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presque en nivea» avec celle qui amène tous les insectes.
Il y a donc , en ce point de l'échelle animale , après les
épizoaires , trois branches distinctes , savoir :
1 . ° Celle des insectes aptères [ les puces] : elle amène
successivement tous les autres insectes ;
2. ° Celle des arachnides antennées parasites [des poux,
les ricins] : elle amène les acarides et toutes
les autres arachnides exantennées;
3.o Celle des arachnides antennées vagabondes [les
thysanoures, les myriapodes]' : elle fournit la
source Ou les crustacés ont puisé leur existence.
Ainsi, de ces trois branches qui paraissent partir
presque d un même point, la première est formée d’une
suite immense d animaux qui offrent, tous un état de larve
très-distinct de l’état parfait de l’animal. Les deux autres
branches appartiennent aux arachnides, et embrassent des
animaux qui n’offrent nullement cette distinction constante
d un état de larve et d’un état parfait pour chaque
animal.
O r , si tout insecte acquiert, soit des form es qu’il n’avait
point à sa naissance, soit de nouvelles sortès de
parties , qui sont au moins des ailes , on peut, assurer que
ce n est jamais par des suites d’avortemens que les arachnides
sont toujours sans ailes, et conservent la même
forme. En effet , aucune congénère n’offre d’exception
à cet égard; et il est évident que cet ordre de choses,
constant et general dans les arachnides , résulte d’un état
particulier d e l organisation de ces animaux, qui n’a point
lieu dans les insectes.
Dans les arachnides les plus perfectionnées , telles que
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les araignées et les scorpions , M. Cuvier a récemment
découvert un cceué musculaire et dorsal , qui éprouve des
mouvemens très-sensibles de systole et de diastole ; et
sous le ventre il a observé plusieurs ouvertures stigmati-
formes’ [ deux ou huit ] qui conduisent a amant de cavités
particulières et en forme de bourse, dans chacune
desquelles se trouve un grand nombre de petites lames
très-déliées. Ces cavités isolées et les petites lames qu’elles
renferment sont sans doute l’organe respiratoire des animaux
dont il s’agit. M. Cuvier les regarde comme autant
de poumons , et moi je les considère comme des
cavités branchiales analogues à celles qu’on observe dans
les sang-sues , les lombrics etc. ; le propre des branchies
étant, premièrement, de pouvoir s’habituer à
respirer l’air en nature , Comme l’eau qu’elles respirent
le plus ordinairement , tandis que le poumon ne saurait
respirer que l’air ; e t , deuxièmement , de n’exister ,
comme le poumon,* que dans des animaux qui possèdent
une circulation.
Enfin, du coeur dorsal déjà cité, deux grands vaisseaux
partent pour se rendre à chaque cavité respiratoire et se
ramifier sur sa membrane. M. Cuvier les regarde , l’un
comme une artère, l’autre comme une veine, et suppose
que ce sont les vaisseaux pulmonaires. D’autres vaisseaux
partent encore du même tronc dorsal pour se rendre à
toutes les parties. Ce n’est pas tout : dans ces mêmes animaux,
ce savant a vu le foie se composer de quatre paires
de grappes glanduleuses qui versent leur liqueur dans
quatre points différens de l’intestin (i).
(x) Analyse des travaux de la classe des sciences de
rinstitut, pendant l’année 1810, p. 44 et 4^*