R É F L E X I O N S
Sur la hauteur du f i l de la Ruffie, depuis Saint-Pétersbourg
ju fiu à Tobolsk en Sibérie.
C C C L IX , J . ï annoncé ces réflexions dans la partie hiftorique
de mon Voyage. Elles ne devoient former qu’une noce ; mais l’ingénieux
Ouvrage de M. de Mairan fur là caufe générale du froid
en Hiver & du chaud en Eté, m’a obligé de les étendre, & de rap -
peller ici, pour être plus clair, une partie des faits que j’ai rapportés,
page i i 6 (ï).
C C C LX . La Ruffie n’eft, pour ainfi dire, qu’une vafte plaine
depuis Saint-Pétersbourg jufqu’à Tobolsk. Une chaîne de montagnes
la traverfe du Midi au Nord, au foixante & quinzième degré
de longitude. On trouve dans différents endroits de cette plaine,
des endroits élevés ou plateaux, comme a Mofcou, Caccy, & vers la
fource de la Kama, J’ai traverfé cette vafte plaine de l’Oueft à l’Eft,
fur une diftançe de 700 lieues environ; elle en a 400 du Sud au
Nord. On trouve à l’Oueft de cette plaine la Mer Baltique, à l’Eft
l’Irtyfz, au Nord la Mer Glaciale , & au Sud la Mer d’Azow & la
Mer Cafpienne.
C C C LX I, Si l’on jette les yeux fur la Carte générale (N°.
X X V I I ) , on reconnoît que les pays fitués au Nord & au Sud
de la route que j ai fuivie , font prefque tous plus bas, puifque la
plupart des rivieres ont leur fource dans les environs de cette route.
(j) Je n’avois aucune connoiiTance de. ce Mémoire lorfqu’on imprimoit la partie hiftorique
de mon Voyage, dont l'impreffion a été commencée au mois d’Aouc 17S7. Le
Mémoire de M. de Mairan doit paroître dans le Yolqme de l’Académie de 17.S5, actuellement
fous prefle.
N i v e l l e m e n t d e l a R o u t e . ^99
Les unes vont fe jetter dans les mers du Sud, les autres dans la mer
Glaciale, routes celles de l’Eft dans l’Irtyfz, & celles de l’Oueft
dans les mers qui fervent de limite à cette partie de la Ruffie.
CCCLXII. Pétersbourg & Tobolsk font les deux extrêmes de
cette partie de la Ruffie, de l’Oueft à l’Eft. Le premier eft de 18,
toifes au-deffus du niveau de la mer ( Table X X V I ) , & le fécond
de 68 toifes. Les extrêmes du Nord & du Sud font le niveau de la
mer. -
CCCLXIII. Suivant le nivellement que j ai fait de cette partie
de la Ruffie, la plus grande hauteur du pays compris entre Saint-
Petersbourg & Jachelbiza, fur une diftance de près de cent lieues,
n’eft que de 45 toifes; la plus petite eft de 18 ; & ii l’on prend un
milieu entre ces deux déterminations, la hauteur moyenne de cette'
plaine eft de 31 toifes, qui ne différé que de 14 toifes des deux extrêmes.
l ima paru, par la Géographie & par les connoiffances que
jai eues dans le pays, que ce premier plan s’étend plus ou moins le
long de la mer au Nord, & au Midi dans quelques endroits. On
ne trouve point communémènt de montagnes dans ces plages, excepté
dans la partie méridionale de la Ruffie.
CC C LX L IV . La diftance de Jachelbiza jufqua Offa eft de
400 lieues environ. Toute cette étendue de pays doit être confi-
dérée comme un fécond plan. On y trouve, dans quelques endroits
, des monticules & des buttes ou plateaux, ainir qu’a Mofcou ,
Caccy, & vers la fource de la Kama. Ces plateaux ont quelquefois
30 & 40 lieues de diamerre. La hauteur de celui de Mofcou eft
de 169 toifes au-deffus de la mer (Coupe, N° .X VII); celui de
Caccy a z 1 y toifes ( Coupe , N°. X IX ).: On déduit de ces déterminations
la hauteur moyenne de ces plateaux de 140 toifes en.
nombre rond (1 ). Celui où la Kama prend (a fource, a au moins
(!) J’avois d'abord fuppofé cette hauceurde n o toifes (pagenS). Ce changement