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çonnoît à la hauteur dé % 18 toifes. On trouve dans les dernieres
les mines de fer & d’or, & les mines de cuivre dans les premières.
J’ai déterminé, à l’article du Nivellement (page 601 la
hauteur du plan le plus élevé de la Ruifie , de Pétersbourg â To-
bolsk, de 18 y toifes au-deffus du niveau de la mer, & la hauteur
moyenne de la chaîne placée fur ce plan, de a^o toifes ; d’où l’on
conclut que les mines de cuivre & les terres calcaires fe terminent à
la hauteur de ce premier plan, & que les mines d’or & de fer fe
trouvent dans la partie inférieure des matières vitrifiables, à. ja
toifes au-deiTous de la hauteur moyenne de la chaîne.
La plupart des mines m’ayant paru, fur les lieux, de nouvelle
formation & de tranfport, j’avois imaginé qu’on devoir chercher
les vraies minières vers le milieu de la chaîne, dans des endroits plus
élevés; mais j’appris par les Direéteurs de ces mines, & par tous les
Mineurs que je confultai, qu’on avoit tenté en vain plulleurs
fois de les y chercher ; & l’on a renoncé à faire de nouvelles tentatives.
Je finirai cet article par quelques réflexions fur les dents de Ma-
mout dont tous les Voyageurs ont tant parlé. M. d’Aubenton a
démontré que ces dents étoient de vraies défenfes d’Eléphants. J’en
ai apporté des portions qui annoncent un Eléphant de la plus grande
efpece. L’Aftronomie ne nous donne aucun moyen d’imaginer que
ce pays ait eu une température femblable à celle où ces animaux
prennent naiifance,
M. Frankelin , célébré Phyfîcien Anglois , m’apprit, à fon
paifage par Paris, qu’il avoit trouvé en Amérique beaucoup de dé-
fenfes qu’on rangeoit dans la claife de celles des Eléphants : il me
fit part en même temps, qu’on y trouvoit beaucoup de mâchoires
qui avoient appartenu au même animal. Je le priai de me procurer
une de ces mâchoires : il a eu la bonté de me l’envoyer. On a
O b s e r v a t i o n s m i n é r a l o g i q ù e s . 6 8 /
reconnu ici qu’elle n’étoit point d’un Eléphant, & l’on ignore à
quel animal elle a appartenu. Si des obfervations exaétes confia- .
toient qu’il y a en Amérique des défenfes femblables à celles de;
l’Eléphant, ainfi que M. d’Aubenton l’a fait pour celles de Sibérie,
& qu’on pût prouver de même que les mâchoires que j’ai reçues de
M. Frankelin, appartiennent au même animal, il feroit alors confiant
qu’il y a eu un animal différent de l’Eléphant, qui en avoit les
défenfes, & cet animal auroit pu exifter en Sibérie.