Les soies subulées dont il s’agit, doivent être elles«'
mêmes distinguées en soies proprement dites et en acicu-
les. Les soies proprement dites sont toujours grêles , nom«
hreuses, rassemblées par rangs ou par faisceaux qui ont
chacun leüb gaine , et sortent du sommet de chaque rame,
La rame ventralena communément qu’un seul de ces rangs
ou faisceaux.La rame dorsale en a souvent deux oudavantage.
Les acicules sont des soies plus grosses que les autres,
•droites, coniques , très-aigues, contenues dans un fourreau
particulier dont 1 orifice se reconnaît h sa saillie. Il n’y en
a ordinairement qu’un seul à chaque rame ; celui de la
rame ventrale est constamment le plus fort. Dans quelques
genres, les acicules manquent.
Outre les soies subulées , certaines annelides en possè«
dent d une autre sorte , auxquelles M. Savigny donne le
nom de soies à crochets. Ce sont des soies applaties ,
armees en dessous de hameçons très-aigus. Elles sont
aussi rétractiles, et restent contenues dans l’épaisseur de
la peau, lorsque l’animal n’en fait pas usage ; il n’y a que
les annelides sédentaires qui en soient munies.
Les cirres tentaculaires sont ceux de la première
paire de pieds, ou même des deux ou trois paires suivantes
qui souvent manquent de soies, et ne conservent
que leurs cirres. Ces cirres alors acquièrent plus de dé-*
veloppement, et prennent l’apparence de tentacules.
La dernière paire de pieds constitue, par une trausfor-
mation analogue, les deux filets qui terminent postéi'ieu-
rement le corps de certaines annelides,
Souvent, le premier segment du corps, soit seul, soit
réuni à quelques-uns des suivans, forme un anneau plus
fffand que les autres, plus apparent que la tête, et que
l’on prend communément pour elle. Enfin, le dernier
segment offre un anus plissé, tourné en dessus.
Telles sont les principales parties déterminées par
M. Savigny, soit eu parlant de ses annelides néréidées ,
soit en traitant de celles qu’il nomme serpulées , les
mêmes que nos sédentaires.
D’après ce qui vient d’être exposé, l’on voit que les an-
nelides sont des animaux tout-à-fait particuliers \ car,
quoique leur système nerveux soit le même que celui des
animaux articulés , quoique leur corps soit aussi divisé en
articulations, segmens ou rides transverses, ceux de ces
animaux qui ont des organes extérieurs pour se déplacer ,
présentent, dans ces organes, des parties qui n’ ont aucune
analogie avec les pattes des insectes, des arachnides
et des crustacés. Leurs mamelons sétifères, qui ne
sont que des gaines rétractiles, et les soies qu’ils renferment
, ne sont point comparables aux pattes des animaux
que nous venons de citer, et ne sont point de véritables
pattes, mais des organes d’une nouvelle sorte qui
en tiennent lieu. Ce sont pour nous des mamelons pédi-
formes ou de fausses - pattes [ pedes spurii ] , et leur
nombre n’est point borné. Ces animaux ne peuvent que
ramper sur la terre ou sur les corps marins, ou que nager
dans les eaux.
Toutes les annelides respirent sans doute par des branchies
; car toutes doivent respirer ; aucune n’a de trachées
; et elles vivent habituellement, soit dans les eaux,
soit dans la vase, le sable ou la terre humide. Ainsi, quoique
dans plusieurs les branchies soient encore inconnues
ou indéterminées, on ne doit jamais dire qu’elles en manquent.
Ces branchies varient beaucoup dans leur situa