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de chaque baromètre foutient une égale quantité d air; mais maigre
des marches il différentes , on aura les memes hauteurs, fi 1 on a
déterminé par expérience la quantité d’air qui répond à une ligne
dans chaque baromètre : auflî j ai conftruit d après 1 experience une
Table pour chaque baromètre dont j’ai fait ufage. Elle contient la
quantité d’air que foutient chaque ligne de mercure à mefure qu’on
s'éloigne de la terre depuis le niveau de la mer. La méthode que
j’ai employée à ce fujet eft très fimple : je monte avec un baromètre
fur le fommet d’une montagne, laiffant un piquet à tous les endroits
où le mercure defcend d’une ligne : après m’être bien affuré par
plufieurs opérations, que Tatmofphere n a pas varie, & que chaque
ftation répond à une ligne de mercure , je détermine avec un
niveau la hauteur de chaque ftation ; & connoiffant la hauteur de
L’une par rapport au niveau de la mer, je connois également la
quantité d’air qui répond à une ligne à ce même niveau. Il fuffira
même de faire des obfervations du baromètre au bas & au fommet
de la montagne , en fuppofant les réglés de la condenfation de 1 air
déterminées par M. de Caflini, ou par M. de Maraldi. J ai reconnu
que les dernieres s’accordoient parfaitement avec mes obfervations:
à la vérité, elles n’ont été faites que iur des endroits peu élevés au-
deffus du niveau de la mer.
XVII. J'ai expofé dans des Tables toutes les obfervations telles
qu’elles ont été faites & les réfultats corriges ; par-la il fera facile
de s’affurer de l’exaditude de mes corredions & de mes réfultats,
ou de les redifier : cette méthode ma paru la plus avantageufe.
Quelque découverte qu’pn faffe par la fuite, on fera a portée de
tirer parti des obfervations originales ; ce qu’on ne peut pas toujours
faire, lorfqu’elles font déguifées par des porredions particulières.
J’aurai même l’attention de faire obferver les endroits fur
lefquels j’aurai quelque incertitude. On peut faire avec le baromètre
Je. qivellement du Globe plus exadement quil neft ne-
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celfaire pour découvrir les vérités que j’ai expofées dans le premier
Chapitre, & dont la recherche eft fi intéreffante. Quoique je
me fois donné des peines énormes pour obtenir les réfultats les
plus exads, je ne me flatte pas d’y avoir toujours réufli, mon
voyage ne me permettant pas de faire par-tout un aufli grand fé-
jour que je l’aurois défiré : c’eft pour cette raifon que je n’ai pas
eu égard aux petites corredions qu’indique le thermomètre : ces
corredions n’auroient été le plus fouvent que deux ou trois toifes;
& je ne me flatte pas de cette préçifion ; d’ailleurs j’ai prefque toujours
fait ufage des hauteurs déterminées par des obfervations faites
dans de petits intervalles, & alprs la température de l’air étoit à-peu-
près la même.
XVIII. En faifant la Carte minéralogique de la Françe , on
pourrait en faire le nivellement avec préçifion & avec la plus grande
facilité. Il eft aifié d’avoir dans chaque Province des Obfervateurs
qui y obfervent avec des baromètres comparés. Ces premières
obfervations donneraient avec exaditude le canevas de ce nivellement
; & l’on verra flans la fuite de .cet Ouvrage , que çe canevas
étant une fois aflùré, on n’a plus aucune erreur à craindre dans le
détail. Auflî je ne crains pas d’avancer que, fi j’ai eommis quelques
erreurs dans les hauteurs abfolues, on n’en trouvera pas dans les
hauteurs relatives, & dans ce cas on fera toujours à même de rectifier
dans la fuite les premières par les dernieres.