PHYSOGRADES, Blainville.
C’est à Forskâl que nous devons la connaissance
de ces animaux pélagiens dont les formes
sont si singulières et l’organisation si difficile à
saisir. Personne depuis lui n’en avait observé directement
jusqu’à l’expédition desterres australes,
que MM. Péron et Lesueur en représentèrent
deux individus dans leur ouvrage.
Aux Physsophores déjà connus ils ajoutèrent
les genres Stéphanomie et Rbizophyse. Mais nous
n’adoptons point ce dernier genre, fait aux dépens
d’un animal incomplet. Leur Rbizophyse, en effet,
n’est qu’un axe de Physsopbore ou mieux de Stéphanomie,
portant encore sa vessie aérienne, mais
dépouillé de ses ampoules, de ses appendices en
forme de suçoirs et même de ses longs tentacules
en vrilles; ce qui arrive facilement dans ces Zoophytes
, ainsi que nous l’avons plusieurs fois observé
; tant est faible l’adhérence des parties qui
viennent se grouper autour de cet axe.
Ce n’est qu’après une comparaison attentive de
ces animaux que nous nous sommes décidé à
rejeter le genre Rbizophyse et à reporter aux Sté-
pbanomies les individus qui avaient reçu cette
première dénomination, soit dans les Annales des
sciences naturelles (tome X , page 177) ou dans
nos manuscrits, dont s’est servi M. de Blainville
pour son article Zoopbyte.
On verra par nos dessins, combien peu les Stéphanomies
diffèrent des Physsophores et les rapports
qui lient les unes aux autres. Leur axe central
est à peu de chose près le même, et la plupart
portent la bulle hydrostatique qui leur a valu le
nom de Pbysogrades. Mais comme ces animaux
sont d’une délicatesse et d’une mollesse extrêmes,
un rien les brise et leur fait perdre quelques-
unes de leurs parties; d’où ces lambeaux dont on
a formé des espèces et des genres incomplets.
Ces Zoophytes ne viennent à la surface que
dans les calmes parfaits des mers équatoriales.
Ils s’y maintiennent à l’aide de la bulle d’air placée
au sommet de leur axe radiculaire; par conséquent
ils nagent toujours verticalement. Ceux qui
Font perdue peuvent encore conserver cette position,
mais ils prennent plus souvent l’horizontale.
Il est probable qu’ils ont la faculté de vider cet
air pour descendre par le mauvais temps dans des
zones plus calmes. Toutefois, nous n’avons pu les
forcer à nous dévoiler ce mécanisme, soit en les
conservant pendant quelque temps, ou en les tour