les hauteurs d’une trentième partie (i) ; mais il penfe que cette
réglé n’a lieu que dans l’intervalle compris entre 600 toifes de
hauteur & î-joo (a). ^
XIII. Dans le nivellement que j’ai fait de la route de Pans a
Tobolsk, je n'ai jamais été à portée de déterminer de grandes hau-
teurs ; & j’ai reconnu dans tous les cas, que les réglés de çondenfa-
tion établies par M. Maraldi d’après l’expériençe , repréfentoient
exactement mes obfervations, pourvu que je déterminaffe pour
chaque baromètre dont je faifois ufage, la quantité dair que fou-
tenoit une ligne de mercure au niveau de la mer. Ceux qui ont
fait des expériences à ee fujet ont trouvé prefque tous des réfultats
différents, ainfi qu’on le voit par ce qui fuit. ^
XIV. Suivant M, Mariotte , une ligne de merçure répond
au niveau de la mer à ...................... ..... 1 p toifes 3 pieds,
M. Maraldi. . . , , , , • > lP
M. de Caffini, . . • • ? ; • » 10 S
M. de la Hire, , . , • , , • 1 *
M, Picard *4 1
X V . Ce feul expofé fuffit pour faire connoître les erreurs que
l’on commettroit en fe fervant des Tables calculées d après ces
obfervations. On attribue la raifon de ces différences à des couches
de vapeurs qui peuvent régner dans certaines parties de latmo*
fphere , & qui en augmentent pour un temps la pefanteur ; a la
(situation des lieux ou l’on fait ces expériences, & au reffort aétuel
de l’air plus ou moins grand dans différents temps. Il eit vraifem-
blable que ces caufes phyfiques entrent pour beaucoup dans les
différences qu’on trouve entre les réfultats des divers Phyficiens fur
la quantité d’air que foutient une ligne de mercure au niveau de la
(j) Figure de la Terre, page xxxix.
(1) Volume Académie J7J3 > pag? 5*9?
mer. Je' crois cependant que la principale caufe de ces différences
a principalement fa fource dans les baromètres avec lefquels on a
fait ces obfervations. Des baromètres faits avec les mêmes précautions
, d’un égal diametre & remplis du même mercure, s’accorderont
toujours parfaitement dans leur hauteur & dans leur marche 3
mais on ne trouvera plus Cette égalité, s’ils différent par leur conf-
truélion. Pour m’en affurer par l’expérience, j’en fis cinq à Bitche
en 1753 ; les tubes avoient depuis Une ligne & demie de diametre
jufqu a trois : ils différaient tous d’ailleurs, foit par la façon dont je
faifois bouillir le mercure, foit par le verre ou par le mercure même
qui étoit plus ou moins purifié. J’ai reconnu après une fuite d’otx-
fervations, que ces baromètres ne s’accordoient prefque jamais dans
leur hauteur ni dans leur marche ; & on ne peut attribuer qu a la
conftru&ion du baromètre de M. Picard, l’énorme différence qui
fe trouve entre fes réfultats & ceux des autres Phyficiens.
M. Duhamel, de l’Académie des Sciences, a un gros baromètre
qui ne monte que d’une demi - ligne, pendant que les autres
montent d’une ligne ; mais le mercure de ce baromètre n’a pas
bouilli, & l’on foupçonne que cette différence a fa fource dans
une couche d’air qui refte' appliquée contre les parois du tuyau.
XVI. On remédie à tous ces inconvénients en déterminant pour
-chaque baromètre la quantité d’air que foutient une ligne de mercure
au niveau de la mer. Cette quantité doit être différente, fi l’on
fuppofe que les baromètres, quoique bien faits, peuvent différer
un peu dans leur marche. Si cette différence eft confidérable , on
commettra des erreurs dans la même proportion. Suppofons, par
exemple , que le mercure s’élève de deux lignes dans un baromètre
, ôc d une ligne dans celui de M. Duhamel, il eff clair qu’en
nivelant le même terrein avec ces deux baromètres, on trouvera la
hauteur des mêmes objets deux fois plus grande environ avec le
fécond baromètre qu’avec le premier, fi l’on fuppofe qu’une ligne
C cc ij