ceux qui sont essentiellement
aptères [les puces] ; une direction particulière du plan cité
ci-dessus, a amené les nombreux animaux dont il s agit.
Mais lé mêm^pîan, ayant , reçu une autre direction
presqu’en même temps, a dû donner lieu à une autre
branche, à celle des arachnides; et celle-ci s’est elLe-
môme immédiatement partagée en deux branches particulières;
savoir : i.° celle des araçhpides antennées para-
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