
4 o E R P É T O L O G I E .
varient fuivànt le fex e , l’âge » & la diverfite
des climats où habite l’Iguane. Sa longueur
totale eft de cinq'à fix pieds. M. le Comte
de la Cepède a décrit un individu quon
conferve au Cabinet du Roi ; il a ^quatre
pieds depuis le bout du mufeau jufqu a 1 extrémité
de la queue : c’efl: celui dont on
voit ici la figure. La femelle eft plus petite
que le mâle ; elle pond fes oeufs au bord de
la mer , "ordinairement en nombre impair,
depuis treize jufqu’à vingt-cinq ; ils font à
peu près de la grolfeur d’un oeuf de pigeon,
& d’un goût excellent. Les Indiens lont très-.
friands de la viande de cet animal. Dans
quelques contrées , on le chaffe avec des
chiens dreffés à le -pourfuivre. Quand il fe
voit pris, il fe défend avec intrépidité ; mais
fes morfures ne font point dangereufes. Loin.
r. n. s 66. Gros. muf. 2 , p. 82. Le B r é fil,
le Mexique, V A fie , 6* VAmérique.
* L e L. C ornu 9. L. Cornuca L. pedibus
pentadaCfylis , fiffis , unguiculatis : rofiro'
cornuto : fquamis éreâis in dorfo & m
eaudâ. . ' . . . 1
Cinq dqigts féparés Sc garnis d ongles aux
pieds de devant & de derrière : une corne
fur le mufeau : des écailles redreffées fur le
dos & fur la queue. ( PI. 4 , fig. 4-)
La tête de ce lézard eft anguleufe, ovale ,
& aplatie fur le fommet; garnie fur les côtés
de tubercules gros, fai Hans; un peu renflée
au deffous de ta gueule ; & terminée antérieurement
par un mufeau allez pointu. Les
mâchoires lont égales, & armées d’une rangée
de petites dents plates , triangulaires par
le bout & dentelées. Il y en a environ vingt-
quatre de ehaque côté ; eelles de devant font
un peu plus groffes. On peut voir .une de
ces dents gravées au deffous de la figure de
cet animal. L’extrémité fupérieure de la mâchoire
d’en haut eft garnie de quatre tubercules
écailleux , & d’une efpèce de corne
offeufe d’une feule pièce , haute d’un demi-
pouce , dont le fommet eft recourbé en
arrière. Les yeux font fitués vis-à-vis les
angles de la gueule; & les narines au bout
du mufeau. Le tronc préfente une forme
ovale. Les pattes de devant ont cinq doigts
de longueur inégale ; celui du milieu eft le
plus long ; le fécond & le quatrième font
.égaux ; les deux extérieurs font les plus
courts. Les pattes de derrière ont le même
nombre de doigts, mais difpofes différemment.
L e cinquième extérieur eft très-féparé
des autres ; le fécond eft le plus long ;
autres décroiffent graduellement , de forte
que le pouce eft le plus court : les uns & U
autres font garnis d’ongles longs & crochj
Toute la furface du corps eft couverte de |
petites écailles en lofange, relevées.en faillie
a leur extrémité ; c’eft ce qui rend la pad
rude au toucher. Les écailles les plus rabo.
tetifes fe trouvent vers les extrémités de
jambes ; fur la queue, elles font quadrarJ
gulaires, relevées en carène vers le milieu
de leur furface , & difpofées par anneaux,
On remarque fur le dos Sc fur la queue de
ce lézard une rangée d’écailles redreffées,
Cette rangée, qui commence fur les épaules,
eft interrompue vis-à-vis i’infertion des pieda
de derrière ; elle recommence enfuite à i’ariJ
gine de la queue, & fe prolonge jufqu’à l’ex-l
trémité. L e nombre des lames redreffées du dosI
eft de quarante-trois ; les plus longues oc» I
peut le milieu de cette partie ; elles fontI
larges de trois lignes , hautes dun demi-1
pouce, pointues, & un peu recourbées vers
le dos. Celles qui fe trouvent fur la bafe de L
la queue ont la forme & les dimenlions dtfl
celles du dos; enfuite elles diminuent infeit-1
fiblement de grandeur. Après la foixante-1
troifième , elles font fi courtes , qu’on ne I
peut plus les diftinguer des écailles ordi-1
mires. La longueur totale de ce lézard A M
de trois pieds fix pouces ; fa hauteur, de netifi
pouces ; & fa circonférence, vers le milieu®!
ventre , d’environ dix-huit pouces. Ce*l
M. Gravé de Sérignan, Amateur aufii »■
tingué par fon goût que par fes connoiflai*
C „ en Hiftoire Naturelle, qui a bien von*
me communiquer l’individu qui a fervi s ■
faire cette defcription, & dont il a fait p:'-' ■
fent enfuite au Cabinet du Roi. I l fut Prl!l
à Saint-Domingue en 178 4 , dans les mornes!
de l’hôpital , entre l’Artibonite & les WJ
naïves. Pendant le jour, on le trouve)*
les rochers & fur les arbres , où il fe taP‘ I
pour faifir fa proie. Il fe nourrit de OT|I*'|
d’infedes , mais plus particulièrement I
petits oifeaux qu’il failit avec une agiij 1
extraordinaire. La nuit, il fe retire °al's I
trous des arbres & dans les creux des roche i|
où il fe cache aulîi dans le temps de la gran. I
féchereffe qui dure en ce pays pendant lix® I
de l’année : il ne fort que vers les mois . I
janvier ou de février. L e Ncgre eL I
affura qu’il a voit vu un mâle de cette efpece
la corne étoit beaucoup plus élevée. La vu ^ I
E R P É T O
<!e ce reptile eft un mets délicieux pour les
Nègres ; on prétend qu’elle a le goût de celle
du chevreuil. Son plus cruel ennemi eft le
! chien marron 1 fi commun à Saint-Domingue.
Cet animal a été jufqu’ici inconnu aux Natu-
[ raliftes.
Le L. BASILIC IO. L, Bafilifeus L, pedibus
V pentadaây Us , fiffis , unguiculatis : criftd
I Qçcipitis conicd : pinnâ radiatâ irTdorfo & in
I eaudâ, ■
Cinq doigts féparés 8c garnis d’ongles aux
I pieds de devant & de derrière : une crête I conique fur le derrière de la tête : une efpèce
K de nageoire, foutenue par des rayons, fur le
K dos & fur la queue. ( PI. JY fig* i.)
Il n’eft perfonne qui n’ait entendu parler
I. des fables 8c des contes ridicules qu’on a
1 débités fur le Bafilic. Les Anciens lui ont
I attribué des qualités merveilleufes , entre au-
I très, celle de tuer par fon regard : en confé-
I quence , pour accréditer leur opinion 8c
K. pour caradérifer un animal aulfi terrible, ils
I l’ont repréfenté, tantôt comme un ferpent ailé,
B tantôt comme un petit dragon, dont l’afpeâ
■ avoit quelque chofe d’effrayant. Cette pré-
I vention populaire , eétte terreur panique
I exifte encore de nos jours par la charlatanerie
I des faltinbanques 8c des empiriques , qui
■ montrent avec appareil aux yeux du public
B. qu’ils veulent féduire , une forte de petite
■ raie qu’ils ont fait deffécher fous une bizarre
I configuration: mais le véritable Bafilic n’eft
B rien moins q u e . dangereux ; il eft d ou x ,
■ tranquille ; 8c bien loin de donner la mort
H par fon regard fubtil, il charme, il embellit
■ les vaftes forêts de l’Amérique, par les di-
| verfes nuances de fes belles couleurs, 8c par
B l’agilité de fes mouvemens. Sa tête eft d’une
B forme conique, & relevée fur le fommet par
B une efpèce de capuchon creux en dedans, 8c
B revêtu d’écailles au dehors. Le dos eft garni,
depuis la partie qui correfpond à i’infertion
des pieds de devant jufqu’au bout de la
cpieue , d’une crête rayonnée , femblable
a la nageoire d’un poiffon , 8c couverte
d*écailles. Ses doigts, au nombre de
Clnq à chaque p ied , ne font réunis par
aucune membrane : les trois du milieu
des pieds de devant, font à peu près de la
ruerne longueur ; les quatre intérieurs des
pieds de derrière croiffent graduellement ; le
Clnquième eft le plus court. Sa longueur
totale eft quelquefois de trois pieds. Il vit
ur les arbres, & va aufti à l’eau, Lorfqu’il
L O G I E. 4 1
veut nager, il enfle fon câpucnon , 8c dilate
fes membranes. Linn, f i n. 366, Laurent, fipec,
med, p . yo. M, le C, de la Cepède , Hift, Nat,
des quad, ovip. p . 286. L'Amérique méridionale,
* L e L. DE Ja v a i i , L, Javanenfis L, caudd
longd , b a f i pinnd radiatâ r dorfo dentato,
Nouv, Mém, de Suède, année 1786.
La queue longue, avec une nageoire à fa
b a fe , garnie de rayons : une dentelure fur
le dos.
I l paroît, par les caraâères énoncés dans
la phrale delcriptive , que cette efpèce fe
rapproche beaucoup du Bafilic. Sa queue
eft pareillement d’une longueur confidéra-
ble , & pourvue à fa bafe d’une nageoire
garnie de rayons ; mais elle ne fe prolonge
p as , comme_dans l’efpèce précédente, jufqu’à
l’origine du dos, A fa place , on voit
fur cette partie une rangée d’écailles redreffées.
I l eft à p éfumer aulfi que le fommet
de la tête eft dépourvu de capuchon ; 8c que
ce reptile diffère encore du Bafilic par d’autres
caraétèues très-diflinds, puifque le favant
Naturalifte qui l’a décrit, le regarde comme
une efpèce particulière. Du relie, nous ne
connoiffons ni fes couleurs, ni fes dimen-
fions. M. Hornesdt, nouv, Mém, de Suède,
1786. . 0 ,
* L e L . po r t e - c r ê t e 12. L, Crifiata L. pedibus
pentadaclylis , fiffis , unguiculatis :
futurâ dentatâ in dorfo : pinnâ caudali radiatâ.
Cinq doigts féparés 8c garnis d’ongles aux
pieds de devant Sc à ceux de derrière une
dentelure fur le dos : une nageoire garnie de
ravons fur la queue, (PI. y » fig* 2.)
"ML Schloffer, de la Société royale #de
Londres, a publié en 1768 une defcription
très-détaillée 8ç une bonne figure de ce /ƒ-
%ard., qui jufqu’aiors avoit été mal décrit.
Sa tête eft d’une forme conique , un peu
relevée en deffus , ■8c couverte d’ecailles
rondes, La mâchoire fupérieure fe termine
en un fommet aplati ; celle de ^ deffous
a une forme arrondie à fon extrémité. Les
écailles qui couvrent tout le contour de la
gueule, font plus grandes & plus carrées que
celles du fommet. Les narines font un peu
faillantes, 8c fituées fur les côtés de là'mâchoire
fupérieure. La partie extérieure de
l ’oreille eft fermée par JaN membrane^ du
tympan .qui eft fortement tendue , d’une
figure ovale, 8c large d’environ trois lignes»