des caractères qui leur sont particuliers. Ce sont de
grands feuillets vasculeux , ordinairement taillés en croissant
, placés de chaque côté sous le manteau, et qui
recouvrent le ventre de l’animal, sur les côtés duquel ils
sont le plus souvent attachés deux à deux. Ces feuillets ,
dont souvent la largeur égale presque celle du corps,
sont formés par un tissu de petits vaisseaux repliés,
serrés les uns contre les antres, et disposés à-peu-près
comme des tuyaux d’orgue.
Tous les conchiferes sont des animaux testacés. Ils
sont revêtus d’une enveloppe solide, qui est toujours
formée de deux pièces, soit uniques, soit principales.
Ces pièces sont opposées l’une à l’autre, et constituent la
coquille tout-à-fait particulière de ces animaux.
Ainsi, la coquille des conchiferes est essentiellement
bivalve. Elle est composée de deux pièces opposées, presque
toujours jointes ensemble, près de leur base, par un
ligament coriace , un peu corné , qui, par son élasticité ,
tend sans cesse à faire ouvrir les valves. Le point d’union
des deux valves a lieu sur une partie de leur b o rd ,
représente une charnière, et le plus souvent se trouve,
en outre, affermi par les dents ou protubérances testacées
qui sont à cette charnière.
Les deux valves d’un conchifère sont tantôt inégales
entr elles ; elles forment alors une coquille dite inéqui-
valve ,• et tantôt, au contraire , ces valves se ressemblent
entièrement par leur forme générale et leur grandeur :
on dit, dans ce second cas, que la coquille est équivalve.
Parmi les coquilles équivalves, on en trouve qui ,
lorsque les deux valves sont fermées, offrent néanmoins,
vers leurs extrémités latérales, une ouverture ou un bâil -
îement plus ou moins considérable. Dans celles où le
bâillement est considérable, on a observé que l’animal a
presque toujours le manteau fermé par-devant.
La coquille des conchiferes est si particulière aux
animaux de cette classe, que, lorsqu’on en observe une
dont 1 animal n’est pas connu et de quelque pays qu’elle
nous soit apportée, on peut toujours déterminer, en la
voyant, non - seulement la classe à laquelle appartient
1 animal qui l’a formée , mais même quelle est celle des
principales familles de cette classe à laquelle cet animal
doit être rapporté.
Le ligament des valves est tantôt extérieur et tantôt
intérieur. Dans les deux cas, il sert non-seulement à
contenir les valves , mais en outre à les entr’ouvrir.
Lorsque ce ligament est extérieur , si la coquille est
fermee , i l est alors tendu. Dans ce cas, si le muscle qui
tient les valves fermées se relâche, l’élasticité seule du
ligament suffit pour les ouvrir. Lorsqu’au contraire le
ligament est intérieur , il se trouve comprimé tant que
la coquille est fermée ; mais dès que le muscle qui tient
les valves fermées se relâche , l’élasticité du ligament
comprimé suffit encore pour ouvrir ces valves.
Les conchiferes ne rampent jamais sur un disque ventral
, comme beaucoup de mollusques ; mais, parmi
eux, il y en a qui possèdent un corps musculeux, contractile,
souvent comprim é et lamelliforme , que l’animal
fait sortir et rentrer à son gré. Ce corps leur sert à se
déplacer avec leur coqu ille , quelquefois à exécuter une
espèce de saut, quelquefois encore à attacher des fils
tendineux, pour se. fixer aux corps marins.
Comme leurs moyens de mouvement se trouvent à