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O B S E R V A T I O N S
A S T R O N O M I Q U E S .
J ’e n v o y a i de Tobolsk deux extraits de mes Obfervations,
l’un à M, le Comte de Woronzow, Grand-Chancelier de Ruflie,
& l’autre à notre Académie, où il fut lu le 19 Décembre 1761. De
retour à Saint-Pétersbourg le 1 Décembre, j’ai lu dans l’Aifemblée
de l’Académie du 8 Janvier 17 6 1 , les Obfervations fuivantes ; je
les rapporterai ici telles qu’elles ont été publiées dans ce temps par
l’Académie de Saint-Pétersbourg. Le phénomène que j’ai obfervé
fur le diique opaque de Vénus, & les obfervations particulières que
j’ai faites à cé fujet, & qu’on ne trouve pas parmi celles des autres
Aftronomes qui ont vu l’anneau, rendent l’obfervation du paflàge
de Vénus fi intéreifante & fi délicate, que j’ai cru ne devoir en retrancher
aucun détail ; j’y ai ajouté,au contraire , quelques notes
qu’on trouvera au bas des pages , n’ayant rien voulu changer dans
mon Mémoire, Avant de donner mes Obfervations, il eft néceflaire
de commencer par la defcription des différents Inftrutnents dont je
me fuis fervi, & des moyens dont j’ai fait ufage pour les vérifier ( 1),
Mon obfervatôire, quoiqu’en bois, étoit conftruit avec de grolfes
poutres, qui le rendoient des plus folides ; le pavé étoit de briques
pofées fur le rerrein immédiatement. Dès le 11 de Mai, j’y plaçai
mon quart-de-cercle & deux pendules, dont l’une eft de Julien le
Roi ; le quart-de-cercle a trois pieds de rayon , & une lunette de
même longueur, à laquelle eft adapté un micromètre. Les deux
il) L’obfervatiorç de Vénus eft imprimée dan$ les îviérçioires de l’académie de
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pendules étoient enfermées féparément dans des boîtes de fix pieds
de haut ; de façon cependant qu’on voyoit les aiguilles par le moyen
d’un verre placé à l’ordinaire vis-à-vis du cadran.
J’avois fait conftruire une machine parallactique, pour pouvoir
y placer une lunette de dix pieds ; cette lunette portoit un micromètre
q uiavoit deux oculaires l’un fur l’autre, afin que le champ
de la lunette put contenir le difque du foleil en entier , & que je
puffe déterminer par ce moyen le diametre apparent du Soleil. J’avois
aufii un autre porte-oculaire qui s’adaptoit au même micromètre
; ce dernier contenoit deux oculaires du même foyer que les
deux premiers réunis ; mais ils étoient placés l’un à côté de l’autre,
de façon que chaque bord du Soleil répondoit au centre de chaque
verre, & étoit ainfi parfaitement terminé. En eifayant ces deux
verres, j’apperçus une petite parallaxe que je fis difparoître par le
moyen de deux cônes, dont les extrémités les plus proches de l’oeuil
n’avoient qu’une ouverture de deux lignes ; ce même micromètre
s’adaptoit auifi à une lunette de 6 pieds & à une autre de 19.
Pour déterminer la valeur des tours de vis des micromètres , je
mefurai fur le rempart avec tout le foin poilible, une bafe de cent
foixante-fept toifes cinq pieds trois pouces dix lignes ; mais comme
cette méthode, quoique la plus exaôte, fuppofe une correction dépendante
de la variation des longueurs des lunettes pour obferver
les objets terreftres& céleftes, je déterminai d’abord leurs longueurs
fur le Soleil; & enfin, après m’être affuré que je n’avois à craindre
aucune parallaxe, j’eus les réfultats fuivants, dans lefquelsj’ai eu
égard à la correétion ci-deffus.