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recueillent sur leurs petites iles bas.ses, ou bien
quelques nattes assez artistement faites.
Nous avons parlé, dans le Voyage de l’Uranie,
des oiseaux et autres animaux vertébrés que contient
cet archipel.
B A T A V I A .
Toute la côte nord-ouest de Java jusqu’au détroit
de la Sonde est une terre basse qui se perd
sous les eaux. La mer y est peu profonde et remplie
de bancs vaseux; aussi, malgré la chaleur qu’on
éprouve par cette latitude, ces causes locales en
ont chassé les Mollusques et les Zoophytes. D’après
le peu que nous en avons vu, on peut dire qu’il
n’est point de contrées qui en soient autant dépourvues.
Il ne serait pas étonnant qu’il en fût
de même de toute la partie nord de cette grande
île , le long de laquelle nous naviguions dans une
mer blanchâtre.
La rivière qui traverse la ville de Batavia porte
à la mer une grande quantité de l’argile rougeâtre
sur laquelle elle coule. Enfin, jusqu’au village
d’Antjer, nous ne pûmes rien recueillir ni
dessiner. Celui qui s’y fixerait, dans le but d’étudier
les productions de la mer, serait tout-à-fait
désappointé. Nous croyons cependant que, dans
une aussi grande étendue de côtes, il peut se
rencontrer des localités favorables au développement
des Zoophytes; car, au comptoir d’Antjer,
une portion de la plage est couverte de débris
de Madrépores morts. C’est là qu’en suivant les
pécheurs qui jetaient la seine, nous ne vîmes
rapporter, avec un peu de poisson, que quelques
petits Oursins. Ainsi, le voyageur qui n’aurait vu
que la partie de Java que nous citons, Manado
sur l’île Célèbes, et Amboine, ne serait nullement
compétent pour disserter sur le rôle que les Polypiers
coralligènes jouent dans ces mers.
I L E -D E - F R A N C E .
Ce lieu, qui fut de tout temps le rendez-vous
de la plupart des expéditions scientifiques, qui
a été exploré dans tous les sens, qui a eu pour
habitants des naturalistes, ou des personnes qui
se chargeaient d’envoyer en Europe tout ce qu’il
offrait de curieux, ne devait donc pas nous laisser
beaucoup à recueillir. Toutefois, malgré l’assez
mauvais état de notre santé, qui ne nous permit
pas de faire autant de recherches que nous l’aurions
désiré, et surtout de visiter les récifs du
grand Port, nous avons rapporté de cette île dix-
neuf planches in-4°, composées seulement deMol-
lusques et de Zoophytes.