gue et de la plupart des autres annelides. Il nous apprit
que, dans la sangsue , un système vasculaire, composé de
quatre vaisseaux sanguins, et non de trois, s’étend d’une
extrémité à l’autre de l’animal ; que ces quatre vaisseau^
sont disposés de manière que deux sont latéraux et fournissent
des ramifications latérales qui s’anastomosent ; tandis
que les deux autres sont, l’un dorsal et l’autre ventral, et
paraissent, par leur nature et leur disposition différentes,
faire les fonctions de veines. Ainsi M. Thomas n’avoit
manqué que l’observation du vaisseau ventral.
M. Cu vier nous ayant fait connaître les faits d’organisation
qui concernent la sangsue , les néréides l'animal
des serpules, etc., assigna à ces animaux le nom de vers
a sang rouge. Mais, reconnaissant la nécessité de les
écarter considérablement des vers, et de leur assigner
un rang plus élevé qu’aux insectes, j’en formai de suite
une classe particulière que je présentai dans mes Cours, à
laquelle je donnai le nom d annelides j que je plaçai à la
suite des crustacés, et dont je n"eus occasion de consigner
les déterminations, par l’impression, que dans Y Extrait
de mon Cours, qui parut en 1812.
Depuis, nous avons acquis , de M. Montegre , des détails
intéressans sur le lombric terrestre, détails qui sont
consignés dans le premier volume des Mémoires du Muséum
; et nous en trouvons dJautres , sur le même animal,
exposés par M. Spiæ, dans les actes de l’Académie Royale
des Sciences de Munich, année 1813.
Enfin , récemment, M. Savigny , dont l’extrême sagacité
dans l’observation est bien connue , a présenté à l’Académie
Royale des Sciences de l’Institut de Fi ance , un
Mémoire plein d’intérêt sur les généralités des annelides,
et particulièrement sur la division de celles qu’il nomme
serpulées. Plus récemment encore, ce savant vient de lui
offrir un secondmémoire, traitant non-seulement des géné’
ralités des annelides ; mais, en outre, plus particulièrement
de celles qui ont des antennes, qu’il nômme annelides né-
réidées. Dans ces deux ouvrages, M. Savigny ne s’est presque
point occupé de l’organisation intérieure des animaux
de cette classe, nos connaissances à cet égard étant déjà
fort avancées ; mais il a dojnné une attention particulière
aux organes extérieurs de ceux de ces animaux qui en
offrent, organes variés, compliqués même, qui, en général,
servent auxmouvemens de ces annelides, indiquent
leurs habitudes, et qui étaient mal connus. Il les a déterminés
et caractérisés avec une précision admirable, et
maintenant ,1a classe des annelides n’est plus en arrière
des autres , sous le rapport des vrais caractères des objets
qu’on y rapporte. Mais, parmi les objets observés et mentionnés
dans les ouvrages des naturalistes , il y en a beaucoup
qui exigent actuellement des observations nouvelles,
non-seulement pour décider la classe à laquelle ils appartiennent
, comme les naïdes, les thalassèmes, etc., mais
encore pour fixer leur genre, leur ordre, en un mot, leur
rang dans la classe.
Comme les travaux de M, Savigny nous paraissent im-
portans , qu’ils sont, à nos yeux, un modèle de la manière
d’observer, et qu’ils nous offrent, sur les annelides et leurs
caractères, les détails désirables, nous nous empresserons
de mettre à profit ses observations. Néanmoins, la nature
de notre ouvrage ne nous permet d’en donner qu’un extrait
très-resserré ; nous nous permettrons même de diminuer
le nombre des ordres qu’il établit parmi les annelides,
et de les ranger selon notre manière et notre plan.