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cité devine ficonfidérable, quelle produifoit un fifflement effrayant
qui nous obligea de nous retirer à l’autre extrémité de l’obferva-
toire : elle ne ceifa d’augmenter, malgré la pluie qui commença
à midi 47'. On voyoit deux grofTes gerbes d’éleClricité aux deux
extrémités de la barre •: elles étoient de la plus grande vivacité :
toute la bârre fen étoit couverte, & il en partoit des étincelles de
toutes parts, avec un pétillement qu’on auroit entendu de très loin.
J’étois occupé de ces différents objets qui avoient répandu la terreur
dans tous les affiliants, lorfqua midi 48' z'', la barre & cette
partie de l’obfervatoire s’enflammerent dans un inilant ; & ce moment
fut fui vi d’un éclat de tonnerre fi prompt & fi violent, que tous
mes gens fe. culbutèrent les uns fur les autres en voulant fe fau-
ver ( Planche XXXIII). L ’inftant d’après, cette flamme difparut,
& la barre ne donnoit plus que de foibles marques d électricité : j’en
approchai d’abord avec un morceau de fer attaché à un tuyau de
verre, & j’en tirai enfuite de petites étincelles avec le doigt.
Le 10 Juillet ( Obfervations, N°. XIII ) j’apperçus très diflinc-
tement, à trois différentes reprifes, la foudre s’élever de terre.
Dans une de ces obfervations, j’étois éloigné de l’endroit de ce
phénomène de 7Z50 toifes, ou de plus de 3 lieues ; & la foudre
s’éleva jufqu’à la hauteur de 48/ toifes.
Dans la fécondé obfervation, j’étois éloigné de 17/ 3 toifes, &
la hauteur de la foudre fut obfervée de z8 3 toifes.
Dans la troifieme, j’étois à une diflance de 1878 toifes, & la
foudre s’éleva jufqu’à la hauteur de 3 06 toifes.
Le 13 du même mois ( Obfervations, N ° . X IV ) la foudre
partit de terre à la diflance de 689 toifes de mon obfervatoire ; elle
s’éleva à la hauteur de yzz toifes. Ce phénomène fut fi apparent,
que je crus que la foudre étoit partie tout près de l’obfervatoire : auffi
tous ceux qui étoient auprèsde moi en furent effrayés (Pl. XXXIV).
. KXPKKIKNC.K SUR JL ELECTRICITE NATUREÏXE.