Il
! I
dans lequel les eaux entrent et sortent chaque
jour. Une foule d’animaux divers se retirent dans
ces lieux paisibles. On peut les étudier sans être
trop enfoncé dans l’eau , ou bien dans une petite
pirogue. L’obligeant gouverneur des Marianes ,
Don José de Médinilla, nous avait donné un
homme d’une adresse rare à cerner les têtes des
Madrépores avec un petit filet, pour prendre ces
brillants Poissons de roches qui se dérobent au
milieu de leurs rameaux. En brisant dans le bateau
les masses que nous parvenions à enlever, nous
obtenions, en même temps que des Lab re s, des
Chétodons, des Ampbiprions, etc., des Crustacés
sans nombre, des Astéries , et plusieurs Mollusques
gastéropodes. Indépeodainment de cela, le
sol est parsemé de Méandrines, d’Astrées, de Foii-
gies et de Caryophyllies , dont les longs tentacules
sont d’iin beau vert velouté. Nous ne vîmes que
là des groupes assez considérables de l’IIéliopore
bleu, qui apparait grisâtre à l’extérieur. La vase
qui précède ce récif est remplie de petits Strombes
dont les indigènes se nourrissent.
En s’établissant avec des bocaux de verre et
d’autres vases convenables sous les hangars de
construction qui sont sur la plage, on peut renouveler
l’eau clans laquelle on place tous ces animaux
pour les dessiner à son aise.
Guam a encore d’autres rivages fertiles en
Mollusques, comme celui de Retillan, où nous
vîmes de très-belles et très-longues Holothuries
de la division des Fistulaires, cassantes, et couvertes
de petits crochets qui adhèrent même après
la mort du Zoophyte. Nous signalerons aussi la
grande plage sablonneuse qui est devant le village
d’Agat, sur laquelle les habitants pèchent beaucoup
cl’Olives. On trouve peut-être dans cette île
toutes les espèces connues de Cyprées, et de plus
la Porcelaine Gésier, qui n’y est pas rare; nous
ne pûmes cependant nous la procurer avec l’animal
: il paraît qu’elle se plaît sur les récifs les
plus avancés. Il en est de même d’un Turbo lisse
et très-brillant.
On trouve des Hélices ( Partules ) gibbeuses par
centaines sur les feuilles des arbres des environs
d’Agagna, et des Lymnées dans les marais. Nous
regrettons d’avoir négligé de visiter celui dans
lequel la rivière prend sa source.
On peut se confier aux habitants, et surtout
aux enfants, pour se procurer tout ce que l’île
renferme d’objets d’histoire naturelle; mais relativement
aux coquilles, il ne faut pas croire que
toutes celles qu’on peut rassembler soient propres
à Guam ; un grand nombre sont fournies par les
îles Carolines, dont les naturels viennent chaque
année chercher du fer et autres objets dont ils ont
besoin. Pauvres et encore dans l’enfance de la civilisation,
ils selouent, avec leurs pros, pour transporter
les denrées d’une des îles Marianes à l’autre, et n’ont
d’autres moyens d’échange que des coquilles qu’ils