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montagne fituée à l’Eft de ce hameau. J’ai déterminé le fommet
de cette montàgne de 471 toifes au-delfus du niveau de la mer. Je
n’ai point obfervé le baromètre dans le hameau Kyria , mais je l’ob.
fervai, le 4 Avril à iix heures du matin, dans cette plaine à peu de
diftance de Kyria , où je me repofai quelque temps. Suivant mes
obfervations (Table X X V I II , colonne7 ) l’endroit où je fis mon
obfervation eft plus élevé que Werkhotourie de z 8 o toifes z pieds( 1 ),
tandis que je l’ai déterminé par les obfervations de M. Gmelin de
169 toifes, ou de n toifes plus petite. Suivant mes obfervations,
le baromètre doit fe foutenirplus haut à Werkhotourie de 18 lignes
4 douzièmes, tandis que M. Gmelin a obfervé cette hauteur relative
de 17 lignes : cette petite différence peut avoir fa fource dans
la différence des baromètres, dans la fituation du lieu qui n etoitpas
exaébement la même ; & la différence de température peut encore y
avoir influé. Mais je me fuis moins embarraffé de trouver un accord
entre nos réfultats, que de faire voir par les obfervations de
M. Gmelin que cette montagne eft très peu élevée (z). On verra
dans la fuite, par la même obfervation, que le fol eft auifi très bas
à l’Eft de ces montagnes ; & fi M. Gmelin a entendu parler de cette
(1) Hauteur de cet endroit de la plaine au-deflus de la mer , , . 440toir’ 2
Hauteur de Werkhotourie • , . * . . . . 160 0 .
Hauteur relative . . . . . . . . . . . 2.80 2.
Et fi l’on compare les'hauteurs corrigées du baromètre par rapport au niveau de la met
(Table XXVI) on trouve que le baromètre fe foutient plus haut à Werkhotourie qu’au
même endroit de la plaine, de 18 lignes 4 douzièmes.
(2) On objë&era peut-être que je n’ai pas eu égard aux corre&ions qu’exige la température
de l’air. Cette circonftance eft la feule où cette correction foit de quelque importance.
Dans mès obfervations faites en Eté, elle n’auroit été que de 2 ou 3 toifes, Sç
quelquefois de 6 à 7 ( page 3 89 ) , au-lieu qu’elle devient ici plus confidérable : mais
cette correction , loin de donner une plus grande hauteur à ces montagnes, les rend au
contraire plus petites : la hauteur de Kyria feroit de 10.2 pieds ou de * 7 çoifes plus pe*
îfte , Sç Werkhotourie de 7 toifes.
C o n t r é e , lorfqu’il a dit ( 0 qu’il y a bien des plaines en Sibérie,
( yaftos ibi extare campos ) qui ne font pas moins élevées au-deffus
du refie de la terre, ni moins éloignées de fin centre, que ne le font
d’affii hautes montagnes enplufieurs autres régions ( montium non
exiguæ molis);c’eft parce qu’il n’a pas confulté fes obfervations
du baromètre , mais l’opinion des Voyageurs fes prédéceffeurs.
M. de Stralemberg s’eft encore expliqué très clairement fur la
grande hauteur qu’il attribue à cette Contrée; & ce Voyageur, à
qui nous devons de grandes connoiffances de la Sibérie, eft encore
une preuve du danger d’établir des faits par eftimation, fans obfervations
qui les conftatent. Voici le paffage de M. de Stralemberg
rapporté par M. de Mairan (z). Les Pays Afiatiques fiptentrii
naux, dit le Baron de Stralemberg, Officier Suédois, homme inf-
truit, •& qui avoit été plufieurs années prifonnier en Ruffie & en
Sibérie, font confidérable ment plus élevés que les Européens, & Us
le font, ajoute-t-il, comme une table, en comparaifon du plancher fur
lequel elle eft pofie : car lorfquen venant de L’Oueft, & firtant de la
Ruße , on paße à l'E ft, &par les monts Ryphées & Rymniques,
pour entrer en Sibérie, on avance toujoursplusén montant quen d ef
Cendant. D ’après cette autorité & celle de M. Gmelin, M. de Mairan
conclut, avec raifon, que s il faut toujours monter plutôt que
de defcendre en allant des monts Ryphées vers l’Eft de cette chaîne
de montagnes, qui fépare l’Europe de l’Afie, quelque peu élevées
qu’elles foient, il feroit difficile que les vaftes champs de Sibérie
n’euffent pas tous au moins la hauteur d’affez grandes montagnes.
Mes obfervations font dire&ement oppofées à tous ces faits & |
(i) Pallàge rapporté par M. de Mairan. ,
(fi Mémoire de l’Académie Royale des Sciences de 17,¿5. Ce palTage eft tiré delà
cnption de la Ruffie, txaduétion Françoiie, Tome I , page j i z .