cés, ne saurait être raisonnablement interrompue par
l’intercallation des annelides; ne pouvant donc placer ces
dernières avant les insectes, il faut bien les ranger après les
crustacés. Qui ne sent ici l’inconvénient d’être obligé de
former une série simple, lorsque la nature n’en a pu faire
une semblable dans l’ordre de ses productions! Voyez a la
page 431 du premier volume, le Supplément a la distribution
générale des animaux, concernant l’ordre réel de
leur formation.
L ’organisation des annelides nous paraît donc la suite
du plan commencé dans les vers, plan que la cause modifiante
a partagé en deux branches, savoir : celle des
épizoaires, qui a amené les trois classes d animaux munis
de pattes articulées, et celle des annelides, que nous
n’observons encore qu’aprèsune lacune assez considérable.
Ce qui a effectivement paru très-singulier, ce fut de trouver
que les annelides quoique moins perfectionnées en
organisation que les mollusques, avaient cependant le sang
véritablement rouge, tandis que celui des mollusques, des
Crustacés, etc., n’a pas encore cette couleur qui dépend de
son état et de sa composition, et qui est celle dusang de tous
les animaux vertébrés. On sent bien que, parmi les animaux
que nous rapportons h notre classe des annelides ,
ceux qui se trouveraient n’avoir pas, dans leur organisation
, le caractère classique, n’infirment point ce caractère
, et ne sont ici placés qu’en attendant que leur organisation
nous soit mieux connue.
C’est aux observations de M. Cuvier que l’on est redevable
du principal de ce que l’on sait sur l’organisation
intérieure des annelides. Ne considérant auparavant que
leur forme générale, on les confondait a v e c * les vers,
et dans mon Système des animaux sans vertèbres , je
ne les distinguais que comme des vers externes, en cela ,
au moins , très-différens des vers intestins.
Cependant, par un ouvrage dont j’ignorais l’existence,
et qui est de M. Thomas anatomiste distingué de Montpellier,
on connaissait/déjà, pour la sangsue, l’existence
de trois vaisseaux sanguins, lesquels communiquent ensemble
par des branches latérales; savoir : un de chaque
côté, et le troisième tout à fait dorsal. On savait, que
le sang se meut, dans ces vaisseaux, par des contractions
de systole et de diastole. On savait, en outre, par les
observations du même savant, qu’il y a sur les côtés de
la sangsue, des espèces de sacs membraneux, renflés
comme des vessies, qui ne paraissent contenir que de l’air,
et qui viennent s’ouvrir au dehors par de petits trous à la
peau. Ces poches ou vessies particulières sont, sans doute ,
les organes respiratoires de l’animal, quoique on l’ait
contesté, et paraissent analogues à celles que l’on trouve
dans les scorpions et les araignées. Aussi, sur les parois
internes de ces vessies, trouve-t-on des vaisseaux capillaires
sanguins qui y viennent se ramifier en quantité innombrable.
Ces mêmes vessies j ou poches branchiales,
ne communiquent point entre elles, et occupent, de chaque
côté, presque toute la longueur de ranimai. Enfin,
l’on savait, par la même voie, qu’un cordon médullaire
noueux s’étend delabouche jusqu’àl’extrémité postérieure,
et que de chacun de ses noeuds ou ganglions partent des
filets nerveux qui se divisent ensuite en d’autres filets plus
petits.
Néanmoins, M. Cuvier rectifia et perfectionna depuis
90s connaissances sur l’organisation intérieure de la sang