
xjcîv I N T R O D
dimentions préfentent beaucoup de différen-
ces. Dans le Crocodile y cet os s’avance jui-
qu’à la troifième côte ; il eft d’une feule
p ièce, ayant à fa partie fupérieure une efpece
de cartilage qui forme une pointe vers la
gorge , & qui , s’élargiffant par les côtés ,
couvre les clavicules. L e flernum du Caméléon
Sc de la Grenouille etl compofé de quatre o s ,
dont le premier, qui etl fort large, repréfente
un trèfle. V'oye^ le fquelette de la Grenouille,
p i i , f i g • i > ƒ•
IV . L ’ÉPINE D U D O S { Spina dorfaüs )
comprend la réunion des vertèbres qui occupent
la partie fupérieure du d o s , en y comptant
celles des lombes, 'celles qui- tiennent
la place de l’os fiacrum, Sc des os innommés :
il y en a vingt-deux. dans le Caméléon, dix -
neuf dans le Crocodile, & vingt-deux dans le
Lézard-gris. Voyez la p l. i , fig- 2; & le
fquelette de la Grenouille, p l. 1 ,f ig . v v v v .
V. LES VERTÈBRES DE L A QUEUE ( Vzrtebroe
caudales ) forment 1 extrémité polle-
rieure de la colonne épinière; leur nombre
efl toujours proportionne a la longueur de
' cette partie. L e Caméléon a cinquante vertèbres
à la q ù eu e jle Crocodile, trente-trois ;
le Lézard-gris , foi'xante. Toutes ces vertè-,
bres de la queue font garnies d’apophyfes
tranfverfes, obliques, & épineufes ; celles,
du bout de la queue font ordinairement dé-
• pourvues d’apôphyfes obliques. Pl. 1 , fig . l
■ & 2 ip l . l - . f ig - IVI.
LES OS DES PA TTE S ( Offa pedum )
ont beaucoup de rapports avec ceux qu on
trouve dans les pieds des quadrupèdes. On
dillingue les os des pieds de devant & ceux
. des pieds de derrière.-
Les pieds de devant font. compotes des
U C T I O N.
■ omoplates, de l’humérus du cubitus &
radius, des os du carpe & métacarpe, & des
phalanges. Voyez lefqüel. de la Grenouille ,
pl: I , fig . I , o , h , o-d, p;
L ’omoplate,. ( Scapula ) _eft tantôt fimple,
tantôt double dans les animaux de cet ordre.
L a Grenouille,Te Caméléon , la Salamandre
n’en ont qu’une, mais fi longue % qu elle
S’étend depuis fiépine du. dos jttfquau/éer-
pum,,avec lequel-elle etl articulée, fervant
elle-même de clavicule. Les Tortues, les
Crocodiles ont deux omoplates ; lavoir, une
fur le dos, & une autre en avant, articulée avec
le fiernum , faifant pareillement fonôion dt
clavicules. Voyez le fia e l. de la Grenouilles
p l. I , fig. I , P o ; celui de la Tortue, pl. 3]
fig . 1 , celui du Crocodile , pl. I i fig . |>
L ’humérus ( Humerus ) s’ articule avec 1 omol
plate d’un cô té , St avec les deux os cubitus
Sc radius de l’autre. Voyez le fquelette de le
Grenouille , pl. I , fig . 1 , h.
Les deux os nommés cubitus St radius (Cf.
tus & Radius') font fitues, l’un à côte de iau,
tre, entre l’humérus, Sc les os du carpe &
métacarpe. P l. ibid, o-d, o -d, Sc mm.
Les os du carpe Sc métacarpe ( Carpus\
metacarpus ) font placés entre les ..deux
réunis cubitus Sc radius, Sc les phalanges,®
Les pieds de derrière font également’ corn-
pofés du fémur, des os tibia Sc péroné, des 01
du tarfe Sc métatarfe, Sc des phalanges. Et
général, les os des pattes potlerieures renenu
blent tellement à ceux des pieds de de"”"
qu’ils ne different entre eux que par le
La feule différence qu’on ait remarquée!
confifte en ce que l’humérus a une apophjlt
confidérable proche de fa tête , nominee »
charitère, dont le fémur ell dépourvu, lit
refle , le tibia Sc le péroné font pareils aut
os cubitus 8c radius. Les os du tarfe Sc melt;
tarfe reflemblent à ceux du carpe Sc
carpe : il y en a fix dans, le Caméléon.
%. I L
L E S M U S C L E S .
Les mufcles {m u feu li') , ainfi que no«,
l’avons déjà dit en parlant.des cétacés, Mt
les inllrumens qui . font: mouvoir toutes w
parties, du corps. L ’animal s’en fert com»*
de rênes, pour tourner, les parues fondes «J
côté Sc d’autre. Ces mouvemens fe fontp^
le ra.ccourciffement des mufcles ; car des M
le mufcle. devient plus court, il faut ne“
fairement que ]es deux points qui I K ®
fe rapprochent l’un ,de l’autre. L M l i
mufcles ell déterminée par la dneato
leurs fibres; ainfi il ell. facile de voir H
effets que peuvent produire les mulcles o
partie quelconque. Pour les bien cormoitre
faut examiner attentivêment les parties mo ■
fur lefquelles ils agiflem, leur aâtôn c°mï,Ù
ôü fimple . leur obliquité , 8c le point f ix e •
letirs mouvemenj. Je n’entrqrai pas
ï N T R O D ü C T I O N . XXV
-cletail ? parce qu’ il me mèneroit trop loin. Je
vais raopôrter uniquement les obfervations
qu’on a faites fur les mufcles de quelques
parties du corps des reptiles.
Les mufcles du dos ( mufeuli dorfales.),
qui, dans le Crocodile, prennent leur origine j
furies vertèbres & fur. les cotes, font attachés
, par le moyen de leurs tendons, aux
bandes formées par les tubercules du dos ï
ces tendons agiffent en fens contraire ; les
uns tirent ces bandes de haut en bas ; les autres
les tirent de bas en haut. L ’ufage de ces
mufcles efl apparemment de ferrer fortement
l’une contre l’autre les bandes que forment
les tubercules du dos , & de remédier par là
aux inconvéniens qui peuvent réfulter dè ce
que ces plaques ne font pas difpofées en recouvrement.
Les mufcles de l’abdomen { mufeuli abdominales
) de ce même reptile font au nombre
de quatre, deux de chaque côté ; un externe,
& un interne. Ils ne different pas feulement
de ceux des quadrupèdes par leur nombre,
mais auffi par leur fituation & leur flrucr
ture ; car l’externe efl pofé fur les côtes, &
l’interne par deffous' , immédiatement fur
toutes les entrailles qu’il embraffe en manière
de péritoine. L ’interne efl attaché, d’un côté,
aux os itinominès. 8c aux apophyfes tranfverfes
des vertèbres des lombes ; 8c de l’autre, il fe
termine en un large tendon, qui enveloppe
toutes les entrailles en forme de membrane.
Les fibres de ces deux mufcles font difpofées
dans le fens de leur longueur.
§. I I I.
D E S V I vS C È R E S .
Do appelle vifeères ( fplanchnà) certaines
parties contenues dans les trois grandes cavités
du corps. Le cerveau., le coeur , les
poumons, l’eflomac, les inteftîns, le foie ,
la rate, les reins font des vifeères. Les .organes
proprement dits font plus à la furface, &
servent au fentiment ou au mouvement.
|ï» LE CERVEAU ( Cerebrum ) eft cette partie
I contenue dans la concavité du crâne. On ob-
I feive en général que cevifeère efl peu confi-
I de!a,ble<lans l’ordre des reptiles ; celui du Ca-
I meleon n’a guère plus d’une ligne de dia-
I metre, fa couleur efl d’un gris rougeâtre. Le
l cerveau du Crocodile, felon M. Perrault, efl
fort petit & femblable à celui des poifîbns ;
la cavité qui le contient a environ quatorze
lignes de longueur, fur douze de largeur &
autant de profondeur (1).
I I . LE C(ÊUR ( Cor) efl un corps mufculeux
& contradible, d’où fortent les artères & où
aboutiifent les veines, 8c qui donne la première
impulfion au fang. Cêt organe, qui efl
petit dans les reptiles, n’a qu’un feul ventricule
& deux oreillettes; l’oreillette droite efl la
plus grande, parce qu’elle reçoit le fang da
tronc principal de la veine cave afeendante 9
des jugulaires, 8c des axillaires. Le petit tronc
de là veine cave afeendante va aboutir dans
Poreiilette gauche. Voye?^ le coeur de la Grenouille
, pU 1 , fig . 2 , C , avec les principales
ramifications de l ’aorte À a , 6* le coeur de la
T o r tu ep l. 1 , fig . 1.
III. LES POUMONS ( Pulmones ) font, des
corps fpongieux, cellulaires, dans lelquels
fe ramifient les bronches; ils conftituent l’organe
principal de la refpiration. Les poumons
de la Tortue font remarquables par une veffie
attachée fur la furface du côté gauche, 8c qui
fe gonfle au gré de l’animal : on croit que
c’eft par le moyen de cette veffie que la
Tortue s’élève à la furface de l’eau. Voye£
la pl. 2 , fig. 2 , \T.
La fubftance qui compofe le poumon des
reptiles n’eft point un parenchyme charnu,
femblable à celui des quadrupèdes ; mais
feulement un amas de véficules, partagé en
deux lobes. Voye^ les poumons de la Tortue,
p l. 2 , fig . 2 , 1-d , l g ; & ceux de la Grenouille
, p i. 1 , fig. 2 , P P , & f ig , E , P. P.
IV.* L’ESTOMAC ( Ventriculus) efl une cavité
deftinée à recevoir les alimens ; elle
efl placée entre l’oefophage 8c le tube intefti-
nal. Dans-.Jes reptiles, ce réfervoir efl affez
femblable à celui des oifeaux. Celui d’un
Crcpodile d’environ quatre pieds de longueur
n’avoit que quatre pouces fur une largeur à
peu près égale; & quoique fes fibres charnues
ne fuffent ni fi fortes, ni en auffi grand
nombre que dans les oifeaux, elles formoient
néanmoins un corps incapable de s’étendre
8c de s’élargir : ce qui rend difficile à croire
ce qu’on dit du Crocodile ; favoir , qu’il 1
(1) Defcript. anat. du Crocodile, Mem. de VAcad,
des Sciences, 169$ t part. 3 e.p. 174.
d