Ç C E T O E
ciller cette dernière propriété, jye.c ladénomi- I
nation- de Baleine maigre ( B aliéna macra)
.que lui donne Klein ? I l eft à préfumer que
la maigreur dont parle . ce Naturalifte fe
rapporte uniquement à la .chair de cet animal
: ainfi il a -voulu dire qu’il donnoit
moins de chair, mais autant de graille que
la Baleine de Groenland, A la place de la
nageoire du dos , on trouve vers la queue
fix gros boutons ou efpèces de noeuds. Ses
barbes font blanches 8c fe fendent difficilement.
Elle habite les mers voifmes de la
nouvelle Angleterre. Tranf. philof. n, 387,
p* 2j 8. Anderj'. Hijl. de Groenl. I l , p. 102.
M . Briffon, çetac. p. J p l. Klein , mijf, pifc. '
il 1 , p. 13. Houtt. Nat. Hijl. I I I ,p , .48.8.
Cranç . Groenl, p , 146. Mail, Najurf. 1 ,
p. 4 5 3 ,
* * * Efpèces qui ont une protubérance en forme '
- de nageoire fu r la queue & de plis fu r le
v'eutre,
JjA Jubarte 6. B, Boops B . maxillâ inferiore
parùm breviore & flrïSiore : protuberantid
reçuryâ & decurrente in çaud(t.
- La mâchoire inférieure un peu moins
avancée & plus étroite que celle de deffus : ;
une protubérance recourbée en arrière &
prolongée fur la queue O ). ( P h 3 • %• 20
M. Otho Fabricius a donné une excellente
defcription de cette Baleine ; 8c tout ce que
dit ce favant Naturalifte au fujet de cet animal
doit être cru avec d’autant plus dp confiance
, qu’il a affilié lui-même à Ja prife d’un
indiyidu de,cette efpèce, & qu’il a eu occa-
fion d’en obferver plulieurs autres. Son corps
eft rond & très-épais vers les nageoires latérales;
il fe rétrécit enfuite graduellement juf-
gu ’au bout dp la queue, dont la groffeur eft
- telle qu’un homme peut facilement i’em-
brafler. La tête eft oblongue, en pente, &
terminée par un mufeau large & obtus. ;
iVers le milieu de la tête, s’élève une efpèce
de tubercule, au milieu duquel font fitués
deux évents , tellement rapprochés l’un de
l’autre , qu’ils femblent n’en former qu’un
feul : ces éyents font précédés de trois rangées
de protubérances circulaires, dont on
(1) On l’appelle en France la Jubarte ; ep Groenland,
ffeporkaki en Ijhnde, Ïlrafu-Reydus.
O G I E.
ne connoit point encore l’ufage. La mâchoire
inférieure eft un peu plus courte & plus
étroite que celle d’en haut. Les yeux font
fitués fur les parties latérales de la tête , derrière
les évents- L ’ouverture des oreilles
forme deux trous prefque imperceptibles
derrière l’orbite des yeux. La mâchoire fupé-
rieure eft garnie de fanons noirs qui ont à
peine un pied de longueur : ils font difpofés
comme dans la Baleine-Franche ; mais on ne
voit point de petites lames dans les interftices
qui fe trouvent fur la partie antérieure de la
mâchoire, La langue eft grande, graffe, &
fpongiqufe ; fa couleur approche de celle du
foie : on voit fur cet organe une peau lâche
qui fe dirige vers le gofier & forme en cet
endroit une efpèce d’opercule. Les nageoires
latérales font grandes, ovales, entières pat
derrière, arrondies & crénelées par devant,
& un peu éehancrées fur le côté extérieur ;
celle de la queue eft divifée en deux lobes
échancrés en croifiant & terminés en pointe.
Depuis le defîus de la gueule jufqu’à la. région
de l’anus, la furface inférieure du corps
eft marquée de plis ou de filions qui vont fe
réunir par paires, & forment des angles aux
deux extrérnités : les deux filions extérieurs font
toujours les plus longs t l’animal a la faculté
de les dilater .ou de les: reftreindre à fon. gré.
La couleur des parties fup.érieures du corps
eft noire;le défions de là g u e u l e d e s nageoires
latérales, eft blanc;_la cavité des fil-
fons eft d’un rouge fanguin ; "les plis extérieurs
, le ventre, 8c le delfous de la nageoire
de la''queue font marbrés de blanc &
de nojr. Au defious de l’épiderme, on trouve
la peau qui recouvre le lard ; la couche ell
mince & rend par ,eonféqu,ent moins d’huile
que celle des efpèces précédentes, Lorfqne
la Jubarte veut prendre fa nourriture, elle
ouvre une gueule fpadeufe & avale beaucoup
d’eau avec fa proie. On voit alors les plis du
ventre .fe dilater confidérablement : dans ce
moment le c.ontrafte du beau rouge qui brille
dans la cavité des plis, avec le noir des fanons
qui font attachés à la mâchoire & le blanc qui
éclate fous la gueule , produifent un effet
très-agréable. Toutes les fois qu’elle exécute
quelque mouvement prqgreffif, elle fait
rejaillir l’ eau par l’ouverture des- évents,
mais avec moins de violence que les autres
Baleines connues. L ’inftant-, d’après , elle
difparoît fous les flots,, L°rfqu’en plongeant
elle montre la nageoire de la queue , c’elt
7
pieds, ponces.
I nn ligné W M deff " d à "ne l^ n f id é r a b le , & qu’elle reliera plus long-
■ /pniDs à paroître fur la furface des eaux. I 0uand la mer eft calme, on la voit comme
I ^dormie fur la fuperficie de la mer : bientôt
I elle fe réveille & fait- divers mouvemens
I #vec une agilité inconcevable : tantôt elle- le
! couche fur les côtés ;■ un moment apres,
Melle frappe vigoureufement l’eau aveG les
■ nageoires latérales & fe retourne fur le B dos :• elle prend fon effor dans les airs^ &
■ retombe en pirouettant bien avant de 1 en-
■ droit d’où elle s ’ e f t élancée. t l le fait la-
■ nourriture ordinaire du planorbe boréal, de
B l’efpèee de falmone que nous avons appelée
I ardique, & de l'appât de vafe :■ elle ne
1 fait qu’un petit à ia fois. L e Baleineau luit
I fa mère, jufqu’à ce qu’elle en ait fait un
■ autre ; ce qui n’arrive pas cependant tous
K les ans. La plus petite bleffure fuffit pour
B lui donner la mort :• la gangrène fe met
H aufli-tôt à la plate",- & l’animal vâ fouvent B mourir très-loin de. l’endroit où il a reçu le B coup- fatal. Le moyen le plus sur de la faire
1 mourir, c’eft de la frapper avec une lance
H derrière les nageoires latérales. S’il arrive
K qu’on lui perce les intçftins-, elle sentence
■ tout de fuite dans la mer. Sa longueur varie
n depuis cinquante jufqu’à cinquante - quatre
I pieds.- On la trouve ordinairement dans les
K mers de Groenland entre1 le foixante -
B unième & le foixante-cinquième degré de
B latitude, aux environ de1 Pamiuk 8c de Pif- B fukbik- ; elle paroît rarement dans- les autres
■ parages. L ’hiver , elle vit en pleine mer ;
■ pendant l’été 8c dans l’automne1 fur-tout-,
■ elle- vient fur les côtes & dans les grandes
K ânfes. D ’après- la defcription de1 M- Otho
K Fabricius, il me femble qu’il y a quelque lé-
K gère défeâuofité dans la figure que'nous avons
■ donnée. Linn. f , n. 106. Éged. 4 1. Strom,
K 2g8. Otho Fabric. 38, Adel, 3-84* Mull.
9 Zo o l, dan. prodf, p.- 8,
Sibbald a décrit un jeûne individu1 de
K cette efpèce,. dont il trace ainfi les- diiifen-
■ fions.-
'pieds.
Depuis le bout dû mûfeau jukjti’a
I ^extrémité de la quelle . 4^'
S- Sa plus-grande groffeur, mefuirée vis- -
I a-viîs les nageoires latérales , • . • .
Sa grofCeuc i3a‘elurée: vis-à-yis la na- •
| geoire dû dos ^ .12
Largeur de ia mâchoire inférieure
vers le milieu de fa longueur, 4 6
Longueur de l’ouverture de la
gueule,
Largeur de Couverture de la
gueule, 4
Longueur de la l a n g u e $
Largeur de ce même organe vers
Ça. racine, ^ 3
I>iftance du bout du müfeau à
l’ouverture des é v e n t s 6 8
Longueur des- nageoires peéto-
rales, 5
Largeur de ces mêmes n a g e o i r e s 1 6
Diltance de la nageoire du dos
à celle de la queue, 8 a
Largeur de la nageoire' de la
queue, 9 6
Diftance de l’anus à l’extrémité
dû la nageoire de la qüeue ,• 14
Longueur du b a l e n a s 2-
L e R orqual 7. B . Mufculus B . maxillâ
inferiore multo loiigiore & latïore : protu-
beran'tïâ recta triangulari y decurrente in
caudâz
La mâchoire inférieure beaucoup plus;
large & plus avancée une excroiffancer
droite , triangulaire , 8c prolongée fur la
qûeue (1). ( fl* 3 y fig^ I * >
■ Ge-tte efpèce reffemble beaucoup- à la précédente
par la forme du corps ; dans l’une &
dans l’autre # il eft d’une grofteur prodigieufe'
du côté de la tête & s’amincit infenfible-
nrent en tirant vers la queue.-La conformation:
de ia mâchoire inférieure fournit le principal
Caraâère qui- les- difti-nguè dans- la Jubarte y
elle- fe termine en pointe dans celle-ci au
contrahe elle forme un demi-cercle :■ ce qui
fait paroître la tête obtufe & arrondie. L ’-on-
verture de la- gueule eft fi p ro d ig ie u fe q u ’il?
y peut tenir quatorze hommes debout danÿ
le même temps.' Au rapport de Sibbald ,> on
à vu une chaloupe avec fon équipage entrer
dans la gueule d’un individü de cette efpèce ,•
qui a voit échoué fur le rivage.- La mâchoire'
fupérieure eft plus- étroite que celle d’en bas £
elle eft plus pointue à fon extrémité &
s?emboîte- dans"' l’inférieure.- La langue" eft
( r) En France & en Groenland on l’appelle Kofçiatp
en- Iûande’,- Smpe-Reydu&*