Sibérie eft au contraire une mine très riche. On trouve cette
mine dans différents endroits des monts Poïas, entre Ekatérin-
bourg & Solikàmskaia. Celle dont je fuis le plus inftruit, eft de
la montagne Gala^inski, à dix lieues environ delà route en paffant
par Ekatérinbourg, & à feize à l’Oueft de la Forge de Bilim-
baeuskoi (i). Je trouvai dans cet endroit des tas de cette mine
de plus de vingt pieds de hauteur : je jugeai au premier coup
d’oeuil que c’étoit de l’aimant ; aufli l’appelle-t-on mine magnétique:
mais étant torréfiée, elle n’attiroit plus la limaille de fer. Il me fut
aifé de m’en procurer qui n’avoit pas été expofée au feu : je reconnus
aufli-tôt que c’étoit de l’aimant. J’en ai apporté plus de vingt livres
de l’une & de l’autre. Mais avant d’entrer dans quelque détail à ce
fujet, je rapporterai ici ce que j’ai appris touchant cette mine, du
Direéteur de la Forge.
La montagne d’où l’on tire cette mine, a plus de zo toifesde
hauteur : on trouve dans le bas, la mine par couches ; elles font réparées
par de la terre ; mais le fommet de la montagne n’eft formé
que par des rochers d’aimant.
L’aimant crud de la montagne de Galazinski eft dur & compacte ;
il fait feu avec le briquet : fa couleur eft d’un brun couleur de fer :
on voit dans fa caffure des lames groffieres & brillantes. Ayant torréfié
quelques morceaux de cet aimant, il perdoit fa veftu d’attirer
la limaille de fer ; mais fi on le préfentok à de la limaille répandue
fur un aimant qui ne fût pas torréfié, elle étoit attirée par 1 àimant
calciné, mais plus foiblement qu’avant la calcination. Cet aimant
torréfié & pilé donne une poudre qui reifemble à de la limaille de
(i) Cette ¥org,e appartient à M. te Comte de Strogonow. On y fond la mine ôc on y
forge le fe r , ainfi que dans prefque toutes celles dont je parlerai par la fuite. On doit donc
entendre par le nom de Forge, le lieu où font les fourneaux ôc dans lequel on met le métal
en fufion.
O b s e r v a t i o n s m i n é r a l o g i q u e s . 6 1 9
fer, que l’aimant ordinaire attire avec la même facilité que la li-
tiiaillë.
L’àimant torréfié que j’ai apporté de Bilimbaeuskoi, préfentë en
tout point les mêmes phénomènes que l’aimant crud que j'ai torréfié
à Paris.
L’aimant crud perd par la calcination deux par cent de fon
poids.
. ( non torréfié ; . . r 8
Produit rp at cent <(. torr,érfi>é . . . . . 6,0.
Le culot du premier elfai eft mal moulé, inégal & coloré.
Le culot du fécond effai eft bien moulé, décapé, coloré de bleu ,
de rouge ; & les fcories font rouges.
L’aimant torréfié à Bilimbaeuskoi produit quarante-trois pour
cent. Le culot eft bien fondu, inégalement moulé : il eft très coloré
de bleu, de jaune ; & les fcories font rouifes (1 ).
II. Aimant,
Aimant des environs de la Forge Utinskoi, fur les bords de h,
riviere Cqaujowa.
Cet aimant cil de même nature que celui de la montagne de Ga-
lazinski, mais moins parfait, étant mêlé avec beaucoup de eerre
martiale, & quelquefois cuivreufe.
(f) Cette mine étant la même que celle N ° . l , le produit devro'it être le même : on rie
peut cependant avoir aucun doute fur les eflais de M. le fioùchu, parce qu’il les faic deux
fois à crud j mais ayant apporté différentes mines' d’aimant, je crois que je me fuis trompé
dans le numéro <Îe celle que je lui ai donnée. Beaucoup de Chymiftes font petfuadés
qu’on ne peut pas obtenir un régule de- fer par des eflais faits en' périt : M. le Bouchu
prouve lè contraire j & l’on verra par la fuite que le produit de fes eflais diffère à peine
de quelques parties de ceux que j’ai eus fur les lieux, dans l’exploitation en grand des
mêmes mines.