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ïv A V E R T I S S E M E N T .
nous allons parler ont les jambes fort courtes, très-écattées les unes des autres!
& fi foibles, quelles ne peuvent foutenir le poids. du corps. Le Lé\ard gris, plr|
exemple, qui eft un des plus agiles', eft obligé de s’appuyer fur fon ventre, J
l ’inftant où il ralentit fa courfe : il fe fert donc de lès pattes, plutôt pour rampa!
que pour marcher......... En ui\ mo t, tous les animaux qui font l ’objet de cette!
difcuffion, fe trouvent dans la néceflité indifpenfable de fe traîner fur le ventre;!
c’eft un vice inhérent à leur coniftitution, & qui ne reçoit d’autres modificationt!
que celles qui réfultent de la longueur & du rapprochement des pattes.. Sous ce!
rapport, le nom de reptile m’a paru mériter la préférence,
Je me fuis encore déterminé à inventer un nom pour caraclérifer la fcience qui
traité dès animaux de cet ordre. Les deux racines grecques É'pnfi , Xoyo; m’ontl
fourni le mot E rpétologie, que Klein a déjà employé dans une acception plul
étendue , pour défigner les ferpens & les reptilesi
Pour la difpofition méthodique des genres, J’ai adopté la divifion générale quel
M. Scopoli a publiée, & que M. le Comte de la Cepède a fuivie dans fon Hijloim
des quadrupèdes ovipares ; je me fuis permis uniquement de faire une inverfion dans
l ’arrangement des claffes. J’ai placé dans la première les reptiles qui n’ont point dl
queue ; & dans la fécondé, ceux qui en font pourvus. Par cette nouvelle difpol
lîtion, la chaîne qui unit les ferpens & les reptiles n’eft point interrompue ; mail
l ’on paffe des uns aux autres par une gradation fuccelfive. Depuis la Tortue qui
compofe le premier genre de la fécondé c laffe , jufqu’au Chalcide qui forme Ici
dernier, on voit s’éteindre, par degrés infenlibles , les limites qui féparent cel
deux ordres d’animaux.
La diftribution des genres de Linné m’a paru fufceptible de quelques changemenîl
Les elpèces qui compofent la famille des Lézards font très-nombreufes, & préfenteni I
des caraâères qui les dilïinguent elTentiellement. I l y a loin de la •ftruâure doI
Crocodile à celle de la Salamandre ; & de l ’organifation du Chalcide à celle di I
Caméléon. Ces confidérations m’ ont engagé à détacher les Crocodiles > les CaméléonsM
les Salamandres, & les Chalcides, de la tribu des Lézards, & d’en faire des genre!
particuliers. J’ai établi la diftinriion générique fur le nombre des doigts & 1*1
conformation des pattes. L ’organifation intérieure de ces divers animaux offel
encore d’autres différences.
Une des plus grandes difficultés que j’ai éprouvées, c’effi pour fixer la diffinftioll
des efpèces. Dans cet ordre, encore plus que dans tout autre, la g e , les métamo|l
phofes, le fexe produifent une multitude de différences dans les couleurs , fur-tonl
parmi les Crapauds & les Grenouilles. J’ai tâché de déterminer , non feulement
gradations fugitives de ces teintes diverfes, ivais encore les caractères conllans q"|
A V E R T I S S E M E N T .
Jiftinguent les efpèces; & comme il eft néceffaire que dans une longue fuite d’objets
I deferiptions foient faites fur le même plan, afin que les traits carariériftiques
forint plus faillans & plus fenfibles, j’ai été obligé de refaire prefque à neuf toutes
És phrafes deferiptives. “
■ j>ai pris le Syjlême de la Nature de Linné pour bafe & pour, modèle : lés
écrits de ce grand Homme doivent fervir de; guide à tous ceux qui travaillent
fur l’Hiftoire Naturelle. J’ai encore confulté le Traité de l’Encyclopédie méthodique,
par M. Daubenton, celui de M. Laurent! fur les reptiles; les ouvrages
de Roefel, de Klein , de Gronou , de Petiver , de Scopoli, de Knorr, d’Edwards ,
de Catesby, de Séba ; les nouveaux Mémoires^ de Suède, de Pétersbourg; ceux
de l’Académie des Sciences de Paris, de Berlin; les Tranfaâions philofaphiques ;
& une infinité d’autres livres dont l’énumération feroit trop longue. L ’Hijloire des
Wuadrupèdes ovipares, par M. le Comte de la Cepède , m’a été principalement d’un
» a n d fecours ; j’y ai trouvé des deferiptions nouvelles, des détails curieux , & une
lifinité d’obfervations intéreffantesv Ce Traité, fi juftement eftimé, réunit tout à
la fois l’exaftitude & la précifion, qui font le mérite principal d’un ouvrage d’Hiftoire
Naturelle, & les charmes du ftyle qui- répandent le goût de cette fcience.