Parmi les parties des annelides, que M. Savigny a déterminées
avec sa sagacité connue, nous définirons d’abord
celles qui appartiennent à la tête de l’animal, ou à
sa partie antérieure, comme les antennes, les tentacules, la
trompe , les mâchoires, les yeux, observant que ces parties
ne sont point générales, mais particulières à certaines
races. Ces parties seront indiquées dans l’exposition des
genres; ensuite nous dirons seulement un mot de celles
que le corps des annelides peut nous présenter. Le resserrement
que notre plan exige ne nous permettra pas de
les détailler ailleurs.
La tête j dans les espèces qui en sont pourvues, est un
petit renflement antérieur qui porte les antennes et les
yeux , et qui est distinct du premier segment.
Les antennes sont des filets articulés, quelquefois courts
et épais , insérés sur la tête, et dont le nombre n’est pas
au-delà de cinq.
Les yeux± au nombre de deux ou de quatre, sont aussi
insérés sur la tête, et placés derrière les antennes, entre
celles-ci et le premier segment.
Les tentacules sont des filets inarticulés, qui s’insèrent
sur la tête ou à la partie antérieure du corps ; quelquefois
ce sont des papilles plus ou moins allongées en
filets, situées à l’orifice de la bouche.
La trompe est une partie charnue , contractile , constituant
la bouche de l’animal. Elle est composée, tantôt
d un seul anneau, tantôt de deux anneaux distincts , renfermant
souvent des mâchoires: elle est retirée dans l’inaction
Les mâchoires sont des parties dures, circonscrites,
Cornées ou calcaires , enfermées dans la trompe, au moins
au nombre de deux en opposition, et quelquefois au nombre
de sept ou de neuf, étant alors sur deux rangs , les
unes au dessus des autres , fixées sur deux tiges.
Le corps des annelides est tantôt nu , c’est-à-dire, sans
soies quelconques , tantôt muni de soies, mais sans mamelons
, et tantôt il offre, sur les côtés , des rangées de mamelons
sétifères. Toutes les soies qui se trouvent sur un
corps sans mamelons ne sont point rétractiles ; mais tous
les mamelons sétifères le sont généralement. Ces mamelons
ne sont que des gaines^ charnues qui renferment
chacune un paquet ou faisceau de soies subulees et souvent.,
en outre, un acicule. Ces parties traversent le mamelon
et pénètrent jusqu’aux muscles qui sont sous la peau , et
auxquels elles s’unissent.
M. Savigny donne le nom de pied à chaque paire de
mamelons sétifères, et de là , il divise chaque pied en
deux rames : une supérieure ou dorsale ; une inférieure
ou ventrale. La rame ventrale est la plus saillante, la mieux
organisée pour le mouvement progressif. On observe à
chaque rame : i.° le cirre ; 2 les soies.
Les cirres sont des filets tubuleux , subartienles , communément
rétractiles, fort analogues aux antennes : ce
sont les antennes du corps. Les cirres des rames dorsales,
ou cirres supérieurs sont en général plus longs que les.
cirres inférieurs.
Les soies de chaque rame , auxquelles on a donné le
nom de soies subulees „ sont des aiguilles assez dures,
roides , opaques , et qui brillent d’un éclat métallique ,
communément celui de l’or. Elles forment, à chaque ramé,
un paquet ou faisceau mobile , que l’animal peut émettre
ou faire rentrer avec son fourreau [le mamelon] dans
^intérieur du corps.