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la hauteur des montagnes. On y pratique des galeries en les attaquant
par les côtés. Leur profondeur eft de 78 pieds environ. On
eft obligé de foutenir les terres avec de la charpente. On ne fait
ufage dans ces mines que de la pioche, & quelquefois du marteau.
Ces mines font d’un produit médiocre. Les plus riches ne donnent
que 4 par 100, & les autres beaucoup moins. On mêle celles-
ci avec les autres. J’ai eu des échantillons de cette mine de foixante-
dix endroits différents, mais ils font tous de la même nature. Je
m’en fuis alfuré par les mêmes expériences. Le cuivre y eft toujours
uni à une terre calcaire : je ne l’ai vu nulle part dans des filons
de quartz , ni minéraiifé par le foufre, ni par l’arfenic.
XVIII. Cuivre rouge uni à du cuivreJoyeux.
Le cuivre rouge a un fi grand rapport avec l’argent rouge dans cette
mine , qu’on ne peut le diftinguer de ce dernier métal, que par la
fufion. On le trouve difperfé ça & là dans la mine de cuivre foyeux.
Cette derniere reffemble au cuivre foyeux de la Chine ; mais elle eft
plus folide. J’ignore quel eft le minéralifateur de ce cuivre rouge ; il
me femble qu’on pourroit le placer dans la claffe du cuivre vierge.
La partie foyeufe de cette mine eft d’un beau verd ; on y reconnoît
un peu de terre calcaire : cette mine eft auffi riche que rare. On
la trouve dans les environs d’Ekatérinbourg.
XIX. Cuivre viergepafjeuillets.
On trouve dans cette mine le cuivre vierge difperfé par petits
feuillets, dans une efpece d’ochre rougeâtre. Le cuivre eft d’un
rouge jaunâtre : on reconnoît dans quelques endroits, de la terre calcaire
en petite quantité, & dans d’autres elle reffemble à du cinabre
folide. Cette ochre eft friable. La mine eft au Sud d’Ekatérinbourg.
On trouve quelquefois dans les environs de cette Ville, de la mine
O b s e r v a t i o n s m i n é r a l o g i q u e s . 67$
de cuivre minéralifée par le foufre dans du quartz; mais cela n’eft
pas commun.
R é f l e x i o n s
Sur les Mines de cuivre des Monts Ryphe'es en Sibérie.
Les mines de cuivre, connues darts les monts Ryphées, ne
font jamais par filons ; on les trouve dans les montagnes baffes
ou de nouvelle formation : elles y font communément par couches
difperfées çà & là , & fouvent elles forment différents rameaux qui
aboutiffent à un feul. Les mines de Solikamskaia font principalement
dans le premier cas ; celles de Souxfon dans le dernier. J’ai su
dans le pays, par les perfonnes les plus inftruites, que toutes les autres
mines de cuivre, marquées fur la Carte miftéralogique, N®. 8 &
1 1 , étoient difpofées de même. La nature de ces dernieres mines
femblent même l’indiquer, puifqu’elles font toutes de la même efpece.
Quelques-unes de celles des environs d’Ekatérinbourg font
une exception à la réglé,
J’ai apporté cent foixante échantillons de mines de cuivre, pris
dans différents endroits : elles font toutes ou dans la marne , ou
dans des pierres calcaires compofées en partie de fable ; mais la
fubftance métallique fe trouve prefque toujours dans la partie crétacée,
& fouvent dans le bois, ainfi que dans les environs de
Souxfon. La nature de ces mines indique clairement qu’elles font
de nouvelle formation. Il paroîtroit d’abord que le cuivre a été mis
en diffolution, & qu’il a été charrié & dépofé dans les différents
endroits où on le trouve ; mais alors il devroit l’être indifféremment
fur les différentes matières qui compofent ces montagnes. On ne le
.trouve, au contraire, uni qu’avec les matières calcaires, foit quelles
foient mêlées avec l’argile ou avec le fable.
Ces mines font pour la plupart d’un bleu d’azur, & les autres
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