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le développement fur le méridien de cette Ville, dont je fuppofe
la courbe uniforme. Soit ( F ig .I I .) ABP le méridien de Breft,
& CTP celui deTobolsk. Si je fuppofe le méridien de Breft immobile
pendant que la terre fe meut fur elle-même, on voit évidemment
que lorfque le méridien deTobolsk fe confondra avec celui
de Breft , que je fuppofe fixe, les hauteurs deTobolsk, de la montagne
E , &c. feront déterminées en t & e par'rapport au niveau
de l’Océan à Breft, & ainfrde toutes les autres pofitions de la
route. La ligne droite tracée fur mes Coupes, que j’appelle ligne
de niveau, eft la ligne B t développée fur le méridien de Breft.
VI. U fuit de cette théorie., que les points de niveau ne feront
plus à égale diftance du centre de la terre : des matières depofees
en même temps vers l’Equateur & vers les pôles fur des terreins
de niveau, feront plus éloignées du centre du Globe fous l’ET
quateur que fous le pôle ; elles ne feront de niveau qu’en fuivant
la courbure des méridiens.
VII. La théorie du baromètre étant fondée fur la pefanteur, les
hauteurs qu’on en déduit font partie de la tangente de la courbe
gravicentrique , & par conféquent elles font immédiates & n’ont
befoin d’aucune corre&ion. Cet inftrument offre fous ce point de
vue les moyens les plus commodes & les feuls praticables pour les
obfervations néceffaires au nivellement du Globe,
C H A P I T R E S E C O N D .
D e Vapplication du Baromètre au nivellement du Globe.
VIII. D a n s l’ufage qu’on a fait jufqu’ici du baromètre pour
niveler, on s’eft prefque borné à déterminer la différence des hauteurs
des montagnès , fans doute à caufe des difficultés qu’oppofent
les variations de l’atmofphere ; & en effet quelques heures fuffi-
fent pour déterminer la hauteur d’une montagne ; & il eft auffi fa-
cile de s’affurer fi l’atmofphere a eu des variations dans cet inter-.
valle , que d’y avoir égard. Mais lorfqu’on veut en faire ufage pour
niveler le terrein, tout femble fe réunir pour procurer des réfultats
diamétralement oppoies à la vérité. Les variations du baromètre
font de deux pouces environ en Europe', & par conféquent les réfultats
font dans ces Contrées fufceptibles d’une pareille erreur, lorf-
que l’on compare des obfervations faites en même temps dans des
endroits très éloignés : mais dans les petites diftances les variations
de l’atmofphere étant communément uniformes fur une certaine
étendue de pays, on peut obtenir des réfultats très exacts, pourvu
qu’on ait comparé les baromètres, & qu’on ait égard à la petite différence
qui fe trouve prefque toujours entre ces différents inftru-
ments. En effet on a reconnu par des obfervations faites en même
temps à Perpignan & à Paris, que les variations de l’atmofphere
ont été à-peu-près les mêmes dans ces deux endroits (i.) Cette hy-
pothefe eft confirmée par la comparaifon des obfervations faites à
Paris & en Auvergne fur le mont d’Or ( i ) , par celles faites à Ge-
(i) Volume Académie 1740, Mém. de M. de Caflîni.
(z) Volume Académie 1705 , Mém. de M. de Maraldi., page 215.
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