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 celles  qui  sont  fixées  immédiatement,  la  coquille  paraît  
 umvalve ,  parce  que  ses  pièces,  qui  nous  semblent  au  
 nombre de  quatre  à  six  ,  sont ordinairement  soudées  ensemble  
 par les  côtés.  Cette  coquille  est  conique  ou  tubuleuse  
 ,  fixée  par  sa  base,  tronquée  et  ouverte  à  son  
 sommet. Dans  l’ouverture, qui est terminale ,  on  aperçoit  
 deux  ou  quatre* valves  mobiles-que  l’animal  écarte  et  
 ouvre  à  son  gré,  lorsqu’il  veut  étendre  ses  bras ;  qu’il  
 resserre  et  referme  dans  le  cas contraire  ,  et  qui  constituent  
 ce  qu’on  nomme  Y opercule  de  la  coquille.  Mais  
 dans  les  cirrhipedes  qui  ne  sont  fixés  que  par  l’intermède  
 d’un pédicule  tubuleux qui  soutient  le  corps  et  sa  
 coquille, alors  cette  coquille  est  constamment  plurivalve.  
 Son  caractère  est  toujours  fort  différent  de  celui  de  la  
 coquille  immédiatement  fixée.  En  effet,  cette  coquille  
 plurivalve  consiste  ,  dans  le  plus  grand  nombre,  en  un  
 assemblage  de  cinq pièces testacées  ,  inégales  et  qui  forment  
 ,  lorsque  la  coquille  n’est  pas  ouverte ,  un  cône  
 comprimé  sur les  côtés.  Dans  certaines  espèces  ,  dont  on  
 a  formé  un  genre  particulier  ,  on  voit,  outre  les  cinq  
 pièces  principales ,  beaucoup  d’autres  plus  petites,  inégales, 
   situées  au-dessous  des premières ,  et  que  l’on  peut  
 considérer  comme  des  pièces accessoires.  Dans  quelques  
 cirrbipèdes  à  corps  pédiculé,  les  pièces  de  la  coquille  
 sont  isolées  ou très-séparées  ,  ne  couvrent  point  entièrement  
 le  corps  ,  et  ne  font  qu’y  adhérer.  Quelquefois  
 même  ,  il  n’y  en  a que  deux en  tout. 
 Quelque  grande que soit la différence entre  la  coquille  
 des cirrhipèdes  sessiles et celle de ceux qui sont pédicules,'  
 on  remarque  néanmoins  que  les  animaux  des  uns  et  des  
 autres  ont  entr’eux  beaucoup  de  rapports,  et  qu’ils 
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 sont  liés  classiquement  par  une  organisation  analogue. 
 Dans  aucun de ces  coquillages ,  on  ne  voit  jamais deux  
 valves,  soit principales,  soit  uniques,  réunies  d un  coté,  
 s’articulant  en  charnière  ;  et  on  ne  connaît  point  de  
 ligament  propre  pour  contenir  les  valves  dans  ce  point  
 de  réunion,  et  pour  les  ouvrir.  Ces  valves  sont  uniquement  
 maintenues  dans  leur  situation  ,  les  unes  par  leur  
 adhérence  à  la  membrane  qui  les  tapisse  à  l’intérieur  ,  
 les autres par celle  qui  les  fixe autour  de  l’extrémité supérieure  
 du  pédicule  du  corps.  Cette  disposition  des valves,  
 qui jamaisne s’articulent en charnière, montre une  grande  
 différence  entre  la  coquille  plurivalve  des  cirrhipedes  et  
 celle essentiellement  bivalve  des  conchiferes. 
 Ceux  qui  ont  un  tube  qui  soutient  la  coquille,  reçoivent  
 ,  dans  ce  tube,  les  oeufs  qui  se  séparent  de  leur  
 double  ovaire.  Ils  s’y perfectionnent ;  et  comme  ce  tube  
 n’est  point  simple  et  qu’il  a  des  parties  musculeuses  à  
 l’intérieur,  les  oeufs  remontent  ensuite  dans la  coquille et  
 sont  rejetés  au  dehors. 
 On  ne  connaît  encore  qu’un  petit  nombre  de  genres  
 appartenant  à  cette  classe  d’animaux,  quoiqu’on  les  ait  
 multipliés  en  considérant  mieux  les  caractères  de  races  
 déjà  observées.  Cependant,  comme  ces  animaux  sont  
 marins,  il  est  à  présumer  qu’il  en  existe  un  grand  
 nombre  que  nous  n’avons  pu  encore  recueillir,  parce  
 que  les  circonstances  dans  lesquelles  ils  se  trouvent,  les  
 ont fait  échapper  à nos  recherches.  Je partage  les cirrhi-  
 pèdes  en  deux  ordres  qui  sont  extrêmement distincts  l’un  
 de  l’autre  ;  en  voici  le  tableau  :