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dans nn premier voyage, ni même dans nn second,
et nous avouons que si nous en faisions un troisième,
nous prendrions bien des précautions que
nous avons omises dans les deux précédents.
Jusqua présent dans les voyages de circumna-
\ igation, les sciences naturelles n’ont été considérées
que d’une manière accessoire, le but principal
ayant constamment été la géographie, la
physique et l’astronomie; mais si quelque jour
on entreprend une expédition où l’inverse ait lieu,
on verra quelle immensité de matériaux pourront
réunir des hommes habiles et laborieux, habitués
au service maritime ; surtout si dans les relâches
ils n’ont pas à s’acquitter des doubles fonctions de
naturalistes et de médecins. Ce n’est que pour les
personnes appelées à remplir une semblable mission,
que les détails dans lesquels nous allons
entrer pourront être de quelque intérêt et ne
pas paraître trop minutieux ou inutiles.
Nous réunirons dans cet aperçu les contrées
que nous avons explorées, avec l’Uranie et iiAs-
trolabe, à deux époques différentes; et pour ne
pas lui donner trop d’extension, nous ne parlerons
que peu des animaux vertébrés, que tout
le monde s’empresse de chasser ou de pécher.
TOULON.
Avant notre départ nous explorâmes ce p o r t,
parfaitement exposé pour l’habitation des Mollusques
et des Zoophytes. Il suffit d’en parcourir le
contour, pour trouver au voisinage de la grosse
Tour, dans les petits bassins que forment les rochers
, des Aplysies au milieu des fucus qui servent
à leur nourriture. Entre les cailloux de la
même plage, on rencontre des Troques, des Osca-
brions, des Actinies, des Néréipbylles, et quelquefois
des Lucernaires. Ces derniers Zoophytes
sont des plus rares , car nous ne les avons vus
que là. Plus loin, sur les sables, sont des Cérites
et d’autres Mollusques testacés.
Il existe diverses espèces d’Ascidies; nous eu
avons même trouvé snr les bois qui flottent dans
le port, avec d’autres Ascidiens en plaque. Il n’est
peut-être pas de beu plus propre à étudier le développement
de ces êtres, par la facilité qu’on
a de les observer autant de fois qu’on v e u t, sans
craindre d’étre dérangé par les marées.
Sur les rochers des îles d’IIyères, on trouve spécialement
l’Actinie écarlate, des Holothuries, des
Astéries, des Oursins, et en général, toutes les
productions de nos côtes, réunies dans un assez
petit espace; plus celles que le Nord ne connaît
pas, comme les Acétabules. Ces êtres am