animaux des trois classes précédentes ; mais la plupart
des annelides sont munies , sur les côtés du corps, de
mamelons sétifères , rétractiles, qui servent à la locomotion
de ces animaux, et que l’on peut considérer
comme des espèces de pattes. Or, les animaux dont il
s’agit ici sont les seuls de la classe qui n aient m mamelons
sétifères, ni soies rétractiles : ce sont donc des
annelides apodes.
C’est parmi ces annelides qu on a remarqué et reconnu,
pour la première fois, une circulation dans ces
animaux, ainsi que le sang rouge. Dès lors il ne fut plus pof»
sible de les laisser parmi les vers , et il ne l’est pas de douter
qu’ils ne respirent par des branchies. Mais ces mêmes
animaux peuvent être considérés comme les plus imparfaits
de leur classe ; car ils sont sans tête, sans tentacules ,
sans antennes, sans mamelons pédiformes , sans vestiges
de parties paires semblables ; aussi leurs branchies sont-
elles intérieures, dans la peau ou sous la peau, et dans
certaines races elles sont si petites que, jusqu'à présent,
l’on n’a pu les distinguer ou les reconnaître. D’après cette
dernière considération, je les avais nommés annelides
c r y p to b r a n c h e s , expression moins impropre que celle
d’annelides abranches. Dans celles où l’on a cru apercevoir
les branchies, on a pensé, avec raison, quelles se
trouvaient dans de petites cavités vésiculaires et internes,
«ui s’ouvrent au dehors par des pores peu apparens et
rangés longitudinalement au-dessous du corps , *en deux
séries. On en connaît ailleurs d’analogues dans des animaux
ou la circulation, nouvellement établie, les distingue
de plusieurs autres qui ne la possèdent pas, et néanmoins
qui y tiennent par d’autres rapports.
Les annelides apodes rappellent plus que les autres ,
la source dont elles proviennent. Ces animaux vermi-
formes sont nus, ou munis au dehors de spinules ou de
soies non rétractiles. Ils sont vagans, et vivent librement,
les uns dans l’eau, les autres dans la vase ou la terre humide.
Les genres que l’on rapporte à cet ordre sont encore
en très-petit nombre : je les partage en deux familles,
savoir :
i.° En hirudinées, ou celles qui n’ ont point de soies
quelconques en saillie au dehors ;
2.0 En échiurées, ou celles qui ont des soies non rétractiles,
en saillie au dehors.
LES HIRUDINÉES.
Corps n'ayant point de soies quelconques en saillie au
dehoj's.
Les hirudinéesj dont M. Savigny forme un ordre,
dans son second mémoire sur les annelides, ne sont considérées
par nous que comme une famille ; encore est-
elle si voisine des échiurées ou lombricinées par ses rapports
, qu’elle ne s’en distingue guères que parce que ces
annelides n’ont aucune soie véritable, saillante à l’extérieur.
Ces animaux sont en général aquatiques ; cependant
on en a observé à Madagascar qui sont constamment terrestres,
attachés aux herbes, et qui se fixent aux jambes,
piquant très-fort et suçant le sang. C’est aux dépens du
genre hirudo ,de-Linné, que l’on a divisé en plusieurs
genres particuliers, que nous composons celte famille.
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