MS (i), en Efpagne, en Italie & en Angleterre Ci). J’ai vérifié
encore cette hypothefe par une fuite d’obfervatrons que j ai faites a
Bitche , par d autres faites à Breft & à Paris en même temps Je
crois donc pouvoir établir que les variations de l’atmofphere font
communément uniformes fur une diftance de i j o lieues environ ,
& que par conféquent on peut obtenir exaftement a cette diftance
la hauteur relative des deux endroits par des obfervations de Baromètre
faites en même temps, fi l’on compare un grand nombre
d’obfervations ; car dans bien des circonftances, cette méthode eft
très fujette à erreur. Des orages, des ouragans, & d’autres phénomènes
de cette nature peuvent être particuliers à une Province, &
ne produire apcun changement fenfible dans d autres, quoique
peu éloignées, x ,
IX. Les variations de l’atmofphere font fi différentes a de
grande! diftances, que dans certains cas on peut Commettre des
erreurs de plus de zòo toifes, fi l’on fe borne à comparer des
obfervations de baromettre faites dans des endroits très éloignés ;
mais on n’aura plus le même inconvénient à craindre, fi en voyageant
on multiplie fes obfervations fur lesrivieres, fur les montagnes,
& fi l’on tient un journal exacft des. autres circonftances
locales ; fur-tout fi l’on a fous les yeux les plans du Pays que 1 on
traverfe. Les obfervations faites fur les rivieres fervent à déterminer
leur pente ; on çonnoît alors les circonftances où 1 atmo-
fphere a eu des variations, & l’on peut y avoir égard. Cette méthode
fera plus intelligible par l’apphcation que j’en ai faite dans
ines voyages.
(x) Volume Académie 1708.
Volume Académie 1703.
CHAPITRE
C H A .P I T R E T R O I S I E M E .
Des réglés de la cotidenfation de l'air.
X. M e s s i e u r s Mariotte , Caifini, Maraldi, Bouguer, Si
plufieurs autres Phyficiens ont établi des réglés de la condenfation
& de la dilatation de l’air. Ces réglés , quoique très différentes en-
tr’elles, repréfentent affez bien les obfervations dans les petites hauteurs
de 2,00 toifes environ ; mais elles ne s’accordent plus dans les
grandes.
XI. Si I on détermine la hauteur d’une montagne de 1000 toi-
fes d’après les réglés de M. Mariotte, on aura cette hauteur, de 3 00
toifes environ, trop petite ( 1 ) 3 & trop grande à-peu-près de la même
quantité d'après celles de M. Maraldi (z). Celles de M. de Caifi-
ni donnent des réfultats moyens entre les deux précédentes, & il
fuppofe que la dilatation de l’air fe fait dans la raifon réciproque
du quarré des poids dont il eft chargé,
XII. M. Bouguer (3) eft dans l’opinion que la peianteur de l’air
fupérieur diminue en progreifion géométrique, à mefure qu’on
s eleve au-deilus du niveau de la mer , pendant que les hauteurs
augmentent en progreifion arithmétique ; 8c les Tables des logarithmes
étant une fuite de nombres en progreifion arithmétique
qui répondent à d’autres nombres en progreifion géométrique, il
fuppofe que les nombres marquent les hauteurs du baromètre, & les-
logarithmes les hauteurs de l’air. Cette réglé le trouve confirmée par
toutes les obfervations qu’il a faites fur les Cordelieres., en diminuant
(1) Volume Académie 1705, Mém. de M. de Caflini, page 61.
(2.) Volume Académie 173 3 , Mém. de M. de Caflini, page 40*
(?) Figure de la Terre, ôc Mém. Académie 1753.*
Tome I. C ce