grande friabilité. Ils se durcissent ensuite à l’air à
mesure qu’ils perdent l’eau qu’ils contiennent.
D’autres Polypes à tuyaux, connus sous le nom
de Polypiers flexibles, présentent cette différence
qu’ils communiquent entre eux le plus ordinairement
par une tige commune. Ce sont les Sertu-
larlés et tous les nombreux genres qui se rattachent
à cette famille; quelques-uns, comme les Tubulaires,
les Tubulipores, et même des Campanu-
laires, ont leurs animaux simples sur une tige
isolée. Ils sont doués d’une grande irritabilité,
rentrent prestement dans leur tube et en sortent
en étalant en roue les nombreux tentacules qui
entourent leur bouche. On se sert pour les classer
de la forme des rameaux et des cellules; mais
tous les Polypes ont, à peu de chose près, la même
organisation. Leur reproduction diffère de celle
des Polypes à huit tentacules ; les gemmules
sont déposées dans des urnes qui adhèrent aux
tiges.
Ces Zoophytes à tubes excessivement mous,
comme les Tubulaires et notre nouveau genre
Dédale, se reproduisent avec une très grande rapidité.
Au Brésil et à l’Ile-de-France, dans l’espace
d’un mois le fond de nos canots en était couvert;
ils avaient crû comme des plantes. C’est même
à ce prompt développement que nous reconnûmes
que les Dédales, dont la nature animale paraissait
si obscure, n’étaient point des Thalassio-
phytes.
Les animaux des Eschares s’élèvent de leurs cellules
friables en forme de petits panaches; quelques-
uns ont un opercule élastique, ressemblant au
fermoir d’une bourse, qu’ils soulèvent pour se
montrer au dehors. Ils ne nous ont pas paru différer
de ceux des Flustres, que plusieurs naturalistes
ont dernièrement considérés comme devant
se rapprocher des Ascidiens.
On trouve partout de ces êtres microscopiques;
mais les pays chauds fournissent préférablement
les espèces à tubes allongés, tandis que c’est dans
la zone tempérée que croissent plus abondamment
les Flustres. Les expansions folaciées des
nombreux fucus du cap de Bonne - Espérance
et des iles Malouines en sont couvertes. Il y en a
beaucoup également dans la rade d’Hobart-Town
à la terre de Van-Diemen.
Les animaux et les polypiers sont généralement
blancs; toutefois nous en avons rencontré d’un
beau rouge pourpre, dans le dernier des lieux
que nous venons de citer. Lorsque la liqueur dans
laquelle on les plonge n’est pas trop fo r te , ils s’y
conservent très-bien, ayant leurs tentacules épanouis
, de manière à pouvoir encore étudier leur
forme extérieure.
Parmi les productions amorphes qui tiennent
aux Zoophytes, la plus singulière est celle que
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