très-petits animaux, qui empruntent leur nom
autant de leur forme que de la rapidité de leurs
mouvements.
Nous en dirons autant de notre genre Fretillaire
que nous avons rencontré dans plusieurs mers,
notamment aux environs du cap de Bonne-Espérance,
où il donnait à l’eau une teinte rouge brun,
bien que chaque individu n’eùt qu’une ligne de
longueur. Ces singuliers petits animaux dont le
dessin seul peut donner une idée, ne font que se
tortiller sur eux-mêmes. Dans leur état complet
ils sont comme enveloppés dans une large membrane
dont ils se séparent sans paraître en souffrir.
On en trouve même beaucoup plus de libres
que munis de cet appendice *.
Nous pourrons augmenter de près d’un tiers le
nombre des Médusaires connues. Dans toutes les
mers et dans tous les parages, nous avons trouvé
de ces animaux dont la forme générale varie assez
peu. En cherchant à saisir quelques détails de
leur organisation intime, nous sommes arrivé à
des résultats satisfaisants touchant la digestion
dans certaines espèces. Les autres fonctions nous
ont paru très-obscures.
* c ’est probablement le genre Oikopleura de Merlens ( Mémoires de
la Société de Saint-Pétersbourg , t. I , 2® liv r ., février i 83o ). Cet habile
naturaliste navigateur , dont les sciences doivent vivement regretter la
perte prém a tu ré e , n ’a p u , dans une trop courte entrevue , nous démontrer
tout ce qu'il avait cru voir dans cet animal, qui reste encore à être Itien,
eoiinii.
Il résulte de nos remarques relativement à la
nutrition, que la nature a fourni à ces animaux
deux moyens de l’opérer, i° pour quelques-uns,
par l’imbibition et l’assimilation des particules ali-
biles que tient en suspension le milieu dans lequel
ils vivent, comme le font beaucoup d’autres Zoophytes
et une grande quantité de Mollusques;
2° pour d’autres, par une vraie digestion, lorsque
le hasard amène à leur bouche quelque animal.
N’ayant point encore observé ce fait dans
nos premiers voyages, nous avions de la peine
à l’admettre; mais aujourd’hui il est hors de doute
pour nous, comme il l’a été pour Péron et d’autres
voyageurs. Les quatre franges arrondies et colorées
qu’on aperçoit au travers de l’ombrelle
dans quelques espèces, ne sont que des appendices
de l’estomac, devrais coecums, dont le re bord
est parfois pourvu de nombreux suçoirs.
On trouve dans ces replis un produit de digestion
qui se répartit ensuite dans les canaux qui
en partent, et se portent à toutes les parties du
corps. Ces conduits, à peine visibles chez quelques
individus, sont tellement marqués dans d’autres
qu’ils peuvent servir de caractères spécifiques.
La coloration presque constante des replis stomacaux
semble indiquer que les corps qui la produisent
sont des glandes qui doivent servir à la
digestion. H nous paraît bien certain que ce ne
sont pas des ovaires comme on Fa cru jusqu’à ce