9 ° ANIMAUX
des plis. La disposition des yeux, selon les races, varie
beaucoup et peut servir avantageusement pour établir des
divisions dans cette famille. On a employé cette considération
, ainsi que celle des diverses sortes de toiles que font
un grand nombre de ces animaux.
Il n est pas vrai, comme on l’a c ru , que ce soit à
des aranéides que soient dues ces masses toujours torn-*
bantes de fils très-blancs, nommés vulgairement coton
de la vierge, qu’on aperçoit dans l’atmosphère uniquement
dans les beaux jours, où un ciel très-clair succède
à un brouillard. J’en ai établi les preuves , dans mes
ouvrages, par des observations et des faits qui ne peuvent
laisser de doute à cet égard.
Nous avons dit que les organes sexuels étaient doubles
dans chaque sexe. Effectivement, ceux du mâle sont situés
à l’extrémité des palpes , y forment un bouton où
un renflement en massue, et sont renfermés dans une cavité
du dernier article de chaque palpe. Ceux de la femelle
sont pareillement doubles, mais rapprochés ; ils
sont placés près de la base du ventre, entre les organes
respiratoires , et y offrent, pour ouverture au dehors ,
deux conduits tubuleux, cachés dans une fente transverse.
Quant aux organes respiratoires des aranéides, ils consistent
en deux poches branchiales situées de chaque côté-
près de la base du ventre, et dans lesquelles sont de petites
lames en saillie et adhérentes aux parois de ces poches.
Leur ouverture forme en dessous deux stigmates
recouverts, la membrane qui les recouvre laissant une
fente transverse pour le passage de l’air. Ces poches ne
peuvent être considérées comme des poumons ? leur caractère
ne le permet pas. Elles sont analogues à la poche
unique et respiratoire de certains mollusques trachélipo-
des qui ne respirent que l’eau.
Les aranéides sont toutes très-carnassières, sucent avec
leur bouche et à l’aide de leurs mâchoires, les insectes
qu’elles peuvent saisir-, les retiennent et les tuent avec les
crochets de leurs mandibules. Elles sont presque toutes
terrestres, courent,la plupart, avec agilité, ont une physionomie
repoussante , et sont plus ou moins venimeuses.
Comme cette famille est extrêmement nombreuse en races
diverses, qu’elle offre des caractères assez multipliés et
de différens ordres , on a beaucoup varié dans la manière
d’y former des divisions. On n’en formait d’abord
qu’un seul genre^sous le nom à'araignée, et tout le monde
effectivement reconnaît et désigne ces animaux sous
cette dénomination ; mais, maintenant, on les partage en
un grand nombre de genres différens. Pour cet objet,
il faut consulter les intéressans ouvrages de MM. W alck-
naer etLATREXLLE. Quoique profitant toujours des observations
de M. Latreille, et de la méthode très-naturelle
qu’il a établie en dernier lieu , je ne partagerai, néanmoins,
les aranéides qu’en quatre genres , et les diviserai
de la manière suivante.
D I V I S I O N D E S A R A N É I D E S .
(i) Mandibules ayant leur crochet replié en travers sur le bord supérieur
interne.
Filières, soit formant tontes peu de saillie, soit saillantes au
nombre de quatre.
Araignée.
(a) Mandibules ayant leur crochet fléchi en bas ou en dessous.