6 y i V o y a g e e n S i b é r i e ,
fer à la première infpeétion ) , du fable, du bois , du cuivre. Elle
forme une pierre très dure & compacte dans les parties fabloneufes
& dans celles qui contiennent de la blende. Les parties végétale*
font fi friables, qu on les détache facilement. On reconnoît le cuivre
à de grandes taches d’un beau verd couleur de pré. Le bois eft
noir, il reifemble à du charbon dont les parties font unies par- une
matière graffe. Le cuivre eft criftallifé dans beaucoup d endroits de
ce végétal, fous la forme de petites cellules dont j’ai déjà parle. Elles
font quelquefois d’un verd-çlair foncé & noirâtre, la plupart lui.
fantes ; deforte qu’on pourroit regarder ces criftallifations comme
yitreufes, Le cuivre eft uni par-tout à une terre calcaire ; mais on
n’en reconnoît que dans les endroits où il y a du mçtal. On trouve
çette mine au Nord de Souxfon.
XIV, Cuivre minéraiifé dans une terre calcaire,
Cette mine contient peu de fable , beaucoup de cuivre uni a
une terre calcaire : elle eft d’un verd pâle tirant fur la couleur deau,
Cette mine eft poreuie & affez dure ; on la trouve au Sud de
Souxfon,
X V . Mine de cuivre aquré, minéraiifé dans le fable.
C ’eit une pierre de fable friable dont le grain eft très gros. On y
reconnoît le cuivre à la vue par quantité de taches d’un bleu d azur
clair. Ce métal donne dans quelques endroits une couleur verdâtre
au fable, qui eft d’un gris fale; mais on reconnoît avec l’eau forte
que le cuivre eft toujours uni à une matière calcaire. On trouve
cette mine au Sud d’Ekatérinbourg ; elle eft médiocrement richej
XVI. Cuivre minéraiifé dans du fable & dans du bois.
Cette mine ne différé de celle N\ XIII, que parce que le fable
' & la blende s’y trouvent en moindre quantité que dans la première.
0«
O b s e r v a t i o n s m i n é r a l o g i q u e s . 67$'
On y voit encore beaucoup de parties d’un bleu azuré quelquefois
par couches, & fouvent par taches. Cette mine eft plus riche que
celle N°. XIIL On la trouve au Sud de Souxfon,
XVÏI. Cuivre minéraiifé dans le bois.
On reconnoît par l’échantillon que j’ai apporté, qu’il a appartenu
à un arbre qui avoit un pied au moins de diametre : l’intérieur
eft réduit prefque en charbon très friable, quoique les parties foient
unies par une matière gralfe : le cuivre eft quelquefois criftallifé en
petites cellules femblables à celles dont j’ai parlé ; mais on ne trouve
communément ces criftallifations que parmi les filaments du bois
qui a perdu totalement fa nature. On y voit très diftin&ement le-
corce qui a quatre lignes d’épaiffeur ; elle eft divifée par deux couches
; l’une eft d’un bleu d’azur , & l’autre d’un verd pâle, approchant
du verd-de-gris. On tire ce bois dans les mines des environs
de Souxfon. J'ai appris fur les lieux qu’on trouvoit quelquefois
dans les couches de ces mines des arbres entiers. J’ai pris les
échantillons que j’ai apportés, dans une colleétion qui occupoit
la plus-grande partie d’une chambre de plus de vingt pieds de
longueur. Le bois contient, fuivant les différents endroits, plus
ou moins de cuivre il offre différents phénomènes par fes couleurs
; mais elles font toujours vertes, ou d’un bleu azuré.
Les mines de cuivre de Souxfon s’étendent dans fes environs
jufquâ iyo werfts,ou 3o lieues. On les trouve dans des montagnes
qui ont jufqu a cent toifes de hauteur, & plus particulièrement
dans celles qui ont des pentes confidérables 1 elles font par couches
qui fuivent la pente de ces montagnes : elles y forment des boyaux
irréguliers : ils fe réunifient communément à un boyau principal
qui en eftcomme lecentre, & fes rameaux s’étendent quelquefois
à un quart de lieue. Elles font ordinairement vers la moitié de
Tome T. Q qqq