et qu’il a fallu vaincre à chaque instant sans perdre
courage. Nous nous expliquons : à la mer, entre
les tropiques et sous l’équateur, le temps favorable
à l’apparition des Zoophytes est celui des
calmes; mais c’est aussi celui où une chaleur accablante,
énervant le corps et l’esprit, ne fait désirer
qu’une chose, le repos. C’est donc déjà beaucoup
que de se donner l’activité nécessaire à découvrir
et saisir péniblement les Zoophytes pélagiens qui
passent le long du bord. Ce n’est pas tout :
l’étude de leur organisation est bien autrement
difficile; car il est de ces êtres si transparents,
ou tellement mobiles, que ce n’est qu’à la longue,
et en y revenant souvent, qu’on peut bien saisir
leur ensemble. Le mouvement du navire et la
manière dont il reçoit la lumière, sont sans contredit
les plus grands et les plus pénibles des obstacles
que le naturaliste ait à vaincre. Aussi, la loupe
d’une main et le bocal contenant les animaux de
l’autre, étions-nous obligé de suivre les rayons
du soleil, qui variaient à chaque instant par
l’effet du calme. Nous avions encore à nous
mettre en garde contre les illusions d’optique : c’est
ce qui nous a empêché de nous servir du microscope,
que nous n’aurions pu employer d’ailleurs
que dans les relâches, ou fort rarement à la mer”’.
* Nous recommandons à ceux qui n ’ont pas une vue à toute épreuve
d’è lre sobres de travail à la loupe , s’ils ne veulent p a s , comme n o u s ,
la voir promptement faiblir de moitié et devenir un peu myopes. Nous
Les Zoophytes demandent aussi, comme les
Mollusques, à être souvent changés d’eau, si on
ne veut pas voir s’altérer leur transparence, varier
ou disparaître leurs couleurs, et enfin cesser leur
existence. Presque tous ceux qui vivent fixés au
sol sont dans le même cas ; mais ils ont cela
d’avantageux qu’on n’est pas obligé de les étudier
sur l’heure ou dans un temps donné, et qu’avec
quelques soins on peut les conserver assez pour
les examiner à loisir.
Avant que d’entrer dans quelques spécialités,
qu’il nous soit permis de témoigner au capitaine
d’Urville, et aux officiers nos compagnons, notre
reconnaissance pour l’obligeance qu’ils ont mise
à favoriser nos recherches, et pour l’empressement
qu’ils apportaient à saisir des Zoophytes,
pendant que nous étions occupé à en étudier
d’autres. Nous leur devons d’heureuses découvertes
en ce genre que nous aurons soin d’indiquer.
L ’Océan contient une prodigieuse quantité de
Zoophytes, qui puisent leur nourriture moléculaire
au milieu de tous ces débris d’étres organisés
qui s’y accumulent sans fin ; aussi trouve-t-on partout
de ces animaux qui ont bien certaines localités
propres, mais qui peuvent cependant vivre
croyons devoir attribuer cette myopie accidentelle à une nutrition surabondante
dans l’oeil, produite par un exercice inaccoutumé, qui augmente
la force de ces parties, comme de toutes celles qui agissent beaucoup ; d ’où
une disposition plus grande à la réfraction de la part de la corné e, etc ., etc.