elle efl plus pefante que la première. On doit
piettre encore dans la claffe des huiles le blanc
de Baleine que produit le Cachalot, & dont
nous avons fait mention ci-devant, page xij.
J I . SANG ( Sanguis ). On n’a remarqué juf-
qu’ici aucune différence entre le fang des cétacés
& celui des quadrupèdes \ les NaturaliÜes
ont obfervé uniquement qu’il eft en plus grande
quantité que dans aucun autre animal connu.
D e là vient que les artères font très-ramifiées 8c
d’une grofleur monftrueufe. L’aorte du Grand-
Cachalot a un pied de diamètre ; & on eûime
que pendant la fyftole, il paffe environ cinquante
pintes de fang du coeur dans les artères.
Une fi grande quantité de fluide, qui circule
avec force & rapidité, doit néceflairement produire
une chaleur confidérable dans le corps de
l ’animal. «Je fus curieux , dit M. le Chevalier
» de Pages, demeure le thermomètre dans une
la Baleine qui étoit morte depuis une heure &
» demie, & il yrefta fept minutes : il ne monta
» qu’au dix-feptième degré. Je ne pus le plon-
» ger que dans le lard. La Baleine avoit perdu
» prefque tout fon fang, car on lui avoit coupé
» la queue. Je mis ma main une autre fois dans !
» une Baleine morte depuis long-temps. Elle
» me parut plus chaude ; mais je ne voulus
» pas y rehafarder mon thermomètre, car on
» i’avoit perdu la première fois dans le trou
» qu’on avoit fait pour le plonger (i) ». On
eft fâché qu’une expérience aufli curieufe n’ait
pas été entièrement exécutée,
J I I . CERVEAU ( Cerebrum ). Ce vifcère eft
très-petit, relativement à la mafîe du corps.
Tout le cerveau de la Baleine à bec pefoit
quatre livres dix onces d’Angleterre : celui
du Marfouin eft le plus grand, & fe rapproche
plus par fa conformation, du cerceau
de l’homme, Il paroît en général que
dans les cétacés, le cerveau eft compofé de
deux fubftances , Tune corticale , l’autre
médullaire , & qu’il eft fitué plus en arrière
que dans l’efpèce humaine & les quadrupèdes.
Il ne faut pas confondre le cerveau avec le
: blanc de Baleine ; ce font deux fubftances
abfolument différentes.
IV . L ’É SOPHAGE ((Efophagus) commence
à l’entrée du gofier, traverlè le diaphragme,
(i) Voy. vers le p$le du Nord, par M. k Chevalier
de Paeés, vol. ^, p. 19}»
tk entre dans l’eflomac : il eft revêtu en de*'
hors d’une peau douce & blanchâtre ; en
dedans, il elt couvert d’une membrane très-,
denfe, glanduleufe, & marquée dans toute
fe longueur d’ un grand nombre de plis. L ’éfo-
phage des cétacés ell plus grand que celui
des quadrupèdes, & plus petit que celui
des poiffons. L ’éfophage de la Baleine à bec
que M. Hunter a obfervée, avoit trois pouces
& demi de large.
V . LA TR A CH É E ARTÈRE (Afpera arteria)
fe trouve dans tous les animaux de cette
çlafle, q u i, comme les quadrupèdes, refpi-
rent par les poumons & produifent une efpèce
de Ion. Cet organe eft compofé des os
hyoïde , thyroïde, cricoïde, & de deux cartilages
] Marytenoïde & éépiglotte, Tous ces
os & cartilages varient par la forme & la
grandeur, non feulement dans les différens
genres, mais encore dans les diverfes efpèçes.
La partie fupérieure de la trachée artère s’appelle
larynx, & fes différentes branches qui
imroduifent l’air dans les poumons , fe nomment
bronches. On peut voir la figure de la
trachée artère du Dauphin, pl, 9 , fig , y. Le
gofier eft défigné par g ; le larynx, par 1 ;
les bronches, par b b b b,
V I . LES POUMONS ( Pulmones ) font deux
corps oblongs, cellulaires, élalliques, placés
dans l’intérieur de la poitrine, & qui forment
l’organe principal de la refpiration. Les lobes
font plus grands que ceux des autresanimaux
& dilpofés un peu différemment; ils occupent
le devant & la partie poftérieure de la
poitrine. Les cellules pulmonaires font petites
& communiquent entre elles ; de forte qu’en
fouillant dans une des bronches , tous les
poumons fe dilatent & fe rempliffent d’air ,
ce qui n’a pas lieu dans.les quadrupèdes. On
voit la figure & la difpofition des poumons
P1 *-- 9 1 fig- 4 > PP*
V I I . LE COEUR ( Co r ) , qui eft large &
aplati, s’appuye fur la partie antérieure de la
poitrine ; il eft renfermé dans fon péricarde,
& compofé de quatre cavités; favoir, deux
oreillettes & deux ventricules. Voye%_ la p l.
9 , fig- 4 > c-
V IH - LE DIAPHRAGME (D ia p h ra gm é
eft un mufcle tranfverfal qui fépare la poitrine
du ventre. Comme les côtes dans les cétacés
ne forment pas complètement la cavité
delà poitrine, le diaphragme de ces animaux
n’a pas les mêmes liens que dans les quadrupèdes
• il eft attaché par devant aux mufcles abdominaux
, qui font très-forts, parce qu’ils font
eompofés d’un mélange de fibres mufculaires
& tendineufes. La pofition du diaphragme
n’eft pas verticale, mais inclinée en arrière ;
ce qui donne aux poumons la facilité de
s’étendre le long de l’épine du dos. Du refte ,
le diaphragme & les autres parties qui fervent
immédiatement à l’mfpiration ,font extrêmement
fortes. Cette conformation paroiffoit
néceffaire à l’égard des animaux de cette
claffe, parce que,.vivant dans un milieu très-
denfé, il faut, pour introduire l’air dans les
poumons , une force d’autant plus confidéra-
ble, que ta denfité de l’eau l’emporte fur celle
de l’a ir , & lui oppofe plus de réfiflancet
l’expiration-au contraire doit fe faire plus ai-
fement, la preffion de l’eau fur la furface externe
de la poitrine étant plus confidérable
que la réfiflance de l’air intérieur. La pofition
oblique du diaphragme eft bien exprimée fur
la pl. 9 , fig- 4> D D .
IX . LE FO IE ( hepar ). eft très-grand,- &
occupe tout Fefpade qui eft entre le diaphragme
& l’eftomac r il eft partagé en deux
lobes dans quelques efpèces-, & reffemble
un peu au foie de l’homme, excepté qu’il
n’eft pas fi épais à la bafe, ni d’une contexture
aufli ferme. Pline & les anciens Naturaliftes-
ont cru que les Dauphins- n’âv.oient pas de
fiel , parce que fe véficule qui le renferme'
n’eft pas Située comme dans les quadrupèdes ;,
mais Klein a découvert dans le Marfouin un
conduit q u i , du fo ie , communique à l’in—
teffin duodénum & qui eft rempli d’un fuc
bilieux, entièrement femblable à celui qu’on
trouve dans la véficule du foie dès autres animaux.
Voye-,£ le fo ie - du- Dauphin,. pl.- 9 ,.
fig- 4 > FX.
L ’ESTOMAC ( Ventrïcutus) eft placé a gauche
comme cehiides animaux ruminans, & fe
termine par le pilore. Ce vifeère eft- compofé
de plufieurs fàcs ou1 eftomacs renfermés dans
«ne enveloppe commune, dont le nombre &
L grandeur varient dans- les différentes efpè-
«es. Oh en a trouvé cinq1 dans le Marfouin,
VEpaulard, la Baleine à becy 8c fept: dans le
Néfarnafc.
Le premier eftomac a prefque toujours7 fa
forme d?un oeuf* dont le- petit bout feroit
tourné en bas; il eft d’urle couleur blanchâtre,
revêtu de l’épiderme, 8c garni intérieurement
de grandes rides irrégulières.
Dans la Baleine à bec, le fécond eflomac
eft très-grand 8c plus long que le premier; fa
forme imite celle d’une S. Dans le Marfouin r
il eft un peu plus replié en bas. L’épiderme
finit au commencement de ce fécond eftom
ac , dont tout l’intérieur eft revêtu de plis
inégaux ; de forte qu’il a quelque reffemblancc
avec un rayon de miel. Cet eftomac entre dans
le troifième par un Orifice rond ,. étroit, 8c qui
n’eft fermé par aucune valvule.
Le troifième- eftomac eft communément le
plus- petit de tous^ On dkoit que c’eft uni-*
quement un paffage entre le fécond 8c le qua--
trième. Il a cinq pouces de longueur dans la'
Baleine à bec, 8c un pouce feulement dans le
Marfouin,-
L e quatrième eftomac eft moins grand que'
Je premier 8c le fécond. M. Htinter dit qh’it
eft aplati dans la Baleine à bec, 8c ircs-alongé’
en ferpentânt dans le Marfouin.. Les parois
intérieures de ce quatrième eftomac font gan**
nies dyappëndices irrégulières, qui repréfen-
tent dès poils : il communique avec'le cin--
quième par une ouverture ronde, plus- petite'
que celle qui eft dit côté oppofé , 8c par
laquelle il fe joint au troifième.
L e cinquième eftomae eft rond dans là B a*
leine à bec, 8c ovale dans le Marfouin, L’enveloppe
extérieure eft plus-mince que celle'
dit quatrième. Intérieurement ^ il eft liffé 8c
teint de bile ; il eft un des plus petits 8c
termine par le pilore.
D ’après l’inlpeâion 8c la ftruâure dé ces-
différens eftomacs, M. Hunter conclut que les»
cétacés fe rapprochent beaucoup de la claffe
dès animaux-ruminans : il n’ofè pas néanmoins*
affurèr qu’ils ruminent. P ’oye^ Veflomac 'dw
Dauphin, p l, p , f ig . q , E.
XI. LE PANCRÉAS (Pancréas) eft- un corps-’
plat,- uni-v 8c fitué derrière i’eftomac : il eft
très-long dans les cétacés. D\in côté, il joint
la première cavité de l’eftomac ; il pafle enfuite
trar ^èrfalement devant l’épine du dos, fur le
bord du méfentère-, & le long- d e l’imeftim
duodénum : 8c de l’autre, il entre dans le foie»-
Le conduit pancréatique s’insère dans l’in-
tefl « n diiodsnum en v ii on fep t poncés au deffous
du pilore;
X I I . INTESTINS- (Inteflina \ Dans la tribu*
des cétacés > les-inteftins ne font ni en nombre