66 o V o y a g e e n S i b é r i e ,
couleur de fouci, légère & fi friable qu’on la pulvérife avec le doigt,’
Elle forme alors une efpece de fablon qui teint les doigts d’un jaune
clair tirant un peu fur le fouci. On obferve dans quelques endroits
des parties noirâtres, du mica & beaucoup de parties cuivreufes
d’une couleur verte; quelquefois fous la forme de cuivre foyeux. On
y trouve auffi des cryftaux quartzeux, & une matière favoneufe
qui reiTembleà de l’asbefte.
Cette mine calcinée fe réduit aifément en pouilîere. L ’aimant en
attire quelques parties. Elle eft fi pauvre en fer , qu’on en retire à
peine quelques particules de fer dans les eiTais en petit : elle paroît
plus riche en cuivre.
R é f e l e x i o n s
Sur les Mines de fe r des M o n t s Polas ou Ryphées e n Sibérie.
Le fer eft minéralifé par le foufre dans toutes les mines dont j’ai
parlé, & combiné avec une terre vitrifiable , fouvent avec de la
glaife ; mais je n’ai reconnu dans aucune de la terre calcaire. Je me
fuis affiiré de cette vérité en Sibérie, dans les minières où j’ai été,
& l’examen fcrupuleux que j’en ai fait à mon retour à Paris, me fa
confirmé.
De toutes ces mines, au nombre de foixante-une, prîfes dans différents
endroits, il n’y en a pas une feule qui foit par filon. Elles font
toutes par dépôts difperfés çà & là r elles doivent par conféquent
être mifes dans le nombre de celles de tranfport.
Dans toutes ces mines on n’en trouve qu’une feule qui foit attirable
par l’aimant ( N°. X L V ) ; toutes les autres demandent à être
torréfiées ; elles font alors plus ou moins attirables.
Ces mines, quoique par dépôts & difperfées fans ordre en apparence
, obfervent Cependant une loi confiante. Toutes celles des
des environs d’Ekatérinbourg ont beaucoup de rapport à l’héma-
O b s e r v a t i o n s m i n é r a l o g i q u e s . 6 6 1
tite ; aulfi font-elles les plus riches. Celles de Bilimbaeuskoi ont plus
de lapport aux mines de roches , & quelques-unes paroiifent avoir
été fexpofées au feu dans des volcans.
On trouve prefque toujours ces mines dans les montagnes balfe3
& fur les bords des ruiifeaux. On ne creufe communément que trois
pieds pour parvenir à la mine : elles n’ont gueres que vingt-quatre
à trente pieds de profondeur, & fouvent beaucoup moins, La partie
inférieure eft au niveau des rivieres, de forte que par la pofition
de ces mines fur les Cartes N°s V III, X I , & par le nivellement de
la route, on pourroit déterminer la hauteur de chaque mine en particulier
par rapport au niveau de la mer ; mais il fuffira de déter-
mirier la hauteur moyenne de la couche générale, en déterminant
la hauteur du terme le plus haut & le plus bas.
L endroit le plus élevé où l’on trouve de la mine de fer, eft fur la
rivière Czaufova, au Sud de Bilimbaeuskoi, à dix-huit lieues dé
cet endroit, dont la hauteur eft de deux cent foixante-douze toifes
au-deifus du niveau de la mer ( i).
On peut regarder l’embouchure de la rivière de Kofwa, comme
l’endroit le plus bas où l’on trouve de lamine de fer. L ’embouchure
cette rivière eft de cent quatre-vingt-quatre toifes aü-deffus du niveau
de la mer (i).
Il eft donc confiant que les mines de fer, les plus élevées dans les
monts Poias ou Ryphées, font élevées de deux cent foixante-douze
toifes au-delfus du niveau de la mer, & les plus baifes, de cent quatre-
(i ) Bilimbaeuskoi eft ( Table XXVI ) de 2 52 toiles 5 pieds 11 pouces, & la pente de
la Czaufova de 6 pieds 7 pouces 4 dixièmes par lieue. Connoiflant’par la Carrela diftance
de l’endroit où eft la mine de fer , on trouve fa hauteur de 272.
(2) L’embouchure de la riviere de Kofwa eft dans la Kama , à 26 lieues de Solikam-
skaia, dont la hauteur eft de 187 toifes au-deiTus du nivëâu de la mer ( Table XXVI ) 1
&la pente dé la Kama étant de 1 pied 11 pouces 2 dixièmes par lieue, on a la hauteur
¡de la JKofwa, à fon embouchure, de 184 toifes.