le plus grand nombre, qu’on touche impunément,
et qu’on mange cuites*. Nous avons cherché, autant
qu’il nous a été possible, à rendre les couleurs
de ces animaux; nous y sommes quelquefois
parvenu, mais il est des cas où nous n’avons que
faiblement approché des modèles, tant il est difficile,
pour ne pas dire impossible, d’imiter, à l’aquarelle
surtout, le velouté qui recouvre toutes
ces teintes comme un vernis.
Ces Zoophytes se fixent, comme on sait, par la
base. On d it, et c’est très-probable, qu’ils sont
susceptibles de changer lentement de place ; nous
le croyons pour ceux placés sur un espace facile
à parcourir, une roche lisse par exemple ; mais
la plupart sont engagés dans des trous, au milieu
des pierres ou des inégalités madréporiques,
d’où il leur est bien difficile de sortir ; après qu’on
les a enlevés et mis dans un vase, ils s’y collent
de nouveau avec force. Lorsqu’ils commencent à
souffrir, l’eau pénètre leur substance, et toutes
leurs parties acquièrent uu volume monstrueux.
Nous avons vu des jeunes sortir tout formés par
la bouche, et être entraînés par les eaux jusqu’à
ce qu’ils fussent fixés.
Il est de vraies Actinies flottantes. Nous avons
trouvé échouée par centaines, sur les plages du
* Nous en avons vu de pleins paniers au marché de Ro ch efor t, d ’une
ou deux espèces, larges comme la m a in , rougeâtres et verdâtres : on
les nomme Ciil-de-Chev-al.
port Western, à la Nouvelle-Hollande, la belle
espèce que nous nommons tuberculeuse^ si remarquable
, en effe t, par ses bosselures bien déterminées
, de diverses couleurs. La marée montante
les reprenait, et portait au large celles que
le soleil n’avait pas tuées, comme cela arrive pour
les Médusaires.
Mais une Actinie essentiellement pélagienne et
très-rare est le genre Minias, que nous n’avons
trouvé qu’une fois , entre la Nouvelle-Zélande et
les îles des Amis. L’ayant conservé vivant plusieurs
jours , nous l’avons dessiné sous toutes les formes
qu’il a voulu prendre.
Des Actinies on passe aux Mamillifères, qui
ne sont réellement que des Actinies groupées et
à enveloppe coriace, comme l’a fait remarquer
M. Cuvier. Ce ne sera que sur de bonnes figures,
coloriées et faites sur le vivant, qu’on pourra
parvenir à débrouiller les espèces de ce petit
groupe, dont la plupart n’ont encore été étudiées
que sur des échantillons desséchés. Ces animaux
sont apathiques, et fort lents à montrer leurs
courts tentacules, lesquels sont le plus souvent
à rangée simple, occupant le pourtour du disque.
Viennent ensuite les Fongies, dont l’animal est
une vraie Actinie , étendue sur les lamelles calcaires
qu’elle sécrète, lesquelles traduisent parfaitement
la forme du Polype. On en trouve,