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 arachnides  ,  même  celles  qui  ont  des  antennes,  éprouvent, 
   comme  tout  être  vivant,  des  développemens  successifs  
 après  leur  naissance  ; mais  aucune  d’elles  n’offre  
 un  état de  larve  clairement  distinct  d’un état parfait ;  elles  
 conservent  ,  toute  leur  v ie ,  non  les  dimensions  , mais  la  
 forme  et  les  parties  quelles  avaient  en  naissant ;  et  si  
 certaines  d'entre  elles acquièrent  des parties de  plus  dans  
 leurs  développemens  ,  ce n’en  sont  pas  de nouvelles  sortes  
 ,  ce sont  des pattes  et quelquefois aussi des  anneaux en  
 tout  semblables  aux autres. 
 Certes,  ce n’est  pas  là  le  mode  que  nous  offrent  les  
 insectes  dans la  succession de leurs  développemens. Tous,  
 après  leur naissance ,  acquièrent,  soit  une  forme  ,  soit  
 de  nouvelles  sortes  de  parties, qu’ils ne  possédaient  point  
 après leur  sortie  de  l’oeuf;  et  leur  état  de  larve  ,  clairement  
 distinct de leur  état parfait,  n’est  jamais  équivoque j  
 sauf  les  avortemens. 
 Ainsi,  les  arachnides,  généralement  distinguées  des  
 insectes  par leur  défaut  de métamorphose  ,  et  cependant  
 toutes  respirant  uniquement  l’air  lib re ,  même  celles  en  
 petit nombre qui  vivent  dans  les  eaux,  sont remarquables  
 par les  changemens  singuliers et  rapides que leur organisation  
 nous  offre dans  leurs  différentes  familles.  En effet,  
 ces  animaux  présentent  ,  dans  leur  ensemble,  différens  
 groupes  qui  offrent entre eux de si grandes dissemblances  
 d’organisation  qu’on pourrait  en  former  autant  de classes  
 particulières ;  ce  qui  nuirait  à  la  simplicité  de  la méthode, 
   et  serait  d’autant plus  inconvenable que  ces  groupes  
 peuvent  être liés ensemble  par  des  caractères propres  
 à les  embrasjser  généralement,  tels  que  ceux  que j’ai assignés  
 à  cette classe. 
 Quoiqu’il  y  ait  des  arachnides  qui  possèdent  un  sys- 
 SANS  VERÎÈBRES.  9 
 tème  d’organes  pour  la  circulation  ,  apeune  d’elles  ne  
 saurait  appartenir  à  la  classe  des  crustacés.  Bien des motifs  
 s’y  opposent,  parmi lesquels on doit compter celui-ci,  
 savoir  :  que  les  organes  respiratoires,  trachées  ou  branchies  
 , sont  toujours à  l’intérieur du  corps  dans les  arachnides  
 , tandis qu’ils  sont au dehors  dans les crustacés. Dans  
 les  premières  ,  l’ouverture qui donne  entrée  au  fluide  à  
 respirer  est  stigmatiforme,  et  elle  ne  l’est  pas  dans  les  
 seconds.  • 
 La seule  considération  des  yeux offre déjà l’indice d’un  
 ordre  de  choses  très-particulier  dans  les  arachnides.  En  
 effet,  tous  les  insectes  ont  deux  yeux  à  facettes  planes ,  
 offrant  un  réseau  très-délicat ;  dans  les  arachnides ,  au  
 contraire  ,  les  yeux  sont  lisses,  soit  isolés,  comme  dans  
 le  plus  grand nombre,  soit  groupés  plusieurs  ensemble,  
 formant  des  amas dont  la  surface  est  granuleuse  ou  subgranuleuse  
 ,  et non  à  facettes  planes. 
 J’ai  dû placer  les arachnides  après  les  insectes ,  parce  
 que  celles de  leurs  races  qui  sont  plus  avancées  en  organisation  
 exigent  ce  rang,  et  qu’elles  avoisinent  plus  les  
 crustacés  que  ne  le  font  les  insectes.  Mais  il  ne  s’ensuit  
 pas  que toutes  les  arachnides  soient  supérieures  en  organisation  
 aux  insectes  les  plus  perfectionnés ;  et  surtout  
 qu’elles  aient  reçu  leur  existence  par  une  transition  de  
 ces  derniers  aux nouveaux  animaux produits,  c’est-à-dire,  
 par  une  continuité  des  progrès  de  l'organisation  dans  
 son  perfectionnement : ce serait nous  attribuer une erreur  
 que  de  croire  que nous  le  supposions ainsi. 
 Dans  l’échelle  animale,  les  arachnides  commencent  
 presqu’en  même  temps  que  les  insectes  ;  et,  dès  leur  
 commencement, elles offrent deux branches separees,  qui  
 néanmoins  leur  appartiennent.  Ces  deux  branches  sont