
La langue eft fourchue à l’extrémité ; les
oreilles grandes, prefque arrondies, & environnées
de petites écailles. Les doigts des
pieds de devant & de derrière croiffent graduellement
depuis celui qui tient la place
du pouce jufqu’au quatrième ; le cinquième
eft beaucoup plus court. La queue eft plus
longue que le corps. Le fommet de la tête
eft roux, un peu ponctué, & ftrié : la nuque,
le dos , & la furface fupérieure de la queue
préfentent une couleur uniforme , qui tire
également fur le faune. Les parties latérales
de la tête & du tronc font parfemées de taches
noires ,<.fur un fond verdâtre : on diftingne
aufti fur les côtés d;autres taches en croiffant,
difpofées, .de part & d’autre, fur deux rangées
parallèles; le difque de ces taches eft
d’un blanc verdâtre & la bordure noire; le
defloüs de la quèue eft d’un roux pâle,
pondué de noir. Lorfqu’on confidère cette
partie fous un certain degré d’inclinaifoii ,
elle offre u n éclat argenté* Les plaques du
collier font marquées d’un point noir ; celles
du ventre en ont deux : on en voit fur les
dernières du côté de la queue, tantôt trois,
tantôt quatre, mais fi rapprochés les uns des autres
, qu’ils forment des efpèces de caradères.
M. Laurenti ne donne point la longueur de
ce lézard, qui fe trouve vraifemblablement
en Autriche, puifqu’il affure, d’après des
expériences répétées, qu’il n’eft point venimeux.
Laur. fpec. med. p . 16. Seps Ruber,
L e L . B l e u â t r e 2 1 . L. Coerulefcens L.
pedibus pentadaâylis , fijjis , unguiculatis ;
çollari fquamis conflrudo : corpore coeruleo ;
lateribus ocellatis triplici utrihquè ferie. ■
Cinq doigts féparés & garnis d’ongles aux
pieds de devant & de derrière ; un collier
compofé d’écailles : le corps bleu ; trois
rangées de taches rondes en forme d’yeux,
de part 8c d’autre, fur les parties latérales du
tronc.
Cet individu forme^t-il une efpèce particulière,
ou bien n’eft-ce qu’une variété du
X. Gris ou du X. Vert ? C ’eft ce que je
ne puis décider. M. Laurenti eft le feul qui
en ait parlé ; il en a donné aufti une figure
très-exade. Je vais donc, à fon exemple, le
décrire féparément. La tête eft o v a le , 8c
revêtue d’écailles d’une forme irrégulière.
Le tronc eft prefque cylindrique ; 8c la queue
un peu plus longue que le corps. La dilpo-
Cîion des taches & des couleurs, fi elles font
confiantes, fuffit certainement pour le dit
tinguer des autres efpèces renfermées dans
cette divifîon. Le collier 8c le defious du
corps eft jaune. On ne voit que très-peu de
points noirs' fur les plaques du ventre.;
ils font en grand nombre fur les côtés. |jg
dos eft bleuâtre ; & marqué, dans le milieu
de fa furface ., d’une file de traits blancs, fitués
entre deux rangées de taches noires rhom-
boïdales , qui s’étendent depuis la nuque
jufqu’à la queue. On remârque encore de
chaque côté du tronç, trois rangs de taches
blanchâtres, arrondies, 8c environnées d’un
cercle noir : la rangée fupérieure fe prolonge
fur la furface latérale de la queue , à peu
près jufqu’aü tiers de fa longueur. Il y a
aufti des taches rondes en forme d’yeux fur
les pieds de devant 8c de derrière ; mais elles
font plus foiblement prononcées que celles
du dos. M. Laurenti annonce qu’il n’a pas
fait des expériences pour favoir fi ce lézard
eft venimeux ; il ne dit pas non plus quel
pays il habite. Laur, fp e c . med. p , 171. Seps
Coerulefcens, p l. 1 , f ig . 3.
L e L. V e r t 22. X. V ir id is X. pedibus pen-
tadaàylis , fijfts , unguiculatis : colla.ii
fubtùs fquamis conjlruâo : corpore viridi
fup rà variegato : caudâ corpore paul'o lon-
giore.
Cinq doigts féparés & garnis d’ongles aux
pieds de devant 8c à ceux de derrière : un
collier compofé d’écailles : le corps vert; le
dos peint de diverfes couleurs : la queue un
peu plus, longue que le corps. ( Pi.
C ’eft ie plus grand des lézards que nous
ayons en France. Sa tête, comme:celle du
X. G r is , eft aplatie, triangulaire, 8c couverte
de grandes écailles difpofées' fymétnque-
ment. Les ouvertures des oreilles font ovales
: leur grand diamètre eft d’environ quatre
lignes. L ’efpèce de collier qu’il a autour
du cou eft compofé de onze grandes écailles.
Il a cinq doigts garnis-d’ongles longs, un
peu crochus aux pieds antérieurs > 8c autant
à ceux de derrière. Celui qui tient lieu de
pouce aux pieds de devant eft le plus court;
le fécond 8c le quatrième font prefque de la
même longueur ; l’intermédiaire eft le pljjs
alongé. Les quatre doigts intérieurs des pieds
de derrière croiffent graduellement ; le pouce
eft le plus court;- le cinquième eft à peu près
de la même longueur. L e contour des ma
choires eft revêtit d’un double rang e
g ra d e s écailles ; celles qui couvrent le dos
font k s plus petites de toutes : elles ont une
forme exagone ; mais les angles étant peu
fenfibles, elles paroilfent prefque rondes. Les
plaques qui recouvrent le ventre font grandes,
pareillement exagones, & forment trente bandes
tranfverfales ; celles de la queue ont plus de .
longueur que de largeur , 8c font difpofées
fur plus" de quatre-vingt-dix anneaux. On
voit le long de la furface intérieure des \
cuiffes, treize tubercules, relevés" à leur extrémité
par un mamelon très-apparent. Le
deiTus du corps eft d’un vert plus ou moins
mêlé de jaune, de gris, de brun, 8c même
quelquefois de rouge ; le deffous eft toujours
plus blanchâtre. Les teintes de ces
couleurs font fujettes à varier ; elles pâliffent
dans certains temps de l’année, fur-tout
après la mort de l’animal. Quoique moins
élevé fur fes jambes que le L. Gris, il a
cependant beaucoup d’agilité. Souvent il
effraie les paffans par le bruit qu’il fait en ,
courant rapidement fur les feuilles sèches ou
à travers les broulïailles ; puis tout à coup il
s’arrête, 8c regarde l’homme fixement jufqu’à ce
qu’il le voie fe remettre en mouvement. I l mange
les vers, les infeétes, 8c les oeufs des petits
• oifeaux, qu’il va chercher au haut des arbres.
Il eft commun dans les contrées méridionales-
de làaSuède, en France, 8c en Italie. J’en
ai vu un à Saint-Geniez en Rouergue qui
avoit deux pieds de longueur. Depuis plus
de vingt ans, on le voyoit tous les jours, à
l’heure de midi, lorfque le temps étoit clair,
fortir d’une fente de rocher, 8c relier au foleil
jufqu’à trois ou quatre heures du foir. Linn,
ƒ n. 363. Lacer ta- A g ilis , B,
On diftingue quatre variétés dans cette
efpèce.
a. Le corps d’un vert bleuâtre.
b. Le collier roux : le corps vert, parfemé
de petites taches brunes. Laurent, fpec. med,
p. 172 , pt. 3 , fig . 2. Seps Varlus.
c. Le corps tacheté de noir.
d. Le dos marqué d’une bandelette d’un
gris fauve, avec des taches brunes, des points
jaunâtres, 8c bordée d’une petite ligne blanchâtre.
Cette variété fe trouve aux environs
de Paris. M. le C. de la Cepède, Hijl. des:
<piad. ovip,p. j 18.
* Le L, Caliscertule 2 3 . L. Califcertula L.
pedibus peutadaüy lis , fijfts , unguiculatis
collari fquamis c&njlrudo. : corpore viridi ^
fuprà maculis lineifqüè nigris variegato :
caudà corpore duplo longiore.
Cinq doigts féparés & munis d’ongles aux
pieds de devant 8c de derrière : un collier,
.’compofé d’écailles : ie corps v’ert, marqué
de lignes 8c de taches noires en deffus : la
queue deux fois aufti longue que le corps.
M. Cetti, qui a décrit ce lézard dans fon
Hifioire des amphibies & des poiffons de la
Sardaigne , détermine la place qu’il doit
occuper parmi les efpèces qui compofent
cette famille. Il reffemble au X. Vert pà£
la conformation du corps 8c Ja difpofition
des couleurs ; 8c il fe rapproche de 1’Ameivd\
par la longueur de la queue, 8c le nombre
des plaques qu’on trouve fur le ventre : ainlï
il forme la nuance entre ces deux efpèces-
Le fond de fa couleur eft d’an vert éclatant,
parfemé fur le dos, de raies 8c de taches noirâtres.
On trouve fur la furface intérieure des
cuiffes, une rangée de tubercules, comme
dans l’efpèce précédente : il lui reffemble
encore par fes habitudes; comme lu i, il eft;
ami de l’homme ; il habite pareillement les
gazons 8c les vieilles mazures. Cetti, Hiß„
Nat, des amphib. & des poiff. de là Sardaigne 9
p. iy . La Sardaigne.
L e L . A meiva 24. X. Ameiva L. pedibua
pentadaâylis , f i f f s unguiculatis : collo
fubtùs rugâ duplici : roflro elongato , acuto.
Cinq doigts féparés 8c garnis d’ongles aux
pieds de devant 8c de derrière : deux plis fur*
la fiirface inférieure du cou : lé mufeaiï
alongé , 8c terminé en pointe. (. Pl. 6 ,
fig- >
La tête de ce lézard eft aplatie , 8c couverte
de grandes écailles, comme celle du
X. Vert ; mais, en général, elle eft plus
alongée, plus comprimée par les côtés, 8c
terminée par un mufeau plus pointu. L ’ouverture
de la gueule eft grande ; les mâchoires
font liftes-, égales , revêtues extérieurement
d’un double rang de grandes écailles, 8c
armées intérieurement d’un grand nombre
de dents très-fines, aflez femblables à celles
de l’Iguane ; les pins petites occupent le
devant des deux mâchoires. Les narines font
ovales, 8c difpofées en longueur fur l’extrémité
fupérieure du mufeau. Les yeux font
tournés en avant ; les oreilles grandes , excavées,
recouvertes d’une écaille arrondie,
8c fi tuées, de part 8c d’autre, fur les extrémités
de la tête. Le deffus du corps &, des