O P H I O L O G I E .
ferpens du même genre par une triple rangée
de taches rhomboïdales, d’une couleur brune,
qui occupent toute la longueur du dos. Les
écailles font liffes : la queue eft mince &
pointue. Il a ordinairement deux pieds de
longueur, & une groffeur égale à celle du
doigt ; la queue a environ fix pouces. Linn.
f . n. 386, muf. Adolph. Frid. 2 , p. 4 5 -
L’Egypte,
P— 210 E— 83
* L e Guinéen 38. C. Guineenfis C, capite
ovato, depreJjo: corpore albido , maculis albo
& nigro mixtis , tranJverfiaUbus\ variegato.
La tête ovale, aplatie : le corps blanchâtre,
panaché de taches entremelees de noir 8c de
b lanc, & tranfverfales.
La tête de ce ferpent, qui elt ovale, convexe
fur le fommet, & obtufe pardëvant,
le dillingue à peine du corps. Le tronc eft
court, d’une éçaiffeur égale à celle de’ la
tête, & fe termine poftérieurement par üne
queue très - courte , arrondie , dont la
peinte eft fort aiguë. La furface fupérieure
du corps eft blanchâtre,. 8c panachée de
grandes taches entremelees de teintes blanches
, noires, difpofées tranfverfalement. Le
deflous du corps eft remarquable' par une
large bande brune, fituée fur le milieu du
ventre, d’où partent, de chaque 'côté , des
lignes noires , arrangées comme les feuilles
que les Botaniftes appellent pinnées. La longueur
totale de l’individu que Gronoii a
décrit, n’étoit que de huit pouces fept lignes
; la queue avoit un pouce deux lignes.
$cheuch\. Fhyfi. fixera , tab. 660, f ig , 7.
Gronov. de ferp. p. 68 , n. 3 S[y Eoophyl. p .
2 4 , n. 12p. La Guinée,
P— 133 E— 42
L e Serpent cornu 3p. C. Ceraftes C. capite^
ovato , depreffo ; cornu utrinquè è palpebrâ
fuperïore : corpore fiaveficente, maculis -lucide
ferrugineis ù fujcis variegato.
La tête ovale , aplatie 1 une efpèee de
corne fituée, de part & d’autre, au demis
de la paupière : le corps jaunâtre, avec des
taches brunes, & d’autres d’une couleur fer-
rugineufe, affez claire. ( PI. 3 f , %• !• )
Ce ferpent extraordinaire eft fi bien carac-
térifé, qu’il n’eft pas poffible de s’y méprendre.
Sa tête eft aplatie fur le fommet,
plus rétrécie par derrière que la .partie du
corps à laquelle elle tient , 8c fe termine
antérieurement par un mufeau court 8c arrondi.
Le deffus eft'garni d’écailles, égales
en grandeur à celles du dos, & difpofées à
recouvrement. A travers'ces écailles, on voit !
fortir, de part & d’autre au deffus de l'orbite L
de l’oe il, une efpèee de corne , longue d’en- j
viron deux lignes , un peu recourbée en I
arrière ; elle repréfente une petite pyramide I
carrée, dont chaque face ferait fillonnée par I
une rainure longitudinale & très-fenfible. La
matière de ces cornes eft de même natiirs I
que celle des écailles ; elles adhèrent à'la I
peau de là même manière que les écailles y I
font attachéés-. Le tronc eft revêtu d’écailles I
de figure ovale; relevées par une arête,&|
finit par une queue très-courte, en propor-1
tion de' la taille de l’animal. Tout le deffits I
du corps eft jaunâtre , & varié de ■ tacites I
irrégulières , plus ou moins foncées, qui I
repréfenrent de petites bandes tranfverfales;
le deflous du corps préfente une teinte plus I
claire. La longueur ordinaire dix S erp ait corn I
eft d’environ dèux pieds; l’a queue n’a que I
cinq pouces. Il fupporte, d it-o n , la faim. I
& la foif pendant beaucoup plus rie teiipsl
que la plupart des autres ferpens ; mais H eft I
fi goulu , qu lt fe jette avec avidité fur les I
petits orfeaux, & les autres animaux, dont il
fait fa proie. Ce ferpent étoit connu des an-J
ciens Egyptiens , puifqu’on le trouve gravé I
fin les obélifqnes, fur les colonnes des tem-1
pies , an pied des ftatues, fur l'es murs des I
palais , & jufques fur les momies. Deux très-1
grandes pierres , apportées d’Alexandrie à
Londres, qui paroiffent avoir fait partie de J
la corniche d’un magnifique palais , 8c qu’on I
voit 'encore aujourd’hui dans la cour du I
Mufeûm , préfentent, félon M. Eliis, plu-1
lïeurs figures de certifies très-bien gravées.I
Nous ne connoiffons point encore allez les I
moeurs & les habitudes naturelles de cette !
couleuvre, pour pouvoir indiquer quelle al
été la caufe qui a déterminé ce Peuple ce-j
lebre à placer de préférence fon image I
parmi leurs caraflères hiéroglyphiques. An I
rapport de Belon, cette efpèee eft vivrpaK'l
Suivant Gefner, au contraire, la femelle pono I
dans le fable quatre ou cinq oeufs, a pe'jl
près de la groffeur de ceux dé pigeon. I
paraît qu’il y a plufieurs Cérafies ou Scrj’x«1
cornus qui diffèrent entre eux par le nom ' I
des cornes dont le fommet de la tête eft g?™ ’ I
Suivant Sofin 8c Nicander, on voit des 10 I
vidas qui en ont quatre.
‘ ............................ S e l
cornua, cuin mutila vïdeatùr vipera fron.t
Jic.
O P H I O
Albert même prétend qu’on trouve des
Cérafies qui ont huit cornes fur la tête. J’ai
I fa;t graver fur la p l, 8 , f i g . 6 , le deffm d’une
de ces efpèces de ferpens, qui m’a été communiquée
par un de mes amis ; mais je pré-
: pjfle que c’eft une figure de cette vipère
cornue que les Arabes préfentèrent à Haffel-
quilt, après avoir placé avec adreffe les
ergots d’un oifeau fur la partie fupérieure
de fa tête (1). Linn. fi. n. 376. Hafi'elq. aS.
Vpf. 1 7 3 0 , TranfaS. philofoph. ann. 176(5.
l'Egypte.
t> ifo u ___Haffelq.
Y - ■ ■—IfO ü 1 " ‘ i l Linn. j 4 7 <$3 M, de la Cepéde.
ILa Vipère d ’E g y p t e 4 ° . C . Vipera C. capite
[ ovato, pofticè dilatato : corpore ex ferrugineo
albido, maculis inténfioribus vario.
La tête ovale', élargie par derrière : le
corps d’une couleur blanchâtre, ferrugineufe,
j avec des taches plus foncées.
Haffelquift a. donné une defeription fort
détaillée de cette efpèee de couleuvre, dans
les mémoires d’Upfal. Suivant ce grand Na-
turalifte , fa tête eft très-aplatie, principalement
à l’endroit qui correfporid aux y e u x ,
& très-renflée par les côtés. Le mufeau eft
court, obtus; la mâchoire fupérieure échangée;
celle d’en bas eft entière. Les narines
occupent l’extrémité fupérieure du mufeau;
elles confiftent en deux petites ouvertures
tranfverfales 8c étroites. Les yeux font placés I prefqu.e fur le fommet de la tête : la pru- I nèlleeft lancéolée , perpendiculaire, d’une
I couleur noire ; 8c l’iris jaunâtre. On trouve I plufieurs petites dents fur le contour des deux I mâchoires ; mais ôn en dillingue principalement
deux à la mâchoire fupérieure, qui
I furpaffenc en longueur toutes les autres, 8c
dont la morfure eft très-venimeufe : elles
font recourbées vers la gueule , 8c fe cachent
E dans une efpèee de fourreau. Le tronc a une
forme prefque quadrangnlaire ; il eft plus
t épais vers la région du ventre : la queue eft
I conique, très-effilée, & fe termine par une
I pointe recourbée. La furface inférieure du
corps eft marquée d’un fillon dans’ toute fa
longueur. Les écailles q u i recouvrent la tête
j &le tronc, font ovales , relevées par une arête,
I & difpofées à recouvrement : celles de la
qneue different peu de celles du dos. Tout
(1) Le ferpent dont il s^agit ici a beaucoup de rapports
avec le Boa tortu (pl. 4 , fig. 3. ). J’en ai vu un autre def-
pin, peint en miniature , à la bibliothèque du roi; dans le
«biner des eftampes.
I O G I E. 2r
le corps eft d’une couleur de rouille, blanchâtre
, & parfenié de taches pareillement
ferrugineufes , mais plus foncées. On remarque
à l’origine de la queue, trois tache»
noires, annulaires. La longueur ordinaire' de
ce ferpent eft d’environ treize pouces $ fa
groffeur, à l’endroit le plus épais , eft de
deux pouces deux lignes. On le trouve fur
les confins de la Libye & de l’Arabie : il
paroît avant & après le débordement du Nil.
La morfure de cet animal communique un
poifon très-adif , qui fait mourir à l’inftant
les pigeons 8c les poules. Les habitans du
pays ont trouvé cependant le moyen de
î’apprivoifer ; mais c’eft un feeret qui fe perpétue
dans les familles , 8c qu’il n’eft pas
poffible de découvrir. Ils prétendent que la
l’alive de l’homme caufe une efpèee de lan- .
gueur à ce ferpent, 8c que c’eft même un
remède efficace contre fa morfure. La Vipère
d'Egypte entre dans -la compofition de la
thériaque. Les Egyptiens en font paffer tous
les ans une grande quantité à Marfeille 8c k
Venife, HaJJelq. aâ. Upfi ann. I 7 y ° , p. 24.
Linn* ĥ n. 277. L'Egypte.
P— 180 E— 40
* L e P an a ch é 41. C. Varius C, eapite fub- .
iriangulari, latiJJimo : corpore ferrugineo 9
cceruleo, nigro, alboquè vario.
La tête prefque triangulaire &* très-large :
le corps panaché de blanc, de bleu , de noir,
& de couleur de rouille. |
On peut facilement reconnoître cette efpèee
de couleuvre à la forme de fa tête, qui eft
très-large , d’une figure triangulaire , plane
en deffus, dirigée en pente vers le mufeau,
convexe par les côtés , 8c revêtue d’écailles
polygones : la gueule eft armée de petites
dents. Le tronc eft court, très-épais, fur-tout
vers le milieu de fa longueur, 8c couvert de
grandes écailles ovales. Tout le corps eft
diverfifié par des taches bleues, blanches,
noires , & ferrugiueufes ; elles font toutes
nuancées & comme fondues enfemble. L ’individu
que Gronou a obfervé avoit deux
pieds trois pouces deux lignes de longueur
totale. Gronov. de ferp. p. 67,. h. 38. Un ne
fa it pus quel pays il habite.
P— 136 E— 39
* L e C a k a c a r a 42. C. Caracara C. capite
ovato, oblongo ; roflro elongato, acuminato :
corpore rubefeente, ni g r is , coeruleïs, viridïbus3
pupureifquè maculis variegato»