Les Velelles et les Porpites se soutiennent également
à la surface des flots par des tubes cartilagineux
remplis d’air. Sans augmenter le nombre
des espèces connues, nous pourrons ajouter
quelques détails à ce qu’on sait déjà de leur organisation.
Il faut nécessairement que ces animaux aient
la faculté de vider l’air qu’ils ont produit ou absorbé,
quand vient le mauvais temps, afin de descendre
à des profondeurs qui les mettent à l’abri;
autrement ils seraient bientôt brisés par l’effort
des lames. Les Physales seules, mieux organisées
et beaucoup plus robustes, résistent, comme nous
l’avons vu plusieurs fois, à d’assez grosses mers.
D’après les recherches que nous avons faites
sur les Béroés, que nous aurions peut-être dû
indiquer les premiers, ils doivent avoir dans l ’é chelle
animale une place un peu plus élevée que
celle qu’ils occupent, et faire, en attendant qu’on
reconnaisse en eux toutes les conditions pour être
des Mollusques acéphales, le passage entre ces
derniers et les Zoophytes. En effet, nous avons
reconnu des branchies dans les cirrhes locomotrices
et une circulation si active, qu’elle doit
nécessairement entraîner tontes les conditions qui
la font exister et qui en dépendent, bien que
nous n’ayons pu voir d’organe d’impulsion ou de
coeur proprement dit.
Cette autre variété de Béroé, que Pérou a nommée
Callyanire', jouit de la même organisation.
Il en est d’autres à large cavité dont l’opacité des
parois ou leur coloration ne permet pas de voir
la circulation; mais l’ensemble des formes et l’exis
tence de quelques organes conduisent à supposer
ceux qu’on ne peut distinguer. Les Gestes ne
sont que des Béroés très-étendus latéralement,
comme fa dit M. Cuvier. Le grand développement
de ces êtres, leur mollesse extrême, qui souvent
ne permet pas de les prendre sans les briser, en
rendent l’étude excessivement embarrassante. Ils
paraissent vivre malgré la rupture de leurs corps,
et des fractions même jouissent pendant longtemps
de la faculté d’exercer des mouvements réguliers.
Nous recommandons à ceux qui seront
à même de continuer après nous l ’étude de ces
êtres singuliers de le faire à la lumière artificielle,
dans de l’eau bien pure et au travers d’un bocal
aplati, qui produit peu de ces diffractions si pénibles
quand on observe à la loupe.
Le genre Sagittèle, que nous avions nommé
Flèche avant que de savoir que M. Lesuenr l’avait
déjà découvert, et qui ne doit ni ne peut être
confondu avec les Firoles, nous paraît avoir une
organisation plus élevée que les Zoophytes proprement
dits, et se rapprocher davantage des Mollusques
par sa forme symétrique, ses nageoires et
ses mâchoires armées de dents cornées. C’est presque
toujours par milliers qu’on trouve de ces