Hue vers le midi ; je l’ai vue de la route après avoir traverfé la Ka-
ma , Se j’ai fu par tous ceux que j’ai confultés, qu’elle fe continuoit
de même; mais je n’ai pu acquérir que des lumières très incertaines
fur la partie qui s’étend vers Menzelinsk. Tout le détail des
montagnes qu’on trouve fur mes Cartes dans les environs de cet
endroit, n’eft que par analogie aux parties que j’ai vues : on ne
doit pas y avoir d’autre confiance, & je n’oferois pas même affurer
que cette chaîne de montagnes fe continue vers le midi de la meme
maniéré que je l’ai indiqué ; mais cette opinion me paroît la plus
vraifemblable ; d’ailleurs le cours de la riviere Kama femble 1 annoncer.
En effet, fi l’on fuit fur la Carte le cours de cette riviere ,
on voit qu’il eft dirigé de l’Oueft à l’Eft vers fa fource, & que la
chaîne des monts Poias lui fait faire tout-à-coup un angle droit à
Solikamskaia , 6e détermine fon cours vers le Midi en fuivant le
revers de la chaîne. Elle eft encore détournée de fon cours naturel
par la même chaîne à Offa; ôe c’eft vraifemblablement.par la même
raifon qu’elle retourne à l’Oueft où elle a fon embouchure dans
leWolga.
■ Après avoir traverfé cette chaîne, le terrein jufqu a Tobolsk n’eft
plus qu’une plaine remplie de marais.
Avant de finir cet article , je ferai quelques obfervations fur les
limites de l’Afie Sc de l’Europe. Quelques Géographes modernes
les avoient placées fur le fleuve Obi avec M.Gmelin ; mais cette
opinion n’a pas été fuivie par la plupart : elle fuppofoit d’ailleurs
qu’on tirât des lignes imaginaires à travers de grands Déferts. On a
préféré les limites indiquées par les monts Poias qui féparent alors
f’Afie de l’Europe ; mais en adoptant ces limites, on a cependant
été obligé de tracer dans bien des endroits des lignes imaginaires,
foit qu’on ne connoiffe pas aifez bien ces chaînes de montagnès,
foit qu’elles ne foient pas continuées- depuis- la Mer glaciale juf-
qu’au mont Caucafe, dont elles paroiifent être une branche. Quoi
qu’il en foit, ces limites font encore incertaines dans quelques endroits.
On peut cependant les tracer naturellement par les fleuves &
les rivieres qui bordent les chaînes de montagnes, âinfi que M. de
Strahlemberg les détermine. En effet, en partant de l’embouchure
du Don dans la Mer noire, & fuivant ce fleuve jufqu au 49“ '. degré
de latitude, on tire une ligne de 10 lieues feulement fur le Wolga
à Tfarichin, où ce fleuve fait un angle prefque droit. Le bord oriental
du Wolga peut fervir enfuite de limite jufqu’à l’embouchure de
la riviere Kama, qu’on fuivroit jufqu a l’embouchure de la Koiwa.
Cette derniere riviere ferviroit de limite jufqu a fa fource , & en
allant directement au nord, on trouve à cinq lieues la riviere Pec-
zora, qui peut fervir de limite jufqu a la Mer glaciale où elle a
fon embouchure. Cette limite déterminée par la nature ne laiflè
aucune incertitude, & elle bordera prefque par-tout la chaîne de
montagnes qui fépare l’Afie de l’Europe.